Pour la mise en place de ses projets, l’Union européenne a souvent recours aux ONGs. Dans le cas des projets pôle de développement rural (PPDR)destinés à soutenir le monde rural dans ses activités, des ONGs locales ont été retenues pour mettre en place des micro-projets en faveur des paysans. Pour le pôle de Sangmelima, dans le Sud du Cameroun, le Centre pour le Développement Auto Centré (CeDAC)devait mette en place ce programme de développement rural. Etant basé dans la localité de Sangmelima, le CeDAC avait une bonne position pour réaliser ce travail qui relevait de ses compétences, dans son domaine d’intervention géographique.
Au départ, il avait été convenu dans les clauses des liens à établir que le CeDAC serait considéré comme partenaire privilégié du pôle. Ce qui veut dire que le CeDAC piloterait en grande partie les activités à mettre en place puisque c’est lui qui les aura élaborées.
Pour ce qui est de la matérialisation physique de l’existence du pôle, elle sera concrétisée par la mise en place d’une micro structure chargée de coordonner les activités et de contrôler leur effectvité.
Ce système montra bien ses limites quelques temps après la mise en route des activités du pôle. Il s’est établi un conflit de leadership entre les responsables de la microstructure de Coordination du pôle qui en réalité n’est microstructure que de nom et les responsables du CeDAC. Pour les uns et les autres, les rôles étaient confondus. Le CeDAC qui avait élaboré tout le programme de mise en place du pôle ne voulait pas réduire son pouvoir de décisions sur les activités du pôle. Les responsables du pôle quant à eux affichaient leur autonomie par rapport au CeDAC qui selon eux ne devait jouer que le rôle de prestataire de service au niveau du pôle.
Aujourd’hui, le pôle a acquis totalement son autonomie. C’est lui qui élabore son programme et le fait exécuter par des ONGs parmi lesquelles se trouve le CeDAC. Mais les rapports entre les deux gardent encore les relents des désaccords du passé et la notion de partenaire privilégié à été supprimée dans ces rapports.
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, Camerún, Sangmelima
Dans la mise en oeuvre des actions de coopération, les ONGs sont aujourd’hui un outil essentiel pour l’Union européenne. Pour les ONGs étrangères, leurs activités s’inscrivent beaucoup plus dans des politiques de coopération bilatérale. Quant aux ONGs locales, elles éprouvent encore assez de difficultés pour entrer dans le jeu de la coopération avec l’Union européenne. Pourtant, elles présentent beaucoup d’intérêts pour renforcer l’impact des actions de coopération. Elles maîtrisent les réalités du terrain, sont plus proches de la base, disposent de compétences locales à valoriser ont pour souci de relever le défi du développement dans les secteurs faisant l’objet d’un dessaisissement de l’Etat.
Parmi les difficultés que rencontrent les ONGs locales, on relève de manière générale le manque de financement de leur programme d’action, l’absence d’une déontologie, la non maîtrise des rouages institutionnels au niveau de l’UE, la brouille des relations entre Etat et ONG etc...
Pourtant, elles sont un acteur important dans des pays où la société civile s’organise. Alors comment renforcer cet acteur ? Comment penser des rapports harmonieux entre elles et les structures de coopération multilatérale.
Entretien avec le Coordinateur du PPDR et du CeDAC
[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]
Entrevista
CANADEL (Centre d’Accompagnement de Nouvelles Alternatives de Développement Local) - BP 3799 Yaoundé. CAMEROUN. Tél. : (237)221 31 40 / 200 38 74 - Fax : (237) 220 55 20 - Camerún - www.canadelcam.org - contact (@) canadelcam.org