Développement social de quartier à Abobo-Sagbe près d’Abidjan

Le quartier d’Abobo-Sagbe est un quartier d’Abidjan où les conditions de vie des plus démunis et des jeunes sont plus que difficiles et précaires. Pour ceux qui n’ont que des revenus liés à une activité informelle, le moindre problème les marginalise complètement, de même que le problème du chômage pour les jeunes. L’éducation s’en ressent, de nombreux enfants d’âge scolaire trainent dans les rues, leurs parents ne pouvant subvenir à leurs frais de scolarité. Les rigueurs du plan d’ajustement structurel se font douloureusement sentir.

L’objectif principal du département "Action sociale en milieu urbain" de l’INADES est de mener une recherche-action dans le domaine de l’animation urbaine, la piste de travail étant l’articulation entre le monde du travail et le monde des jeunes. Il s’agit d’abord d’observer la réalité et d’en dégager la logique pour mettre au point une méthode de formation appuyée sur les compétences et le savoir-faire de la population du quartier et en particulier des jeunes.

Toutes les actions réalisées par l’INADES concernent les jeunes et les activités du secteur informel, en particulier celles des artisans. Le champ d’action est le quartier.

-Des livrets éducatifs ont été réalisés sous la forme de bandes dessinées.

-Un suivi hebdomadaire de 18 ateliers d’artisans est assuré par l’INADES, ce qui représente l’accompagnement d’une trentaine d’apprentis.

-La formation d’animateurs locaux est assurée ainsi que leur organisation en réseau.

-Des prêts sont accordés à des apprentis artisans qui désirent créer ou améliorer un atelier.

-Des dons sont destinés à l’achat d’équipements pour permettre la création de nouveaux postes de travail.

-Des bourses ont été accordées à des apprentis pour la négociation de leur contrat d’apprentissage.

-Un atelier d’alphabétisation a été lancé afin d’éviter que ne soient bloqués les artisans analphabètes.

Résultats obtenus:

-les artisans et les apprentis disent avoir tiré profit des livrets éducatifs. Mais ceux-ci ont paru porter davantage leurs fruits au cours de sessions de formation organisées collectivement.

-le suivi des ateliers et des apprentis a permis d’obtenir des résultats satisfaisants. Le taux global de persévérance est de 97% sur l’ensemble des apprentis suivis.

-en ce qui concerne les octrois de prêts, les bénéficiaires ont eu bien souvent du mal à rembourser à cause de la situation économique générale. Le taux de remboursement n’est que de 53,3% aussi l’INADES a-t-il dû allonger les délais et fractionner les remboursements.

La méthode dans l’appui au secteur informel en direction des jeunes déscolarisés et des apprentis est originale. Malgré les difficultés auxquelles se heurte cette approche (telle que l’analphabétisme)les supports de diffusion (bandes dessinées)sont bien acceptés par les jeunes.

De plus, l’échelle du quartier permet une bonne identification des jeunes et de leurs problèmes.

Parmi ses actions futures, l’INADES souhaite mettre en place un réseau de relais d’utilisateurs de la méthode ayant investi dans la connaissance de cette méthode. Ainsi un certain nombre d’organismes pourront se constituer en réseau utilisant la même méthode (réseau en grappe).