Le culte Vodjou au Bénin et la gestion des ressources naturelles

L’animisme est basé sur la croyance et l’adoration de cultes "Vodjou". L’animisme Adja croit en un dieu Mawou auquel on peut accéder par deux types d’intermédiaires: les "Boconon", "Vodjounon" et "Tachinon" d’une part et d’autre part des "Vodjou" que sont les ancêtres Dan, Xebiosso, Sakpata, Tohossou, Togbo.

Le "Boconon" est un personnage déterminant dans la vie sociale des populations locales du fait qu’il maîtrise la "science divinatoire", le "Efan". En interprétant les maisons ("Edjou")et les hiérogramme ("Kpoli"), il découvre par le biais de la consultation, la destinée que Dieu "Mawu" réserve à chaque homme. Pour toute entreprise ou activité, l’homme Adja se réfère à "Efan" pour se situer dans la bonne conduite. En consultant le "Efan", le "Boconon" prescrit, selon le cas, les sacrifices ou rites au "Vodjou", des cérémonies aux ancêtres fondateurs, aux jumeaux ou des rituels relevant de sa compétence comme le "Vossa", "Adra", "Azongnigni", "Minonnan".

Le "Vodjounon" joue le rôle du prêtre chargé d’exécuter les cérémonies rituelles.Il est assisté par les adeptes du "Vodjou", les "Vodjoussi". Il détient une connaissance large en pharmacopée et a une formation ésotérique poussée. Les cérémonies du "Vodjounon" permettent de transmettre le message du groupe ou de l’individu par le biais du "Vodjou" à "Mawou".

La "Tachinon", tante paternelle a un ascendant social sur les progénitures de ses frères et, quand les ancêtres l’investissent de la fonction de prétresse pour le clan ("Ako"), ou le lignage ("hinnou"), elle acquiert une autorité plus étendue. Cette position socio-religieuse lui permet de communiquer à travers les cérémonies rituelles les messages supposés en contact avec "Mawou".

En parlant des divinités et de la punition des infractions chez les animistes Adja, les "Vodjou" sont des forces spirituelles matérialisées sous différentes formes selon les fonctions qui leur sont assignées. Le panthéon Adja est composé de nombreux "Vodjou" dont les plus redoutables sont le Sakpata, le Xebiosso et le Gou en tant que propagateurs de maladies dites supra-naturelles pouvant occasionner la mort.

Le Xebiosso, vodjou de la foudre et des incendies, punit les malfaiteurs, les voleurs et les menteurs par diverses sortes de malheurs dont le plus courant est le foudroiement. Ainsi, le tonnerre envoie des projectiles "Sokpe" sur la maison de la victime. Ces projectiles renferment la puissance par laquelle la divinité châtie et "inocule le mal". Elle tue le menteur après lui avoir fait pénétrer le doigt dans l’oeil. Elle grille ses intestins et les mange. Ses adeptes se servent de cette puissance pour faire tomber la foudre sur la maison de leurs ennemis et lorsqu’ils sont offensés, ils peuvent avec l’aide de la divinité "enrager" quelqu’un par l’intermédiaire de la possession.

Le Sakpata, vodjou de la variole est le fétiche le plus redouté à cause des épidémies qu’il engendre au sein de la communauté. Quand on offense ce dieu, non seulement le contrevenant est atteint de la variole, mais son entourage peut devenir victime d’autres malheurs.