1995
Résumé de l’expérience
Au printemps 1994 : à Montpellier (Sud de la France), des étudiants agissent pour la sensibilisation à l’environnement sur leur campus. Ils déplorent que leur cursus universitaire soit monodisciplinaire et théorique. Or, apporter des solutions aux problèmes de l’environnement et du développement nécessite des approches interdisciplinaires et du travail concret. Il faut certes de bons spécialistes mais capables d’ouvertures : l’écologue doit comprendre un problème économique et l’économiste savoir ce qu’est la biosphère. L’idée est donc de créer une formation complémentaire qui apporte aux spécialistes une culture générale interdisciplinaire et une large ouverture d’esprit sur le thème du développement durable.
L’association DIFED est constituée : Dynamique Interuniversitaire de Formation à l’Environnement et au Développement, qui rassemble professeurs, étudiants et représentants institutionnels.
De 1994 à 98, la formation a touché 250 étudiants, jeunes diplômés ou salariés. Son volume est de 200 heures sur l’année universitaire : cours (50), sorties de terrain et animations collectives (50), travail d’équipe pluridisciplinaire sur une étude de cas en entreprise (100). Universitaires et professionnels interviennent sur chaque thème : mondialisation, gestion des territoire, agronomie, industrie, santé. Les analyses sont globales et locales. Les stagiaires évaluent les intervenants.
formación, evaluación, innovación pedagógica, educación ambiental, educación al desarrollo, enseñanza superior
, Francia, Montpellier, Languedoc-Roussillon
Etudiant en licence de physique pour l’année scolaire 1994-95, j’ai éprouvé le besoin de m’ouvrir sur d’autres horizons, et j’ai choisi la DIFED, attiré par l’approche transdisciplinaire qui m’était proposée. De par mes convictions personnelles, le choix d’un cours portant sur l’environnement et le développement n’était bien entendu pas neutre. Mon objectif principal était de me familiariser avec ces questions. J’ai instantanément été séduit par l’approche pluridisciplinaire qui me semble plus que nécessaire à respecter pour traiter des questions d’environnement. Nous nous sommes retrouvés entre étudiants de filières différentes mais avec un souhait commun : apprendre, comprendre, agir.
- Apprendre : au travers des cours en amphithéâtre, j’ai pu découvrir la complexité des questions environnementales et la nécessité absolue de les considérer à travers une analyse systémique. Les cours m’ont apporté les notions essentielles à connaître pour traiter des questions d’environnement. Dispensés par des professeurs et des intervenants (ethnologue, sociologue, médecin, architecte,...)spécialisés dans leur branche respective ils furent souvent précis et détaillés. Hélas limités par le temps, nous n’avons pas toujours pu profiter au maximum des interventions de certains enseignants. Quelques notions peu simples à aborder sur un cours de deux heures auraient peut-être nécessité davantage de temps.
- Comprendre : les sorties sur le terrain, au sein d’entreprises ou d’organismes m’ont permis de réaliser à quel point les notions d’environnement sont et doivent être prises en compte pour le développement. Que ce soit le fabuleux parcours des déchets à travers le centre de tri sélectif "Demeter" de Montpellier, le traitement des eaux usées par le système de lagunage de Mèze ou les problèmes d’environnement liés à l’implantation du TGV sud... tout porte à confirmer que petit à petit l’homme s’inquiète des blessures infligées à son environnement et pense enfin à le soigner. Mais des facteurs tels qu’économiques et politiques sont parfois plus lourds d’importance aux yeux de certains et on en oublie le côté environnemental.
- Agir : le travail d’équipe, mini projet choisi parmi une liste d’une vingtaine de sujets, m’a offert la possibilité de traiter une question concrète. Le principe de constituer une équipe de diverse filières (3 ou 4 étudiants)n’a fait que confirmer l’importance de considérer par une approche systémique les problèmes d’environnement. Chacun selon sa filière d’origine a des capacités à traiter telle question plutôt qu’une autre.
Notre projet : la mise en valeur de la dalle paléontologique et du château de Malavieille par la création d’un sentier d’éco-interprétation, nous a donné l’occasion de concilier les côtés scientifique, social, environnemental, économique...
Ce travail est à mon avis le point fort de la formation : il nous donne enfin les moyens d’agir en tant qu’étudiant. A partir d’observations, de critiques, de rencontres, nous avons développé une véritable analyse et étude de notre projet. Il nous a fallu ensuite un esprit commun de synthèse pour rédiger un rapport accompagné d’une proposition concrète. Cela m’a donné l’occasion de m’investir et participer à l’élaboration d’un véritable projet en collaboration avec mon équipe mais aussi avec des organismes et des professionnels (maison de l’environnement, paléontologues...). L’expérience s’est avérée intéressante mais difficile à réaliser avec le peu de temps qui nous était imparti. Nous avons largement dépassé le temps conseillé.
Pour conclure, je retiendrai principalement l’innovation exceptionnelle et grandement intéressante d’un enseignement pluridisciplinaire où nous ont été proposés non seulement de la théorie mais aussi du concret et du pratique, ce qui hélas de nos jours n’existe pas dans les filières universitaires courantes.
Commentaire et évaluation par Christophe DELQUIE, étudiant en maîtrise de physique inscrit à la première session de la formation interdisciplinaire (1994/95)
Texto original
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