Cet ouvrage analyse l’ethno-industrialisation en Tunisie, à partir de la dynamique de Sfax (Capital du sud Tunisie). Il s’intéresse à un processus selon lequel les pratiques sociales et culturelles orientent les projets industriels d’une population.
Dans ce contexte, l’artisanat et la petite entreprise n’y sont pas seulement des activités de survie : beaucoup de patrons de PME sont souvent de micro entrepreneurs qui, tout en ayant accédé à l’entreprise, conservent des attaches avec le secteur non structuré, ils orientent leurs stratégies par référence au secteur non structuré qui s’avère plus compétitif (matières premières récupérées, machines fabriquées sur place).
Stimulés par les mesures de collectivisation au cours de l’époque "socialisante" de Ben Salah (années 1960)l’artisanat et la petite industrie ont progressé très vite. En novembre 1991, on comptait 2227 entreprises privées dont 804 dans le textile.
Le commerce a constitué la voie d’accès à la fabrication. Les entrepreneurs, héritiers d’une tradition artisanale ou bien techniciens tentés par l’aventure industrielle, s’appuyent sur des réseaux (familiaux)où règnent la solidarité et le culte de la parole donnée dans un environnement religieux fort.
On se trouverait devant un type de croissance par démultiplication, par diversification et complémentarité des productions.
Les Sfaxiens innovent en imitant, en adaptant, en modifiant ; ils savent que la technologie ne s’achète pas mais s’arrache (se vole !). La concurrence est la condition de l’innovation. Au centre de l’entreprise sfaxienne, il y a la famille et au centre de la famille, il y a le père. "L’argent, la famille, on ne disperse pas, tout çà est lié !". A l’origine de tout développement d’entreprise, il y a le voyage en Europe, comme passage obligé, comme initiation au développement industriel.
Le dynamisme des entrepreneurs sfaxiens naît de la relation maîtrisée entre l’intérieur et l’extérieur entre des identités collectives à la fois fermées et ouvertes, entre la tradition et une modernité soucieuse de ses racines, respectueuse d’un passé dont elle ne saurait faire table rase.
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, Túnez, Sfax
L’auteur réduit singulièrement la portée du dynamisme sfaxien.
1. Il situe mal l’importance prise par certaines activités sfaxiennes : par exemple celle de la chaussure de fabrication artisanale (chaussures modernes vendues à travers toute la République)dont la production est à peu près équivalente à celle de l’industrie tunisienne de plein exercice et où les revenus distribués sont très supérieurs aux salaires de l’industrie.
2. Loin de se cantonner dans la PME, l’activité industrielle sfaxienne est en train de donner naissance à de véritables groupes industriels employant plusieurs milliers de personnes. Se dotant de politiques globales de gestion, de recrutement et de formation et qui commencent aujourd’hui à investir à l’étranger (Portugal). Il ne s’agit plus alors de simple développement local mais de développement tout court enraciné certes localement mais tendant très vite vers le national et le global.
3. Une préoccupation trop sfaxienne à empêché l’analyse de saisir dimensions et dynamisme de ce phénomène.
Libro
DENEUIL, Pierre Noël, Les entrepreneurs du "Développement", L'Harmattan, 1992 (France)
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