10 / 1999
Un des importants problèmes identifiés par les opératrices, qu’elles soient revendeuses ou transformatrices est leur incapacité d’avoir accès à une chaîne minimale de froid afin de conserver le poisson quelques jours avant traitement ou avant la vente mais également afin de pouvoir l’acheminer vers les lieux de vente hors des sites de débarquement.
L’approvisionnement en glace est crucial et les femmes qui ont des besoins importants en glace éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner.
Les besoins en glace varient également suivant les saisons. En période chaude, qui coïncide au Sénégal avec l’hivernage, la demande est plus importante.
Face à ces difficultés, le Credetip a commandité une étude sur l’approvisionnement en glace, qui a révélé trois sources d’approvisionnement en glaces des femmes : les mareyeurs, les commerçants et les camions frigorifiques.
Les femmes préfèrent l’achat de glace en barre parce qu’elle existe aussi en paillette et en sachets de glace. Mais l’insuffisance de la disponibilité de la glace empêche à certaines opératrices plus nanties d’en acheter une quantité suffisante.
Après l’achat de la glace, les femmes imaginatives et astucieuses, trouvent des moyens très originaux de conservation et adaptés au secteur. Ces moyens sont entre autres les vieux congélateurs, les paniers, les bassins en dur chargés des copeaux de bois et recouverts de bâche et les caisses dont se servent les pêcheurs pour conserver le poisson lorsqu’ils sont en mer.
Les prix pratiqués dans la vente de la glace varient. Cette situation est déplorée par les opératrices qui ne comprennent pas cette variation des prix et l’impossibilité de les réguler. Aussi envisagent-elles des achats collectifs car des quotas peuvent être négociés auprès des usines de glace.
En effet, pour elles le problème d’approvisionnement en glace c’est que l’offre est inférieure à la demande. Face à ces problèmes liés à l’approvisionnement le Credetip fidèle à sa démarche de proximité et en étroite collaboration avec les opératrices a proposé, entre autres :
- la réouverture des usines de glace pour accroître la production ;
- l’augmentation du nombre de commerçants de glace. Dans cette optique, les cellules féminines pourraient s’organiser davantage afin d’entrer dans le commerce de la glace.
- L’acquisition de lieux de stockage de glace pour les opératrices.
Ces solutions ne peuvent être efficaces que si elles sont accompagnées d’une volonté de la part de tous les acteurs impliqués (Etat, professionnels, commerçants etc....)
A défaut la glace ne sera jamais disponible en assez grande quantité sur les sites de débarquements et le prix sera très élevé pour les opératrices qui continueront d’éprouver d’énormes difficultés pour supporter la concurrence des mareyeurs.
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, Senegal
Aliou Sall est socio-anthropologue, spécialiste de la pêche. Il est aussi le secrétaire exécutif du Credetip.
Texto original
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