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diálogos, propuestas, historias para una Ciudadanía Mundial

La gestion des questions environnementales dans la sphère onusienne

Gildas LE BIHAN

11 / 2000

Si les pays du Sud tiennent vraiment à protéger leurs intérêts contre l’emprise des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale, Fonds monétaire international)et de l’OMC, il faut absolument qu’ils mettent en place leur propre forum, pour faire contrepoids.

Le problème

Au cours des années qui ont suivi le Sommet de la Terre à Rio, en 1992, un certain nombre d’accords relatifs à l’environnement ont vu le jour. Il n’existe malheureusement pas de cadre institutionnel pour harmoniser le tout. Sans doute l’ONU a-t-elle à plusieurs reprises tenté de donner une impulsion. Mais son action dans ce domaine est dispersée entre des programmes qui sont rattachés à diverses institutions onusiennes. Et chacune veille jalousement sur son territoire.

Avec une réforme ça ira mieux

En matière d’environnement l’ONU a sans doute déployé des efforts constants pour harmoniser ses activités, mais les résultats ne sont guère consistants ! Le processus de réforme a débuté en 1992. On a largement modifié l’assemblage et tous les services traitant de questions économiques et sociales ont été réunis dans un même département. En 1993, celui-ci a été divisé en trois sections, dont l’une a été chargée des problèmes d’environnement. Puis on a constitué une commission consultative de haut niveau sur le développement durable, où siégeaient un certain nombre d’ex-bureaucrates. Elle n’a pas fait preuve d’efficacité et elle sera supprimée en 1997.

En 1994, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement)fit une tentative pour prendre en charge l’ensemble des programmes de développement onusiens via le rapport sur le projet d’Agenda pour le développement, rédigé par son administrateur général. Il suggérait qu’on transfère au PNUD et à d’autres agences spécialisées quelque 2000 fonds pour le développement jusque-là gérés par la Banque mondiale. En 1996, le PNUD demandait encore qu’on procède à un regroupement massif de divers organismes des Nations unies, et lui-même chapeauterait les programmes de développement et d’aide humanitaire. En 1997, le secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, lançait un nouveau train de réformes. Il s’agissait de répartir le travail de l’Organisation entre quatre grands groupes exécutifs thématiques. Le programme de développement était réparti entre Affaires économiques et sociales (Commission du développement durable...)et Développement (PNUD, UNICEF...)La plupart des changements recommandés ont été adoptés en décembre 1997.

On se bouscule dans (et pour)la nature

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE)a été établi en 1972 pour être "la voix écologique" de l’Organisation mondiale. Son programme d’action a été pris en charge par d’autres structures et par des organismes de développement plus solides (Banque mondiale...). La Commission du développement durable (CDD)a été créée en 1992. C’était une première tentative pour regrouper les pôles écologie et développement. Il lui a manqué des pouvoirs juridiques appropriés et une direction forte. La CDD est devenue un "parloir" qui n’a aucun poids politique. Elle est maintenant en concurrence avec le PNUE (Programme des Nations unis pour l’environnement)sur le même créneau. Il n’existe aucune coordination entre les deux organismes. Plusieurs secrétariats ad hoc ont été ouverts en diverses régions du globe. Ils fonctionnent de manière autocratique, et tout cela manque d’harmonie. La Banque mondiale et le PNUD ont aussi leurs projets "verts", avec des budgets qui dépassent celui du PNUE.

Les enjeux

Certains préconisent la création d’une organisation mondiale de l’environnement (OME). On trouve parmi eux des universitaires, des Ong, des membres de gouvernement. L’OME chapeauterait tous les accords, traités et conventions concernant l’environnement. Les plus chauds partisans de ce projet sont ceux qui veulent introduire les questions environnementales dans les règles mondiales du commerce. Dans les pays du Sud, les diplomates voient derrière cette idée la marque du protectionnisme vert. Ils craignent aussi qu’en institutionnalisant une gestion planétaire de l’environnement on en vienne à des normes écologiques plus strictes qui brideraient le développement de l’économie nationale.

"Nous savons bien que sur le terrain du développement et des affaires les acteurs n’ont pas l’habitude d’harmoniser leur jeu", dit James Wolfensohn, président de la Banque mondiale.

Palabras claves

ONU, medio ambiente, política de desarrollo, burocracia, ONG, proteccionismo


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Comentarios

L’un des thèmes fréquemment abordés par le Centre pour la Science et l’environnement de Delhi (CSE), qui publie le bimensuel Down To Earth d’où est extrait l’original en anglais de cet article, c’est le peu d’empressement des bureaucraties nationales ou internationales à remplir leur mission première, à savoir administrer pour le bien-être du plus grand nombre, avant d’assurer les intérêts de la maison. Autre thème récurrent : la nécessité pour les pays du Sud de se doter d’organismes et de forums "sudistes". Pour le CSE en effet les grandes institutions internationales, même de développement, sont acquises aux thèses des grands lobbies politico-économiques des pays industrialisés. Et dans la mouvance associative elle-même bien des Ong environnementalistes ou philanthropiques, par opportunisme ou par étiolement de leur esprit fondateur, se satisferaient du statu-quo et de toutes les distorsions actuelles entre pays riches et pays pauvres. La rhétorique altruiste des (bonnes)relations Nord-Sud aurait-elle du mal à résister à l’épreuve de la realpolitik ?

Notas

Le texte original est paru en anglais dans le bimensuel Down To Earth, publié par le Centre for Science and Environment, Tughlakabad Institutional area 41, New Delhi-110062, India - cse@cseindia.org - www.cseindia.org

G. Le Bihan traduit les articles de Down to Earth pour la revue Notre terre, vers un développement durable. Il a repris cet article sous forme de fiche DPH.

Fuente

Artículos y dossiers

Querelles de boutiques in. Notre Terre, vers un développement durable , 2000/07 (France), 4

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