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L’élaboration du deuxième plan local de développement de la Communauté Rurale de Fissel (Sénégal)

Sara DIOUF, Benoît LECOMTE

10 / 2001

Sara Diouf, coordinateur de la Coordination des Acteurs de Développement (CAD) de Fissel et secrétaire général de l’association Jig-Jam explique ceci :

"Présentement, au niveau de la Communauté Rurale (CR) de Fissel, il y a un processus d’élaboration du plan de développement local qui diffère vraiment de la première approche (celle de 1992-1993). La 1ère approche a été faite avec un accompagnement du CIEPAC (Centre International pour l’Education Permanente et l’Aménagement Concerté) et des animateurs identifiés qui appartenaient à une seule structure (Jig-Jam) : ils allaient sur le terrain faire des assemblées villageoises, revenaient faire la synthèse, le dépouillement, capitaliser, préparer d’autres outils puis ils retournaient à la base pour également faire des restitutions villageoises et pousser les populations à réagir. Ainsi de suite jusqu’à aboutir à des solutions et jusqu’à aboutir à des formes d’organisation et de gestion. Et même de recherche des moyens, c’est à dire voir où on peut trouver les ressources.

Pour l’élaboration du plan de développement actuel, le second, l’approche n’est pas la même. Cette fois-ci, nous avons décidé que ce sera le rôle des structures membres de la CAD en rapport avec les populations. Donc chaque structure est appelée à bien connaître les problèmes des populations. Des comités de la CAD connaissaient déjà la réalité des villages grâce aux Comité de Suivi des Projets Villageois (CSPV). Ce comité a hérité de l’ancienne organisation de la CAD, qui dans chaque village avait créé des coordinations semblables à elle-même. Dans un même comité, étaient réunis tous les responsables d’organisation au niveau du village (plus le conseiller rural élu du village et le chef du village). C’étaient donc des comités qui étaient créés au niveau des villages qu’on appelait communément : CVCAD (Comités villageois de Coordination des Actions de Développement). C’était le prolongement de la CAD. Comme les CSPV et les CVCAD avaient les mêmes structures, cela nous a permis de ne chercher ni dédoublement ni organisations. Donc, la CAD y a gagné en n’ayant qu’à harmoniser ses actions avec celles du CSPV. Le CSPV a alors créé des Comités Villageois de Développement (CVD), et ces CVD ont gardé la même structuration que les CVCAD.

C’est un aspect très important : étant donné que le CSPV est en rapport avec tous ces comités, tout besoin des villages est recensé par les animateurs du CSPV. De suite, on a pu programmer au niveau communautaire un atelier où on a convié l’ensemble des membres du Comité de Pilotage de la CAD (COPI) et l’ensemble des présidents des structures membres de la CAD. Lors de cet atelier, le Conseil Rural de la CR de Fissel nous a parlé de l’ensemble de ses ambitions pour 3 ans; quels rêves d’ici 2001, là où il voudrait arriver pour chaque domaine. Par exemple : dans le domaine de la santé, de l’hydraulique, culturel, économique, le Conseil Rural a eu à nous définir des orientations à suivre, même jusqu’à estimer ce que ça peut coûter.

A partir de cette grille-là, nous avons demandé à chaque structure membre de la CAD de nous présenter ses prévisions. Elles nous ont présenté globalement l’ensemble des idées de projets, de programmes qu’elles nourrissent et les activités prévues d’ici 2001. Pour chaque activité, quel est son coût et quelle est la répartition des ressources de l’activité. Ce que la structure pourra réellement faire comme participation (apport propre) et ce qu’elle pense pouvoir trouver auprès de ses partenaires. Chaque structure nous donne la liste de ses partenaires qui doivent intervenir. Lorsque c’est fini, on voit ce que les structures prétendent faire dans le sens des orientations du Conseil Rural : est-ce que les prévisions des structures vont jusqu’au delà de ce que le CR prévoit ? Les prévisions atteignent-elles seulement ce que le CR prévoit de faire ? C’est à ce moment que la CAD va réagir.

Elle va réagir pour préparer les arbitrages et les faire quand les prévisions du CR vont trop loin ou dépassent largement ce que les structures prévoient. A ce moment la CAD se positionne et dit : "Maintenant, pour tel domaine où les structures ne sont pas encore dynamiques, moi je préfèrerais mettre moi-même quelques moyens pour voir comment le lancer". Et les acteurs qui vont se mettre sur le terrain pour l’exécution seront identifiés au moment où on aura à mobiliser les moyens de le faire. Ainsi de suite pour tous les domaines et on verra comment faire la complémentarité des choses.

Si ce que prévoient les structures dépasse largement le volume des ressources que prévoyait le CR, on analyse les propositions : est-ce que c’est uniquement des souhaits, ou bien des choses qu’elle croit pouvoir réaliser. Donc, à partir de là on se décide et on dit à telle structure : "Ce que tu prévois de faire, tu ne peux pas parce que tu n’as pas assez de partenaires qui vont t’appuyer ou tu n’as pas assez de ressources internes pour pouvoir le faire". Donc, on conseille cette structure-là de se conformer à ses possibilités. Et on arrive à faire un arbitrage du programme.

D’ailleurs, la finalisation du programme va avoir lieu d’ici quelques jours, mais pour faciliter cela, j’ai envoyé en tant que responsable du cadre, des animateurs auprès des structures pour les aider à réfléchir, pour les aider à voir, à prendre l’ensemble des données qu’ils ont à travers leurs documents pour faciliter le travail en l’atelier. C’est ce processus-là qui diffère très largement avec l’approche du début. Une fois que le programme est terminé, on n’aura ni le CAD ni le Conseil Rural pour négocier, mais c’est tout le monde qui va négocier. Nous avons l’ambition d’avoir un comité communautaire de négociation. On envisage, dans tous les cas, d’avoir un atelier communautaire dans lequel on va inviter l’ensemble des partenaires qu’on aura déjà identifié, c’est à dire des partenaires des structures du cadre de concertation ou de la CR. Quelques partenaires ont commencé à prendre contact avec Fissel pour le moment et on les reçoit. Mais on tient le même langage : quand le document sera fini, on ira s’approcher d’eux pour parler concrètement avec eux.

Palabras claves

desarrollo local, planificación, participación popular, innovación, concertación, institución pública local


, Senegal, Fissel

Comentarios

Après avoir élaboré et exécuté un premier plan local de développement (une innovation au Sénégal en 1992-1993), la Communauté Rurale de Fissel construit son deuxième plan. Au lieu de confier la tâche à une seule organisation paysanne (Jig-Jam, la même qui avait initié le processus de coordination), elle fait accomplir ce travail à partir de chacune des structures qui oeuvrent pour le développement et à partir des villages. La préparation des arbitrages n’est pas une mince affaire pour la CAD (Coordination des Actions de Développement) de Fissel.

Notas

Sara Diouf, secrétaire général de l’association paysanne Jig-Jam a été plusieurs fois interviewé afin que l’innovation qu’il décrit soit bien expliquée.

Voir aussi la fiche DPH n° : 7440.

Entretien avec DIOUF, Sara, réalisé à Thiès (Sénégal) en mars 1999.

Fuente

Entrevista

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