Jean François HERRY, Sylvie ROBERT
12 / 1999
L’ouvrage sur la capitalisation de l’AUI ’ Paroles d’urgence ’ faisait suite à un premier travail dans le cadre d’une étude avec le FNDVA dans la même optique de capitalisation d’expérience.
Si l’on remonte dans le temps, dans les années 92/93 il faut savoir qu’il y a eu des fiches ’ Urgence pour le développement ’ qui ont été aussi produites, à l’époque, par Pascal Erard dans la pensée de l’association que les secours d’urgence tels qu’on les envisageait au début, par rapport à toute la démarche de l’humanitaire. Des limites qu’il fallait dépasser, il fallait essayer de réfléchir, de creuser un peu les rapports avec les personnes qui étaient victimes de catastrophes naturelles, pour essayer de réfléchir comment être véritablement efficace et comment apporter véritablement quelque chose sur le long terme, à ces populations. Et donc, toutes les histoires d’aide plus ou moins imposées, parachutées de l’extérieur et des conséquences sur le long terme pour les populations locales, doit garder présent à l’esprit.
AUI est issue du service civil international qui est né au lendemain de la guerre de 1914. La création de l’AUI est un peu un diverticule du SCI après un épisode par le Corps Mondial de Secours, a utilisé un outil qui est l’intervention d’urgence, mais normalement en gardant toujours à l’esprit cet objectif de solidarité avec les populations les plus démunie. Donc, il y a toujours eu un peu ce dualisme au niveau de l’association et alors suivant les personnes du côté plus intervention pratique d’urgence, on y va, on creuse avec la pelle, et on repart content chez nous, et d’un autre côté, la pelle, la pioche, c’est avant tout un message de solidarité, c’est en fonction de ce message de solidarité et de ce qu’il peut le plus apporter aux populations qu’il faut modifier nos méthodes d’action. Et si demain la pelle et la pioche s’avèrent ne plus être les bons moyens pour apporter un message de solidarité à ces populations, il faut en changer. c’est un débat qui n’est pas éteint mais qui a donné lieu à de multiples allées et venues, voire à des conflits même au sein du CD.
La capitalisation, le problème, c’est toujours pareil, c’est un problème de temps.
On va peut-être parler d’information. On a eu l’occasion, cet été, de se pencher un peu, sur ce qu’on pourrait appeler un centre de documentation, donc on a essayé de monter un centre de documentation. A priori, pour moi, la capitalisation c’est justement voir quelle information, écrite déjà, au niveau de l’association on peut trouver, éventuellement essayé de rassembler et de dépouiller et d’essayer de la transmettre, savoir ce qui a été fait depuis 1970 dans le cadre de l’AUI et pouvoir l’expliquer correctement et justement.
Une réflexion que l’on a eu récemment avec des gens, des bénévoles de l’association, c’est qu’en fait on n’a pas forcément la culture de l’écrit dans cette association, donc il y a des choses que l’on trouve sur des documents écrits, des rapports de missions, des rapports d’interventions, mais tout n’y est pas et ça on le regrette un peu. C’est vrai que maintenant on essaie de systématiser les choses
Transmission
Les stages sont là pour transmettre toutes les compétences techniques que l’on a pu capitaliser au niveau de l’AUI.
D’un point de vue technique, mais également d’un point de vue, des idées, des messages à transmettre, je crois que c’est assez présent effectivement sur les stages, pour l’avoir suivi, il y a peu de temps encore relativement récent dans l’association
Un forum organisé l’an dernier, a été l’occasion de rassembler, en quelque sorte un peu capitaliser sur le point, sur les partenariats qu’on avait auparavant, un échange d’expérience entre l’AUI et ses partenaires, échange d’information, c’est vrai que ça cadrait à peu près avec notamment l’échange d’information qu’on essayait de faire passer au niveau du centre de documentation, cette idée là, et même au niveau d’un bilan de vingt ans puisque c’est vrai que ça faisait vingt ans qu’on existait, que l’association existait mais c’est vrai que c’était intéressant, c’était le moment justement où il fallait poser certains jalons, rebondir là-dessus pour lancer autre chose, et pour l’instant on ne rebondit pas trop, malheureusement. Ceci dit, ça va peut-être venir mais c’est vrai qu’on a du mal à retrouver une dynamique par rapport à ce genre de manifestation, mais ça va peut-être venir, mais je crois qu’on est un peu réticent à se relancer dans autre chose...
Les fameux actes du forum international d’avril 1998 sur lequel on a bûché pas mal de mois...à sortir et en fait c’est sous peu en version française, on n’a pas encore les versions étrangères, vis à vis des partenaires, c’est gênant, il va falloir les sortir assez rapidement donc ça fait plus d’un an mais c’est va être sorti.
D’autant plus qu’on dit quand une démarche est trop longue et qu’elle n’aboutit pas, que ça ne fait pas trempolling, il y a un risque un peu de retomber à plat et je sais qu’il y a des exemples, on en a parlé avec d’autres associations, qui disent: au bout de deux, trois ans, on s’essouffle, ça retombe à plat et là, c’est l’échec, mais finalement, ça plus que deux, trois ans, il n’y a pas de décollage, mais ce n’est pas retombé à plat.
Je ne sais pas si la capitalisation n’est pas un ensemble d’évaluations faites au coup par coup.
J. F. Herry est volontaire au sein de l’AUI.
Entrevista
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