La charte pour l’urbanisme des villes du XXIème siècle est un document qui a été conçu collectivement entre mai 1995 et début 1998 par les organisations nationales d’urbanistes de 11 pays de la Communauté européenne regroupées au sein du Conseil européen des urbanistes (CEU). Conscient des lacunes importantes des schémas d’urbanisme qui se sont référés, parfois abusivement, à la Charte d’Athènes de 1933, réécrite par le Corbusier en 1942, le CEU a jugé qu’il convenait de mettre à profit l’immense expérience acquise par les urbanistes professionnels au cours des 60 dernières années pour jeter les bases d’une nouvelle charte plus appropriée. Le Conseil européen des urbanistes a intitulé ce document " Nouvelle Charte d’Athènes 1998 " mais la Société française des urbanistes (SFU), qui a rédigé le document pour la France, lui a préféré le titre de " Charte pour l’urbanisme des villes du XXIème siècle " afin d’éviter toute confusion.
Un outil d’information et de concertation pour tout ceux qui s’intéressent à la ville
Cette nouvelle charte est à la fois universelle, car elle s’appuie sur la comparaison de phénomènes communs constatés dans la plupart des villes de différents pays et spécifique car elle exprime les perceptions, les recommandations et les engagements de la SFU, à l’usage des français mais aussi de tous ceux qui, en Europe et dans le monde, veulent comprendre les spécificités françaises ou y faire référence. Elle n’a pas pour objet de proposer des recettes et des villes-modèles mais la mise en pratique de concepts qui font une large place aux aspirations des citoyens, une trop grande importante ayant été accordée aux flux et aux besoins d’équipement au cours des décennies précédentes.
La Charte d’Athènes est messianique ; elle ne repose sur aucune analyse sociologique et n’a jamais été un document prenant en compte les besoins et les avis de la population. La Charte pour l’urbanisme des villes du XXIème siècle a été établie du point de vue des habitants et est à destination du grand public, des associations d’habitants, des associations professionnelles et des collectivités territoriales. Elle constitue en fait une liste brève et synthétique des thèmes de travail à recommander à toute association d’habitants ou de professionnels qui s’intéressent à la ville, à l’environnement de l’homme et au territoire.
La Charte a donc été conçue comme un instrument permettant d’engager un dialogue avec les citoyens, les associations, les professionnels, comme un document permettant de faciliter les échanges et les relations entre élus et habitants. Il s’agit d’un outil d’information et de concertation. Il y a en effet urgence à reconstruire la ville sur elle-même car on assiste à un éclatement des sociétés urbaines. La reconquête de l’urbanité, qui est au coeur du chantier de la recomposition urbaine, ne peut se concevoir sans la participation des habitants. La participation à l’aménagement et au fonctionnement urbains est en effet un des droits importants des citoyens.
Lancée en mai 1998, elle fait actuellement l’objet d’un processus de consultation qui doit durer trois ans, jusqu’en 2001. A l’issue de ce processus, elle sera révisée et éditée de façon définitive en 2002. Il s’agit donc d’un chantier ouvert auquel chacun est invité à participer. La Charte a d’ores et déjà été présentée en France à Lille (Maison de la Nature et de l’environnement), à Grenoble, à Paris, à Arras, au Havre, à Aix-Marseille, à Reims, à Antibes, à Rouen, à Lyon, à Montpellier et à Dijon. Chacune de ces présentations donne lieu à un débat qui vient alimenter le processus de révision.
Des principes à respecter pour mettre en oeuvre le développement durable
La Charte pour l’urbanisme des villes du XXIème siècle est rédigée en trois parties. La première partie présente le nouveau contexte de l’urbanisme compte tenu des évolutions qu’ont connues les villes au cours du demi-siècle passé et offre de nouvelles pistes dans la manière d’appréhender et de concevoir les villes en fonction notamment des leçons qui peuvent être tirées du passé. Selon la Charte, les villes doivent dorénavant orienter leur programme de développement ou de reconversion vers le prise en compte du développement durable.
La deuxième partie développe huit principes méthodologiques à respecter par les urbanistes pour " satisfaire les besoins de la ville de demain et les aspirations des citoyens " et dix recommandations qui s’adressent à ceux qui concourent par leur action au développement futur des villes qu’ils soient habitants, hommes politiques ou urbanistes. Les principes définis forment une démarche qui vise à prendre en compte tous les domaines qui relèvent du développement des villes : économie, social, foncier, environnement naturel et culturel. Il s’agit notamment de prendre en compte le temps long, l’ensemble des ressources locales, de développer la polycentralité et la mixité des fonctions urbaines, de ménager beaucoup d’espaces ouverts dans la ville, d’établir systématiquement un audit de l’environnement, etc. Les 10 recommandations, quant à elles, mettent l’accent par exemple sur l’organisation d’une véritable participation des acteurs locaux, la poursuite des efforts de cohésion sociale engagés, sur la nécessité de garantir la sécurité et de préserver la santé, sur la promotion de la diversité et de la variété dans les moyens de transport, les logements etc.
La troisième partie annonce " les cinq engagements des urbanistes pour faire progresser la vie de l’homme en société dans des villes plus participatives, plus justes, plus efficaces, plus agréables et plus sûres « . Face à la complexité de l’évolution des villes et des problèmes qu’elles rencontrent, les urbanistes ne peuvent se contenter d’en appeler à la vigilance et au bons sens dans leurs actions. " Il faut des méthodes rigoureuses, du temps, de la participation réelle des citoyens, et une évaluation permanente ouverte de l’action au fur et à mesure « . En adoptant ces cinq engagements, les urbanistes affirment leur position d’acteurs responsables parmi d’autres.
L’ensemble de la démarche menée par le CEU et plus particulièrement par la SFU s’inscrit sans conteste dans une approche de développement durable. Les urbanistes annoncent d’ailleurs clairement s’être inspirés du rapport Brundtland et de l’Agenda 21.
participación de los habitantes, desarrollo sostenible, urbanismo
, Francia
Villes et développement durable : des expériences à échanger
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Contact : LAMBERT, Charles, Société française des urbanistes, 39, rue Pernety, 75014 Paris, Tél : 01 45 39 69 53 ou 06 80 15 43 13 ; Fax : 01 45 41 02 27, e-mail : sfu@urbanistes.com
Documento interno
Société française des urbanistes, Charte pour l’urbanisme des villes du XXIème siècle, 1998/04 (France)
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