Les pays avancés qui attirent les entreprises coréennes délocalisées sont accusés de dumping social
09 / 1996
Lorsque le groupe coréen LG a annoncé en juillet 1996 qu’il allait consacrer 2,6 milliards de US dollars à la construction d’un complexe industriel au pays de Galles, on n’a pas pavoisé en Corée où l’on réclame des mesures pour éviter une véritable perte de substance (hollowing out)industrielle. Cela est frappant dans un pays où le taux de croissance en 1996 devrait dépasser 7% et qui a fait de la globalisation un de ses slogans.
Mais éditorialistes et économistes craignent qu’en raison des coûts élevés et des réglementations contraignantes, la globalisation ne se fasse à sens unique et que la Corée soit un perdant net en terme d’emplois et de capital.
Les firmes coréennes ont en effet investi 2,5 milliards de US dollars à l’étranger en un an (+ 61,2%), hors projet du groupe LG, alors que les investissements étrangers directs n’ont pas dépassé 963 millions de dollars au cours de la même période.
Au cours de la prochaine décennie, les 5 grands groupes coréens se prépareraient à investir à l’étranger quelque 60 milliards de dollars alors que le total cumulé des investisseurs étrangers en Corée ne dépasse pas 10 milliards de US dollars en 1995.
D’après le KIET (Korean Institute of Economy and Tecnology), si les grands groupes coréens n’investissent pas outremer, leur compétitivité déclinera. Ils n’ont donc pas le choix.
Les difficultés locales s’appellent : salaires élevés, taux d’intérêt, prix des terrains, coûts de distribution et problèmes de régulation ; ce sont les "5 hauts". Toutes les facilités proposées par les pays avancés souffrant de chômage sont dénoncées en Corée comme du "dumping social".
La perte de substance industrielle est particulièrement sensible dans la région de Pusan qui a vu émigrer une partie importante de l’industrie de la chaussure.
Les industriels reprochent au gouvernement de ne pas contribuer suffisamment à la baisse des "5 hauts".
De toute façon les grands groupes coréens estiment que le choix se situe entre investir à l’étranger ou bien abandonner complètement les industries de base et LG fait remarquer que s’ils n’avaient pas décidé de produire des téléviseurs couleur au Pays de Galles il ne l’aurait sûrement pas fait en Corée.
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, Corea del Sur
Ces mouvements n’empêchent pas la Corée de connaître une situation pratiquement de plein emploi en raison de la croissance rapide du secteur des services. En fait, la Corée doit même faire appel à une main d’oeuvre étrangère, légale ou illégale qui doit travailler dans des conditions très dures.
Artículos y dossiers
Far Eastern Economic Review, 1996/08/08 (HONG KONG)
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