Comment et par qui les orientations de l’effort national de recherche scientifique et technologique sont-elles établies ?
03 / 1998
On trouvera ci-après l’essentiel de la substance du texte sous reference de Gabriel DRILHON. Dans le processus national d’orientation de la recherche, "un rôle central est dévolu à un ensemble d’institutions qu’on peut qualifier de "stratégiques" parce qu’elles se situent entre le niveau politique et le niveau opérationnel où sont effectuées les recherches. Ces institutions sont très diverses, tant dans leurrs champs d’action que par leurs modes d’action", et selon les pays. "Au delà de cette diversité, toutes ces institutions stratégiques ont en commun deux caractères fondamentaux. "
"D’abord elles sont le lieu où, par les décisions de financement de programmes et de projets de recherche, sont déterminées concrètement, à l’interieur de leurs domaines de compétence, les priorités du soutien que l’Etat apporte à la RD (Recherche et développement experimental). Le second caractère fondamental est que les communautés scientifiques (composées principalement de chercheurs universitaires et publics)et technologiques (où les entreprises tiennent une place importante)y jouent un rôle majeur. " C’est au pouvoir politique qu’il appartient de définir la configuration de ces institutions stratégiques: "découpage institutionnel entre Science et Technologie, partage entre les ressources allouées aux différents domaines ainsi définis et aux institutions qui en sont chargées, mécanismes de coopération et de coordination entre ces institutions. (...)En effet, tout choix de structure reflète un choix de priorité. "
"En fait, le processus de décision politique en matière scientifique et technologique est surtout celui de l’interaction entre les communautés scientifiques et technologiques et les décideurs politiques. Mais peut-on encore parler de "communautés" lorsque celles-ci, avec l’élargissement du front des connaissances, (...), la compétition toujours plus aigüe dans l’obtention des crédits, sont devenues des mosaïques extrêmement complexes de compétences spécialisées et d’interêts concurrents ? D’où l’importance croissante des relations et influences personnelles. "
"Le premier instrument par lequel l’Etat manifeste ses choix est (au moins en principe)le Budget, lequel est, le plus fréquemment, le seul moyen que peuvent avoir les parlements de peser sur les décisions scientifiques et technologiques. Mais force est de reconnaître que ceux-ci, dans la plupart des pays, ne jouent qu’un rôle relativement mineur. " Il faut aussi reconnaître que, mis à part peut-être la distinction public-privé et des doimaines ensibles comme le nucléaoire, " la science et la technologie n’ont que peu bénéficié de l’attention de la "classe politique" tout en faisant l’objet d’un consensus assez large mais imprécis sur leur importance générale. Il y a certes, depuis quelques années, une conscience accrue de leur importance pour la compétitivité, de leurs conséquences éventuelles pour l’environnement, ainsi que des questions d’ordre éthique qu’’elles peuvent soulever ; mais on est encore loin du véritable débat politique que mériterait l’influence qu’ont la science et la technologie sur l’économie et la société. "
"Aucun pays ne peut aujourd’hui prétendre avoir de politique qui couvre complètement le développement de l’ensemble de la science et de la technologie, de leur acceptation, de leur utilisation, et de leur absorption par l’économie et la société. Le besoin d’une vision plus large se fait de plus en plus aigu au fur et à mesure qu’on réalise mieux le nombre et la diversité des facteurs qui jouent un rôle décisif à cet égard. " A noter, venant encore complexifier la "gouvernance" de ce domaine - pourtant essentiel pour l’avenir -, l’irruption des instances publiques sub-nationales (les régions)et internationales (l’Union Européenne par exemple)comme acteurs majeurs du soutien à la recherche.
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, Francia
Je reprends volontiers ici la conclusion de Gabriel DRILHON: "L’Etat demeurera sans aucun doute, en ces domaines, un partenaire majeur, mais il devra, de plus en plus, tenir compte des interêts et perspectives d’autres partenaires, consulter, négocier, coordonner, animer, influencer, et pas seulement décider, au sens traditionnel du terme. "Encore convient-il de souligner, aujourd’hui plus que jamais, son rôle à la fois indispensable et irremplaçable de dèfinition et d’impulsion d’une stratégie d’ensemble, dans la mesure où il est, plus que tout autre sans doute, garant d’un avenir le moins mauvais possible pour la collectivité. "
: Texte extrait du N°7 de la Série "Science en société" de la revue "AUTREMENT"
Artículos y dossiers
DRILHON, Gabriel Secrétaire du Comité de la politique scientifique et technologique de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement, L'Etat décideur, AUTREMENT in. Autrement, 1993/01 (France)
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