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Un projet de protection des écosystèmes forestiers en Afrique centrale mal perçu par les populations

L’acceptation des populations passe par une réelle information et la transparence

Léopold FOUDA NDONGO

02 / 1999

Le projet ECOFAC (Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale)est un programme régional en Afrique Centrale, financé par le Fonds Européen de Développement (FED). Le programme est exécuté par le bureau d’études belge AGRER S.A. en partenariat avec le bureau italien Agriconsulting.

ECOFAC est actif dans 6 pays. Dans chaque pays, le programme participe dans l’aménagement et la gestion d’une aire protégée :

* Cameroun : Réserve de Faune du Dja

* Congo : Parc National d’Odzala

* Gabon : Réserve de la Lopé

* Guinée Equatoriale : Monte Alen

* République Centrafricaine : Forêt de Ngotto

* Sao Tomé : Zone Ecologique de Sao Tomé

Une composante Zaïre était aussi prévue (Parc National de la salonga), mais elle n’a pas été réalisée.

Depuis Octobre 1992, la composante ECOFAC-Cameroun est présente dans la Réserve de Faune du Dja.

Le projet envisage de définir et de lancer un programme de gestion car :

* La forêt reste une source de développement pour les communautés villageoises

* Les actions menées préservent les objectifs de conservation de la biodiversité, de l’administration et des agences internationales.

Les zones habitées de la Réserve seront gérées avec les populations locales. Un secteur central sera soustrait de toute utilisation et voué aux activités de recherche et de tourisme.

Le projet est organisé selon plusieurs volets : infrastructure, conservation, agroforesterie, sensibilisation, recherche.

Des recherches dans les domaines botaniques, écologie forestière, etnobotaniques, zoologie, ichtyologie, anthropologie, chasse, produits secondaires de la forêt et leurs marchés et agriculture ont (eu)place dans la Réserve. Toutefois, le cycle du projet est émaillé de plusieurs types de litiges.

Les litiges sur l’exploitation de la Réserve opposent les populations locales au projet ECOFAC. Les cas sont très fréquents et portent sur un seul objet : la chasse. En principe, elle n’est pas interdite aux populations locales. Elle est réglementée et contingentée. Discipline à laquelle ne veulent pas ou ne peuvent pas se soumettre une grande partie des populations locales. Aussi, les affrontements sont-ils fréquents entre les Eco-gardes (les gardes chasse du projet ECOFAC et les groupes de chasseurs). Ils débouchent même sur des échanges de tirs. La Réserve compte à l’heure actuelle un de ses agents dont le pied a été amputé à cause d’une balle et, certains chasseurs sont retenus par la justice ou emprisonnés. Le projet ECOFAC essaye de s’attaquer à ce problème. Il injecte environ 10 millions de F CFA de salaire par mois pour procurer un revenu monétaire aux populations locales à travers de nombreux projets infrastructurels, agricoles et sociaux. Mais cette voie ne semble pas porter tous les fruits, la chasse qui n’a pas baissé d’intensité avec l’injection de ces revenus tend à procurer aux populations de nouveaux moyens de chasse. Il n’est donc pas exclu dans les jours à venir que ce conflit s’intensifie.

Palabras claves

cooperación UE ACP, gestión de recursos naturales, ecosistema, ecosistema forestal


, Camerún

Comentarios

Pour la gestion alternative des conflits qui y sont liés, il convient de signaler les efforts actuellement déployés par le projet ECOFAC et qui consistent à scinder la Réserve entre partie nécessaire et partie secondaire, où la chasse sera plus accessible.

Il convient ensuite, d’entreprendre une bonne campagne d’information. Le bulletin publié par ECOFAC n’est qu’un pas. Il convient d’abord de lutter contre le manque d’informations au sujet de la réserve qui alimente les rumeurs sur les richesses diamantifères, aurifères et autres qui y seraient contenues. Dans ce sens, il faudra ouvrir la Réserve à des visites par des populations accompagnées d’une transparence des activités.

Il convient d’entreprendre ensuite une bonne campagne de formation, sensibilisation et au besoin l’institutionnaliser. On s’explique : l’univers psychique de la population est fortement traditionnel. Pour elle, elle a toujours vécu avec la forêt et la faune depuis les temps immémoriaux. Ni l’une, ni l’autre ne se sont épuisées. Les organismes internationaux et le conservatoire les dérangent donc à ce sujet avec des histoires de conservation. La population semble ne pas mesurer l’importance de l’introduction de deux données nouvelles et fondamentales qui elles, pourraient, si rien n’est fait, tout détruire.

1)- L’instauration de la monnaie et de l’économie marchande.

Il faut tuer plus d’animaux pour s’enrichir, non plus pour l’autoconsommation.

2)- L’entrée en action du fusil.

Les populations doivent saisir l’importance de ces données nouvelles pour modifier leurs attitudes vis-à-vis de la conservation et de la réserve. Le paquet doit être mis à ce niveau. Par la conscientisation, la formation et la recherche de nouvelles alternatives socio-économiques.

Il faudrait enfin les impliquer dans les entreprises de conservation pour qu’elles les fassent leurs. A ce niveau, il ne suffit pas que les garde-chasse du projet ECOFAC soient originaires de la région. Il faut amener les populations à saisir leurs intérêts dans l’entreprise de conservation. Pour cela, il faut mettre en place une organisation et des procédures de participation réelles et efficaces.

Il se pose le problème crucial d’alternatives économiques dans les projets de gestion durable des Ecosystèmes dans un contexte de paupérisation croissante des populations.

Notas

Enquêtes auprès des riverains.

[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]

Fuente

Entrevista

CANADEL (Centre d’Accompagnement de Nouvelles Alternatives de Développement Local) - BP 3799 Yaoundé. CAMEROUN. Tél. : (237)221 31 40 / 200 38 74 - Fax : (237) 220 55 20 - Camerún - www.canadelcam.org - contact (@) canadelcam.org

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