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diálogos, propuestas, historias para una Ciudadanía Mundial

Echanges entre militants associatifs français et mexicains pour développer la connaissance mutuelle et la réciprocité, l’éducation à la citoyenneté et la solidarité

Frédérique BRAUN

12 / 1998

C’est à l’initiative de la Vie Nouvelle, un mouvement de formation et d’action communautaire, et au hasard d’une rencontre entre un ingénieur agronome et une animatrice parlant espagnol que revient l’idée d’organiser un échange sur le long terme entre militants associatifs français et mexicains. Simples, mais pas toujours faciles à mettre en oeuvre, les objectifs sont, par cette rencontre entre citoyens, de développer la connaissance mutuelle et la réciprocité, l’éducation à la citoyenneté et la solidarité.

L’action se déroulera sur quatre ans entre 1992 et 1995 avec deux voyages de groupes français au Mexique et deux séjours de Mexicains en France, composés essentiellement d’échanges sur les situations, de visites touristiques, de rencontres avec des membres d’associations, de réunions et de débats. Très rapidement, les organisateurs se rendront compte des difficultés de tels échanges : les chocs culturels n’ont pas pu être évités. Découvrir les réalites quotidiennes d’un pays du Sud sera parfois difficile à vivre pour certains participants français. Le problème du financement du voyage sera posé aussi bien du côté français que du côté mexicain. Le prix du voyage semble cher et donc réservé à certains privilégiés. L’initiative mexicaine pour résoudre ce problème sera la création en 1995 d’une caisse commune.

Grâce à l’intervention de l’ingénieur qui fait le lien entre les deux groupes de participants, des thèmes communs sont développés avant le départ de façon à mettre en évidence les expériences de chacun au vu de situations présentes dans les deux pays : l’avenir de l’agriculture ; les quartiers populaires des grandes villes, et le problème de l’exclusion sociale ; les problèmes écologiques ; les processus d’intégration économique régionale ; les phénomènes de résistance culturelle. Les visites, les rencontres et les réunions ont systématiquement un rapport avec les thèmes à approfondir.

Les objectifs, pour les Français, se définissent en termes de découverte par l’immersion dans les conditions de vie des Mexicains moyens; en terme de réciprocité grâce à une analyse des problèmes communs et à la possibilité d’en tirer des applications réciproques; en terme de solidarité par la participation financière des Français aux billets d’avion des Mexicains. Les objectifs, pour les Mexicains, sont orientés en France vers la rencontre des acteurs de la société civile, et non pas comme d’habitude des financeurs ou des coordinateurs de projets, ainsi que du mouvement de la Vie Nouvelle; et vers la découverte d’un pays à partir de thèmes concrets à partager. L’objectif à atteindre au Mexique est d’apprendre à travailler en réseaux pour l’accueil des Français et l’élaboration de projets de rencontres. En effet, il semble difficile aux Mexicains de se réunir autour d’un projet en commun, car ils ne font pas partie d’un réseau similaire à celui de la Vie Nouvelle.

Les objectifs de départ ont-ils été atteints ? En termes d’éducation à la citoyenneté, les Français ont été secoués par l’énergie, l’engagement et la volonté déployés par les Mexicains rencontrés sur le terrain alors qu’ils vivent dans des conditions matérielles difficiles. Les Mexicains ont pour leur part apprécié le rôle formateur joué par la Vie Nouvelle et les débats très vifs sur l’action collective, le rôle des partis politiques et des citoyens. Les impressions de voyage ont bien entendu été publiées et diffusées à la plus grande échelle possible dans la revue "Citoyens" du mouvement. En termes de réciprocité, il est difficile d’évaluer l’application réciproque des solutions apportées à des problèmes spécifiques dans des contextes socio-économiques si différents. Soulignons ici que les Mexicains ont été particulièrement marqués par les luttes pour le droit au logement; ainsi l’action d’Emmaüs a fait naître une initiative d’une des participantes qui tentera à son retour de mener une action locale du même ordre. En termes de solidarité, celle-ci est passée par le soutien financier des frais d’accueil et de voyage des Français vis-à-vis des Mexicains. La solidarité n’implique certes pas toujours une réciprocité financière, mais les Français dans ce cas-ci ont été enthousiasmés par ce qu’ils ont reçu humainement des Mexicains en retour. En termes de formation, un grand nombre de personnes des deux pays se sont mobilisées pour l’organisation du projet, laquelle fut un moyen de faire connaître la dynamique dans leur ville et dans leur région.

Avec l’expérience, les organisateurs comprendront qu’il aurait fallu consacrer plus de temps à la préparation du voyage, et à l’exploitation des retombées au retour dans le pays d’origine. En outre, pour une telle opération, il aurait également été préférable de mener une réflexion sur le financement du voyage entre les différents participants. Malgré l’enrichissement de tels échanges, la Vie Nouvelle ne souhaite plus s’investir dans un projet qui lui paraît disproportionné par rapport à ses moyens actuels. Aujourd’hui, en 1998, plusieurs années après, il reste encore des liens informels, des échanges amicaux entre certains membres des deux groupes...

Palabras claves

educatión a la ciudadanía, choque cultural


, Francia, México

Comentarios

L’organisation de voyages de découverte mutuelle en France et au Mexique a permis des échanges et des regards réciproques sur différentes situations et thèmes communs développés au départ des expériences propres à chacun des participants. Mais les difficultés liées au financement, à la préparation et aux retombées du voyage n’ont pas été anticipées et l’esquisse d’un tel partenariat s’est finalement limitée à des échanges informels. Il est donc difficile de connaître quelques années plus tard la portée de l’idée des applications réciproques dans les deux pays... Alors même que la Vie Nouvelle a maintenant acquis de l’expérience par les richesses et les erreurs du projet, elle ne se sent plus apte à entamer encore une fois de tels échanges. Car ceux-ci demandent de l’énergie, du temps et surtout des moyens.

Notas

Contact : La Vie Nouvelle, 4-6, place de Valois - 75001 Paris

Fuente

Documento interno

ROBERT, Marie Josée, //

CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - Francia - cedal (@) globenet.org

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