Les chefs d’établissement dénoncent la centralisation de la gestion des fonds par les recteurs d’université au Cameroun
05 / 2001
La conférence des chefs d’établissement des universités publiques du Cameroun qui s’est tenue les 4 et 5 octobre 2000 à Yaoundé a révélé un conflit entre ces chefs d’établissement et les recteurs, au sujet de la décentralisation financière.
La séance plénière du 4 octobre a été décisive au cours de cette rencontre. Après avoir constaté que les universités d’États évoluent vers un respect appréciable des calendriers académiques et une renaissance des publications scientifiques, les participants ont unanimement signalé leur mécontentement par rapport à la gestion presque autocratique que les recteurs font des fonds alloués aux universités. Les doyens des facultés et les directeurs des grandes écoles demandent aux recteurs de mettre les fonds à leur disposition afin qu’ils puissent mieux les utiliser pour faire fonctionner convenablement leurs établissements.
En effet, à l’état actuel des choses, ce sont les recteurs qui achètent les cahiers d’examen, les équipements de laboratoire, les livres, etc. Ils gèrent directement le personnel académique et administratif et même des agents. En conséquence, les établissements sont parfois paralysés parce qu’ils manquent de la simple craie, des cahiers, la procédure pour les acquérir étant très longue. Outre cela, on remarque les personnels et même les agents sont indisciplinés, insubordonnés parce que le doyen ou le directeur qui les gère ne peut prendre une mesure coercitive contre eux.
C’est pour pallier ces difficultés que les chefs d’établissements demandent Fcfa 100 millions/an comme budget de fonctionnement. Ils veulent directement résoudre les problèmes légers d’infrastructures et recruter eux-mêmes certains agents à l’instar des chauffeurs, des secrétaires afin de mieux les maîtriser.
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, Camerún
Cette expérience pose un problème de décentralisation et de gouvernance. En effet, le décret présidentiel de 1993 qui réorganise les universités d’État au Cameroun prescrit la décentralisation financière. Il y a donc une question de respect des textes. Mais les mêmes textes affirment que le recteur reste l’ordonnateur du budget de toutes les facultés et grandes écoles qui sont sous sont contrôle. On se demande alors comment le recteur peut être en même temps le seul ordonnateur du budget et décentraliser la gestion financière. Au-delà de cette situation, le grand problème est d’avoir les moyens effectifs à temps pour pouvoir travailler efficacement. Ce qui n’est pas le cas. Et la responsabilité personnelle des chefs d’établissement ne peut être mise en cause que s’ils disposent des moyens adéquats, ’ la responsabilité des moyens permettant d’assumer les résultats ’.
Cette fiche a été réalisée par le collège des éducateurs dans le cadre du processus Gouvernance en Afrique : décentralisation et intégration régionale.
Relato de experiencia ; Artículos y dossiers
Le Messager, 2000/10/06, 1126