Les dysfonctionnements de la Commission Européenne rejaillissent sur l’exécution des projets régionaux : l’exemple du PPAO
01 / 1999
Contrairement aux projets nationaux qui sont gérés en connexion directe avec les Délégations de l’UE, dans chaque pays concerné, les projets ou programmes régionaux dépendent en grande partie de la Commission à Bruxelles. Cette situation n’est pas toujours facile, car les dysfonctionnements au niveau de la Commission Européenne rejaillissent sur l’exécution des projets régionaux.
Par rapport à l’expérience du PPAO (Programme Régional"Valorisation des captures de la Pêche Artisanale en Afrique de l’Ouest), conduit par l’ADEPA (Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale)depuis 1994, et après avoir écouté certains fonctionnaires de Bruxelles et des Délégations, il est apparu que les dysfonctionnements proviennent en grande partie d’un manque de communication.
Ce manque de communication qui a toujours existé au sein des rouages de la Commission mais à un degré moindre, semble avoir été plus ou moins bien géré, si bien qu’il n’empêchait pas la lourde machine qu’est la Commission Européenne, de tourner. En tout cas les choses marchaient encore plus ou moins bien avant les derniers chamboulements.
La nouvelle structure mise en place à Bruxelles est arrivée avec une logique de contrôle. Et comme on le sait, il faut que le contrôleur justifie son travail en trouvant des mauvais fonctionnements. Cet esprit peut d’ailleurs expliquer en partie, la manière dont le PPAO a été évalué (voir les fiches du PPAO à ce sujet).
Cet excès de contrôle fait que l’on finit par obtenir le contraire de ce que l’on veut. Au lieu d’être transparentes, les choses deviennent opaques. Un esprit de suspicion s’installe à tous les niveaux, de telle sorte que tout le monde a peur de prendre des initiatives ou des décisions. Finalement, plus personne n’est responsable.
Ces derniers temps, le PPAO a fortement subi cette situation d’indécisions ou de refus d’appliquer des décisions prises au niveau de la coopération UE/ACP, par Bruxelles.
Par exemple , depuis décembre, on traîne les pieds à mettre en application les décisions prises à Praia au Cap-Vert (1 au 3 décembre 1998)par la réunion des Ordonnateurs Nationaux et Régionaux, les Délégations de l’UE et les représentant de la Commission. La décision de Praia recommande une concertation entre le PPAO, la Délégation de Côte d’Ivoire et l’Ordonnateur Régional dans le cadre de la prolongation du programme de 18 mois. La Délégation n’arrive pas à décider, parce qu’obligée de se référer à Bruxelles.
On note également toujours par les temps qui courent à Bruxelles, une insuffisance de circulation de l’information non seulement à l’intérieur de la Commission, mais aussi entre elle et les Délégations. Par exemple, tout récemment, parlant de la continuation du PPAO avec la Délégation de Côte d’Ivoire, on nous a fait signifier que le Programme serait audité, alors que cet audit (organisationnel et financier)avait déjà été fait et commandité par la Commission elle-même, par un cabinet international, et les rapports en cours.
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La plupart des difficultés, de façon générale, proviennent d’un manque de communication. Quand on dialogue, on peut trouver une solution ; mais lorsque certains pensent détenir exclusivement la vérité, c’est la catastrophe. Il faut un équilibre entre le dirigisme administratif et la communication , de telle sorte que l’on n’administre pas seulement mais que l’on construise.
Personne n’a le monopole du travail bien fait. Il faut avoir suffisamment d’humilité pour comprendre qu’on apprend toujours et à tout âge.
Espérons que l’émergence de l’expression de la Société civile à laquelle nous assistons ces dernières années se poursuive jusqu’à ce que nous aboutissions à un changement effectif ; car entre les discours et les textes de l’Union Européenne et les réalités, il y a un grand fossé. Il y a souvent beaucoup de débats mais malheureusement, l’action ne suit pas.
Espérons que ce ne soit pas le cas ici, car toutes ces fiches rédigées au sacrifice de maints efforts, n’auront alors été que peine vaine.
[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]
Texto original
ADEPA (Association Ouest Africaine pour le Développement de la Pêche) - Cité Lobatt Fall. BP 958. Dakar, SÉNÉGAL - Tél/Fax. : (221) 854 98 13 - Senegal - www.adepa-wadaf.org - contact (@) adepa-wadaf.org