Première rencontre régionale du réseau des jardins solidaires méditerranéens, le 10 décembre 2001 : un moment de bilan, de perspectives et de convivialité, organisé en partenariat avec le réseau DPH
06 / 2002
Le réseau des jardins solidaires méditerranéens a été initié en 1999, au lendemain du forum national à Nantes en 1999 du Jardin dans Tous Ses Etats. Suite à cet événement riche en rencontres, en échanges, plusieurs rendez-vous se sont succédés dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les départements du Gard et de l’Hérault. Les jardins ont, en effet, senti l’intérêt de collaborer, d’échanger sur ses préoccupations quotidiennes pour mieux être reconnus : des réflexions (ex : organisation de la structure et évolution sociale des personnes, statut du jardinier et effet du jardin sur leur socialisation...), des visites de jardins, la réalisation d’un ouvrage répertoriant les divers jardins du réseau (le document ambassadeur).
Après 2 ans de dynamique de réseau, l’idée d’une rencontre régionale du réseau des jardins solidaires méditerranéens a vu le jour. Des rencontres, divers thèmes abordés, un bulletin trimestriel d’informations... le moment de faire le bilan de ces diverses actions était venu !
Les objectifs annoncés pour cette rencontre : faire un bilan des actions passées et voir ensemble sous quelle forme et selon quels axes poursuivre cette dynamique. Pour les Jardins d’Amélie, structure animatrice, ce rendez-vous était bien sûr également (voire surtout !) un prétexte pour créer un événement capable de renforcer le sentiment d’appartenance au réseau, encore en construction, donc fragile. L’objectif de fond était donc finalement de favoriser l’expression de chacun, dans un esprit d’échange et de convivialité.
Pour cela, les préparatifs se sont déroulés à plusieurs niveaux : au sein de l’équipe des Jardins d’Amélie, appuyée par la FPH au niveau de la méthodologie, dans un premier temps et avec un petit groupe d’animateurs de jardin dans un deuxième temps.
Deux séances de travail avec le correspondant DPH ont permis de :
- "décortiquer" notre premier objectif,
- recueillir les objectifs de cette journée pour les jardins,
- choisir des outils adaptés. Ainsi, chaque atelier était illustré par un témoignage d’une expérience en rapport avec le thème abordé, ce qui a suscité une plus grande interactivité entre les participants,
- de préparer avec les animateurs et rapporteurs les ateliers (rappel de leur rôle respectif, réponses à leurs questions, introduction de l’outil de la fiche DPH...). On peut noter également que l’intervention d’une personne extérieure dans le cadre de ces préparatifs renforce l’intérêt et le poids d’un tel événement à leurs yeux. Ce détail a son importance pour un réseau qui n’en est qu’à ses débuts et dont l’identité demande encore à être confortée.
Ainsi, afin de répondre aux objectifs énoncés ci-dessus, plusieurs moments ont été définis : une heure en plénière pour revoir l’évolution du réseau, des ateliers aux thèmes variés (renouer des liens avec la nature : un moyen de se retrouver ? comment préserver l’identité de son jardin en participant à un projet de territoire...) et des temps plus informels : repas type "auberge espagnole" (un bon moyen pour découvrir les talents culinaires des uns et des autres), fresque, coins palabres...
reflexión colectiva, inserción social, red de intercambio de saberes, lucha contra la marginación social
, Francia
Critique de la journée :
Au niveau de la forme, les ateliers n’apparaissent pas comme l’ "outil" idéal pour véritablement susciter des échanges entre tous les participants. Les jardiniers, souvent repliés sur eux-mêmes, ne sont pas toujours suffisamment en confiance pour s’exprimer (même si certains animateurs d’ateliers ont pu y être attentifs)
Que ce soit par les échanges verbaux ou par le retour de la fiche d’évaluation, tous les participants ont exprimé leur souhait que le réseau soit avant tout un réseau convivial, au sein duquel on ait envie de se retrouver pour certes défendre l’intérêt de ce genre d’initiatives, mais aussi pour le plaisir de découvrir d’autres méthodes de jardinage, de fonctionnement etc.
Avant qu’une réflexion sur les valeurs, le sens du réseau, ne débute, les jardins ont besoin de se retrouver sur des choses "simples", concrètes. Ce n’est qu’en vivant ces échanges qu’ils reconnaîtront d’eux-mêmes et ce plus clairement et profondément les valeurs qui les animent. De là on peut présager qu’une fois cette prise de conscience effective, la participation à la vie de réseau (par exemple l’appropriation du bulletin) deviendra plus spontanée, plus "naturelle".
D’autre part, le partenariat avec le réseau DPH nous a rappelé que l’association a encore des efforts à faire pour aller vers une communication plus claire de son action, et sans doute ainsi favoriser une implication plus forte des jardins dans la vie du réseau. Le risque est grand de se borner à un langage qui correspond au monde des financeurs souvent loin du terrain, mais qui nous éloigne des personnes pour qui nous agissons : des hommes et des femmes qui vivent au quotidien le jardin, avec pragmatisme et simplicité. Le partenariat avec la FPH nous a aidé à réduire ce fossé en choisissant des outils et des discours beaucoup plus "humains" !
Enfin, l’expérience a montré qu’il est utile de bien "préparer" les futurs rédacteurs pour qu’ils s’approprient l’intérêt et la méthodologie des fiches DPH. Les 6 ateliers de la rencontre devaient en effet produire chacun une fiche. Mais l’équipe des Jardins d’Amélie étant en sous-effectif à l’époque, trop peu de temps a été consacré à la sensibilisation des rapporteurs des ateliers à l’intérêt de participer au réseau DPH. Ces fiches n’ont donc finalement pas été rédigées. Les échanges ayant malgré tout été retranscrits pour les actes, les Jardins d’Amélie assureront la retranscription en fiche DPH d’ici août 2002. Celles-ci contribueront par ailleurs à enrichir le centre-ressources méditerranéen (ouvrages, rapports...), portant sur les thèmes : autoproduction, développement social, jardins solidaires, aujourd’hui en réflexion.
Autre contact : Julien Nadreau. Voir aussi les fiches "Les jardins solidaires méditerranéens: un réseau en construction", "Les Jardins d’Amélie : pour des espaces où cultiver légumes et solidarité".
Texto original
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