Seule la considération de l’éthique comme valeur et devoir permettra un développement durable pour tous les pays
05 / 2002
Jean-Noël Nguimbi-Mabiala est président d’Arcades International, association dédiée à la place de l’éthique dans la construction du développement durable. Il rappelle trois priorités : la création et la promotion d’une école de la citoyenneté, le respect des mesures de protection environnementale existantes, la réduction de la corruption à tous les niveaux. Parce que pour arriver à un développement durable, il ne sert à rien d’inviter les citoyens à respecter des règles de comportement s’ils ne comprennent pas la notion même d’éthique. Le Sud comme le Nord sont concernés, leur sort étant aujourd’hui plus que jamais lié. Jean-Noël Nguimbi-Mabiala souligne que l’éthique a longtemps été délaissée en tant que devoir humain. A sa place s’est installé un sentiment de pitié hérité de la morale chrétienne, qui a marqué l’histoire de l’aide au développement des pays du Sud. Or il est essentiel de comprendre que l’avenir des pays pauvres est l’affaire de tous, ceux qui vivent au Sud comme ceux qui vivent au Nord. Pour développer cette prise de conscience, il importe d’introduire l’enseignement de l’éthique dans les programmes scolaires ; de créer des modules obligatoires auprès des futurs cadres de l’Etat (Instituts d’Etudes Politiques et autres grandes écoles en France) ; de mobiliser et d’impliquer tous les acteurs publics et privés sur ce thème. L’éthique ou la prise de conscience forte que les pratiques de corruption sont un obstacle au développement, conditionne la survie du Sud. En Afrique notamment, les autorités locales, mais aussi leurs partenaires occidentaux, ont fait de ce fléau un comportement normal. C’est en expliquant les implications de telles dérives sur le sous-développement du Sud et les difficultés du Nord que l’on pourra éradiquer, à son fondement, ce problème crucial. Seule la promotion de l’éthique peut apporter un remède. A l’échelle internationale, l’ONU doit assumer ses responsabilités et veiller au respect des règles environnementales existantes.
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L’accent mis sur le caractère obligatoire (dans le sens du devoir) de l’éthique montre l’originalité de la vision de Jean-Noël Nguimbi-Mabiala. Il a éclairé le "flou facultatif" qui entourait l’éthique.
Fiche réalisée lors de la rencontre internationale "Dialogues pour la Terre", à Lyon, du 21 au 23 février 2002. Jean-Noël Nguimbi-Mabiala a participé aux débats de la table ronde "Institutions économiques internationales" de cette rencontre.
Entretien avec NGUIMBI-MABIALA Jean-Noël, président d’Arcades International - Un pont entre les hommes, 14 avenue Berthelot, 69361 Lyon cedex 07 - Tel 04 78 69 79 62 - Fax 04 78 69 69 28 - jean-noel.mabiala@ish-lyon.cnrs.fr
Entrevista