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diálogos, propuestas, historias para una Ciudadanía Mundial

A la recherche du citoyen perdu

Un combat politique contre la pauvreté et pour la dignité des relations Nord-Sud.

J.P. TRANCHANT

07 / 1998

En 1981, cent vingt-six Prix Nobel lancent un manifeste-appel contre l’extermination par la faim: la faim n’est pas selon eux une fatalité, c’est un problème politique et les réponses charitables sont insuffisantes. Suite à cet appel, des collectifs civiques se sont constitués dans plusieurs pays d’Europe, notammant en France où l’association Survie a été crée en 1984. Survie choisit d’abord d’interpeller les députés afin d’obtenir une proposition de loi traduisant en décision politique le refus de l’extermination par la faim. Compte tenu des difficultés rencontrées, ce projet a été abandonné. Survie doit alors se rendre á l’évidence: l’aide publique au développement est en France la chasse gardée de deux citadelles: la cellule franco-africaine de l’Élysée et le ministère de l’Économie. Elle découvre l’étendue de la corruption du système de coopération et elle décide de dénoncer ces dévoiements dans une lettre mensuelle: Billets d’Afrique et d’ailleurs. Ce bulletin a eu un succès bien supérieur à celui escompté: dans beaucoup de ministères, dans l’administration, dans la presse ou les milieux concernés, c’est devenu un lieu d’information alternative.

Dans le cadre de son deuxième objectif: la réforme de la politique africaine de la France, Survie s’est associée à une dizaine d’autres organisations dont Agir ici. Néanmoins l’impact de l’association reste limité et seule une petite fraction d’une certaine société intellectuelle, peut-être un peu trop parisienne a pu être touchée. Comment mobiliser d’avantage et au-delà de certains cercles? Telle est la question que se posent les militants de Survie. Il s’agit d’inventer l’appel au sursaut de cette humanité que les citoyens gardent probablement en eux. C’est difficile mais Survie a peut-être oublié qu’elle était d’abord un mouvement politique qui doit prioritairement travailler sa communication. Mais un choix doit être fait: soit susciter le mouvement pour le mouvement par tous les moyens de la communication au risque d’y perdre son identité, soit rester fidèle à ce qu’est l’association, avec ses petits moyens, quitte à ce que cela ne concerne qu’un nombre restreint de personnes.

La société française n’a pas envie de se doter de contre-pouvoir et les pouvoirs publics n’ont pas envie d’accorder des moyens à des contre-pouvoirs. Ainsi, contrairement à la Suisse ou aux États-Unis il n’y a pas en France de grosses fondations totalement indépendantes qui pourraient constituer un appui décisif pour des associations comme Survie. Concernant les relations avec les médias, le problème pour Survie est d’établir une relation entre une militance que les médias amplifient, et les institutions qui peuvent à un moment donné se saisir de l’émotion pour changer quelque chose. Survie pourrait utiliser davantage la communication: fournir aux journalistes des sujets clé en main. Mais la presse réagit souvent de manière très conformiste. Ainsi pour certains drames humanitaires (Somalie, Rwanda), les médias se contentent de décrire la détresse sans aucune explication à caractère politique, sans préciser les causes du mal. Au sujet de la politique africaine de la France, on a l’impression que la seule préoccupation des médias est de justifier la mission de la France en Afrique et la politique qu’elle y mène. D’où l’importance de lutter contre l’instrumentalisation des médias dans la désinformation sur l’Afrique.

L’une des convictions de Survie, c’est la nécessité de la renaissance d’un panafricanisme. Un front commun africain face à un certain nombre de problèmes permettrait sans doute de sortir d’une sorte de statut de minorité. En donnant l’occasion aux africains de communiquer entre eux, et en diffusant de l’information élaborée sur place, Survie contribue à réduire le cloisonnement entre les militants et ainsi dégager les obstacles qui empêchent les africains de faire leur propre politique.

Palabras claves

soberanía agrícola, ayuda publica al desarrollo, política de cooperación, ONG, cooperación internacional, cooperación, Estado y sociedad civil, ética de los medios de comunicación, presión política, opinión pública, libertad de información, censura, influencia de los medios de comunicación


, Francia, Africa

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Ce dossier analyse le dysfonctionnement de la société civile et politique française face aux problèmes africains, et tente d’expliquer les difficultés rencontrées pour faire réagir l’opinion publique. Après plus de 10 ans d’existence, l’association Survie cherche toujours une stratégie à long terme claire lui permettant d’avoir un réel impact.

Fuente

Libro

SURVIE, A la recherche du citoyen perduUn combat politique contre la pauvreté et pour la dignité des relations Nord-Sud., FPH in. Dossier pour un débat, 1997 (France), n° 68

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