Georges THILL, Jean-Paul LEONIS
04 / 1995
Le Bénin compte 4.800.000 habitants pour une superficie de 112.622 km2.
Depuis plus de sept ans, le Bénin connaît une situation économique de croissance faible et une forte dégradation sociale. Cette détérioration résulte surtout des déficiences de la politique macro-économique et de l’échec de certains investissements réalisés au cours des années 1970.
Pour faire face à cette crise socio-économique dont les causes sont structurelles, un programme de réorientation de l’économie a été initié timidement fin 1988 par le gouvernement marxiste-léniniste alors en place.
En février 1990, le pays a abandonné officiellement l’option marxiste-léniniste. Une Conférence des Forces Vives de la Nation a mis en route un processus démocratique visant à l’établissement, en douceur, d’un Etat de droit.
Le pays a ainsi opéré un passage considéré depuis comme irréversible et pour la plupart des Béninois, l’élection du Président Nicéphore Soglo en avril 1991 a symbolisé une rupture avec un passé politique révolu.
La démocratie fait son chemin mais les mentalités n’ont guère changé. On attend le vrai démarrage de la moralisation de la vie publique béninoise. Comme disait Monseigneur Isidore de Souza, Archevêque de Cotonou, président de la Conférence nationale à l’occasion de l’anniversaire de l’Indépendance, ("La Nation", août 1992): "C’est facile de changer de régime politique mais cela l’est moins quand il faut changer la mentalité des hommes".
L’UNICEF soulignait, fin 1992, dans son rapport annuel, que l’état de nutrition et de santé des femmes et des enfants reste préoccupant. En 1990, le taux de mortalité infantile est évalué à 88 pour mille, 40% des enfants souffrent de malnutrition légère et 6% de malnutrition sévère. Le taux de scolarisation est en baisse.
Les politiques fiscale et salariale ainsi que l’inflation ont pour conséquence la réduction du pouvoir d’achat des ménages surtout pour les catégories socio-professionnelles à bas revenus (75% environ de la population active).
Le pays reste très dépendant. Les ressources extérieures représentent 49,3% des ressources du budget national de 1992. Les dépenses de fonctionnement absorbent 56,6% de ce budget.
La politique sanitaire actuellement en cours d’application subit les effets du Programme d’ajustement structurel. Ainsi le gouvernement est contraint de réduire les crédits alloués au secteur de la santé et d’investir en priorité dans des projets agricoles et agro-industriels bénéficiant d’un financement extérieur.
Des questions importantes sont soulevées, car "le commerce informel" qui permettait aux grands mais aussi aux petits, de vivre est de plus en plus contrôlé. La situation sociale et sanitaire se dégrade.
Le niveau de vie reste très bas. Une enquête montre que seulement 34,28% des apprentis de la ville ont la garantie d’un seul repas par jour. Depuis le gel du recrutement dans la fonction publique en 1986, le nombre des diplômés sans emploi ne cesse de croître. Selon une estimation de l’Institut national des statistiques et de l’analyse économique, ils étaient 18000 dès la fin de 1992.
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, Benín
Le conflit entre la politique gouvernementale et les besoins pressants à la base est dû en partie aux exigences de la politique monétaire internationale. Le Bénin n’échappe pas au conditionnement imposé ailleurs. Le conflit pourrait être sérieusement diminué si on reconnaissait que les sociétés et les cultures ne fonctionnent ni au même niveau ni de la même façon; que par conséquent il n’y a pas lieu de coincer les gens, les citoyens, au nom d’une course folle vers un système occidental d’organisation et de consommation.
Diocèse de Cotonou
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