Naissance d’un réseau sur la pharmacopée dans la région des grands lacs en Afrique

Du 11 au 15 décembre 1989, le réseau PRELUDE a organisé au Rwanda à l’Université Nationale à Butare, des journées scientifiques sur les effets des pratiques de recherche dans l’environnement. Ainsi, la pharmacopée et la médecine traditionnelle ont été examinées en tant que phénomènes culturels fortement implantés en Afrique.

Ainsi, sous les auspices du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la République du Rwanda et sous la présidence du Professeur Jean-Berchmans Nshimyumuremyi, Vice-recteur chargé du campus de Butare, les participants ont oeuvré sur des études de cas en matière de pharmacopée, de nutrition et d’aménagement du territoire. Des visites sur le terrain ont permis de constater le fonctionnement de projets tels que le CURPHAMETRA (Centre Universitaire de Pharmacopée et Médecine Traditionnelles)et l’aménagement par la Faculté d’Agronomie d’un marais pour cultures vivrières.

Parmi les thèmes choisis en vue de la création d’un sous-réseau dans la région des Grands Lacs, nous pouvons retenir ceux-ci: le CURPHAMETRA, de la recherche à la production, expérience pilote au Rwanda; l’IRSN (Institut de Recherche sur les Substances Naturelles), pour une politique nationale d’approvisionnement en médicaments de base au Burkina Faso; le réseau pharmacopée de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs; le réseau NAPRECA (Natural Products East and Central Africa); potentialités des plantes médicinales au Sénégal; les plantes vulnéaires et antiinflammatoires en médecine vétérinaire traditionnelle au Zaïre oriental; modèles biologiques et tests pharmacologiques d’une pharmacopée traditionnelle.

Sous la gestion du Dr. Mamadou Sawadogo, chercheur pharmacien et directeur de l’IRSN à Ouagadougou, nous avons cherché un mécanisme centré sur une programmation thématique, une structure souple et évolutive et un modèle concevable pour une coopération en partenariat et le filtrage des apports extérieurs. Un programme d’activités a été conçu: il s’agissait de définir des échanges de savoirs entre les collègues rwandais et burkinabés.

La dynamique devait se concrétiser en 1993. Mais la déstabilisation dans laquelle le Rwanda s’est plongé n’a pas permis l’essor du sous-réseau et une transformation des mentalités au sein de la communauté scientifique africaine reste encore à effectuer.

Le symposium réalisé à Ouidah, au Bénin, en mars 1995, est la concrétisation d’un désir où tradipraticiens et acteurs de la pharmacopée se sont donné rendez-vous pour traiter ensemble les aspects de la tradition et de la modernité et avancer dans la controverse sur les interactions entre le monde africain et le monde occidental.