10 / 1999
Le Collectif International d’Appui à la pêche artisanale (CIAPA)a organisé du 17 au 28 Août 1998 un atelier dont le thème central était " La pêche, l’analyse sociale et les stratégies d’organisation
en Afrique ".
Cette session regroupait des participants venus de l’Afrique du Sud, du Bénin, du Cap Vert, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée Conakry, de Madagascar, de Mozambique et du Sénégal.
En effet, les organismes d’appui aux travailleurs et travailleuses de la pêche artisanales dans ces pays sont préoccupés par la crise dans le secteur de la pêche et son impact sur la sécurité alimentaire des populations. Des missions de femmes et d’hommes dépendant économiquement et socialement et culturellement de la pêche voient leur mode vie et leur "gagne-pain" menacés.
Partant d’un certain nombre de constats dont entre autres :
- l’accroissement de la surcapacité de la flotte de pêche mondiale et la délocalisation des flottes d’autres continents vers les eaux africaines s’ajoutent à la surcapacité déjà existante en Afrique.
- La nouvelle génération d’accords de pêche entre l’Union Européenne et les pays ACP favorise la création et le développement d’entreprises mixtes marginalisant les organisations professionnelles de la pêche artisanale et traditionnelle dans les processus de négociation.
- La perte d’intérêts vis à vis de politiques qui ne tiennent pas compte des intérêts des communautés de pêcheurs à long terme.
- L’accroissement de l’utilisation de techniques de pêche intensives et destructrices dans le secteur de la pêche artisanale et traditionnelle qui contribuent à la dégradation des stocks de poisson et met en péril leurs activités futures.
- Le manque de transparence et souvent une contradiction entre les pratiques et les politiques de développement.
- La méconnaissance et le manque de reconnaissance par la société du rôle des femmes dans la pêche traditionnelle et artisanale, ce qui conduit à leur marginalisation dans le secteur et dans le processus de décision.
- La marginalisation des communautés côtières et la perte de leurs droits d’accès et d’usage dans les zones côtières avec le développement des activités modernes incluant le tourisme.
- L’accroissement de la pollution et de la dégradation des zones côtières par les activités humaines menées tant à terre qu’en mer.
- L’absence de coordination et/ou de collaboration entre différents acteurs qui sont impliqués dans le développement du secteur de la pêche.
Les participants ont reconnu qu’en général les travailleurs et travailleuses de la pêche en Afrique ne sont pas organisés et ils ne peuvent pas par conséquent combattre les impacts des politiques nationales et internationales. Ceci les empêche d’entreprendre des débats sur des enjeux qui devraient être traité au niveau des différentes régions du continent. Dans un tel contexte, l’instauration d’un partenariat véritable entre travailleurs et travailleuses de la pêche à travers le monde devient une nécessité d’autant plus ceux et celles dans les pays du nord font face à des problèmes similaires.
Les participants se sont ainsi engagés à faire tout ce qui est à leur pouvoir pour le développement d’une pêche durable qui soutienne la vie et le gagne-pain des communautés côtières pour les générations à venir ; ceci à travers la mise en ouvre du plan d’action qui y a été défini et dont la finalité est la création d’un probable comité régional qui va avoir comme tâche d’activer le programme régional et voir comment des fonds peuvent être trouvés et de faire des contacts avec d’autres partenaires dans la région.
pesca, pesca tradicional, pescador artesano, estructura de apoyo, organización de pescadores, recursos pesqueros
, Senegal
Aliou Sall est socio-anthropologue, spécialiste de la pêche. Il est aussi le secrétaire exécutif du Credetip.
Texto original
//
CREDETIP (Centre de Recherche pour le Développement des Technologies Intermédiaires de Pêche) - B.P. 3916 Dakar SENEGAL - Tél. : (221)821.94.62 - Fax : (221)821.94.63 - Senegal - credetip (@) sentoo.sn