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diálogos, propuestas, historias para una Ciudadanía Mundial

La violence conjugale, un problème de société

La situation en Argentine

Bérengère CORNET

10 / 1996

La violence domestique, le plus souvent conjugale, n’est pas réductible à l’effet des coups reçus. Elle est aussi le résultat d’un processus qui trouve ses racines, non seulement dans une culture machiste, mais aussi dans la situation économique actuelle qui plonge les hommes argentins dans le chômage et le désoeuvrement. C’est ainsi que les femmes des quartiers populaires de Rosario et Mendoza (Argentine)expliquent les raisons de la violence dont un certain nombre d’entre elles sont victimes.

La crise économique est un facteur externe qui a fortement influencé la place et le rôle des femmes dans la société argentine. On remarque, en effet, que les femmes ont eu moins de difficulté que les hommes à trouver du travail, car elles acceptent de petits emplois sous-payés pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Ainsi, le chômage, qui a massivement frappé les catégories populaires ces dernières années, a-t-il provoqué une crise identitaire chez les hommes qui se sont vus remis en cause dans leur rôle traditionnel de générateurs de revenus. Les femmes expliquent que, tandis qu’elles ont fait preuve d’adaptation face à cette situation de crise, leurs maris ont davantage adopté une position de repli, de découragement, sombrant plus facilement dans la dépression, l’alcoolisme, parfois la drogue, souvent la violence à l’égard de leur femme et/ou de leurs enfants.

Mais elles mentionnent également que la violence n’est pas due au seul abus d’alcool ou de drogue. C’est aussi un phénomène culturel, le machisme étant l’une des raisons avancées pour expliquer le comportement des hommes. Ainsi, beaucoup de femmes expliquent que la violence dont font preuve leur mari est imputable à l’éducation qu’ils ont reçue, y compris de leur propre mère!

Elles ajoutent que la violence à l’égard des femmes n’est pas réductible à la seule violence physique car elle s’exprime également dans des formes de discrimination multiples (sous-représentation politique, surcharge de travail sans contreparties positives...)

Les années 1980 ont marqué un grand changement en Argentine. Le retour à la démocratie à permis l’expression de mouvements sociaux. C’est à cette période que la violence envers les femmes a commencé à devenir une question publique. Jusque-là, elle était traitée comme un phénomène relevant uniquement de la sphère privée, ce qui justifiait le silence. Certaines associations de femmes ont largement contribué à hisser cette question sur la scène publique. C’est ainsi que, en 1983, les premières mesures gouvernementales à l’égard des femmes ont été prises. Peu à peu, les institutions provinciales se sont elles-mêmes saisies de la question. Dans ce processus, les associations continuent à jouer un rôle important. Par exemple, l’association Indeso Mujer a récemment obtenu de la municipalité de Rosario la mise en place d’un numéro de téléphone vert permettant aux femmes battues de se manifester pour obtenir une assistance.

Le rapport national élaboré par l’Argentine pour le Sommet mondial sur les femmes (Pékin, septembre 1995)mentionne que, ces dix dernières années, la violence a perdu une partie de sa légitimité. Le fait qu’elle ne soit plus considérée comme un phénomène invisible et naturel (c’est-à-dire normal)permet d’espérer que l’imaginaire collectif se transforme peu à peu et que les modes de pensée et les façons d’agir sont en train d’évoluer de façon positive.

Palabras claves

mujer, violencia familiar, desempleo, discriminación de las mujeres, presión social, género


, Argentina

dosier

Quand les femmes se mobilisent pour la paix, la citoyenneté, l’égalité des droits

Notas

Fiche rédigée à partir de l’étude menée en Argentine en avril 1995 par le service Etudes-Evaluations du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)

Fuente

Texto original

CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) - 4 rue Jean Lantier, 75001 Paris, FRANCE - Tel 44 82 80 00 - Fax 01 44 82 81 43 - Francia - www.ccfd.asso.fr - webmaster (@) ccfd.asso.fr

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