10 / 1999
La globalisation affecte la consommation et la distribution du poisson où les femmes sont généralement très actives.
Il y a un déficit criant de ressources halieutiques lié à la globalisation et la libéralisation qui ont fortement contribué à la dégradation des ressources de la mer. Cela ne signifie pas cependant que ces phénomènes sont les seuls responsables et que les pratiques du passé étaient irréprochables.
Même si ces phénomènes sont accompagnés par la constitution d’un espace commun destiné au développement intensif de l’aquaculture et la pratique d’une pêche sauvage qui compromettent l’avenir des pêcheries la surpêche était déjà présente dans le passé où la stratégie employée pour augmenter les rentrées financières était de pêcher le plus de poissons possibles pour occuper la plus grande place possible sur le marché local.
Les femmes du secteur sont très affectées par la dégradation des ressources et par le processus de globalisation et d’industrialisation qui ont engendré un accroissement de coût des intrants et par conséquent des activités de pêche. Face à cette situation beaucoup d’alternatives ont été mises sur pied par les femmes allant même jusqu’à allonger leur journée de travail et à diversifier les activités pour ainsi pouvoir maintenir un certain niveau de survie.
La mondialisation et la libéralisation ont engendré d’autres mutations au sein du système de propriété passant de la communauté des ressources à celui de la privatisation des ces dernières poussant certaines femmes travaillant dans la pêche à se retirer du secteur ou à s’engager comme main d’oeuvre occasionnelle dans des usines de transformation appartenant à de grandes industries sans ou presque d’allocation de sécurité sociale.
Même si les technologies nouvelles ont allégé la tâche des femmes travailleuses de la pêche et qu’elles en ont tiré profit elles n’ont jamais pu jouer un rôle de premier plan dans la pêche, et ce non par manque de capacités physique mais à cause d’autres facteurs sociaux et culturels qui ont contribué à leur mise à l’écart.
S’il est évident que les femmes des communautés de pêche sont impliquées dans toutes les opérations liées à la pêche, que ce soit dans les préparatifs, pendant la pêche ou après, leurs espaces au sens de la filière sont en train de changer ou de disparaître suite au processus de la globalisation.
La décentralisation du débarquement de poissons devient de plus en plus courant avec la construction de grands ports. Ce qui a pour conséquence de léser les femmes qui doivent parcourir une longue distance pour acheter du poisson. Les femmes commerçantes éprouvent des difficultés à se lancer dans l’exportation du fait que le poisson exportable est toujours détourné par les grands commerçants qui disposent de plus de capitaux et de technologies.
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, Senegal
La question de genre est aujourd’hui un grand point de discussion dans les secteurs social, culturel et économique et avec la manière dont l’économie se globalise, il faut prévoir une situation où les femmes peuvent se faire un créneau pour ne pas être maintenues en dehors du système. Il ne s’agit plus de dire que les femmes sont exploitées et de les faire apparaître toujours comme étant à la défensive même si la manière dont la société évolue pousse à la compétition et valorise uniquement la recherche du profit. Dans le secteur de la pêche si on prend vraiment conscience du problème du genre humain dans la société (féminine ou masculine)on sera aussi conscient de la préservation de la ressource sur laquelle on agit pour penser à des politiques de pêche durables qui préservent la vie des communautés dépendant de la pêche et le respect de l’espace social.
Auteur :
Auteur Institutionnel :Credetip
Adresse !B.P 3916 Dakar (Sénégal)
Tél :(221)821.94.62
Fax :(221)821.94.63
Date :Décembre 1998
Mots clefs :Globalisation, relations de genre, femmes, pêche, exploitation, marginalisation, ressource, préservation, durabilité, sociale privatisation industrialisation, perspective.
Aliou Sall est socio-anthropologue, spécialiste de la pêche. Il est aussi le secrétaire exécutif du Credetip.
Texto original
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