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Agricultures en transformation rapide

Diversification des cultures d’exportation, intensification... ont permis à Taïwan, comme à la Thaïlande, de devenir des puissances agro-exportatrices

Pierre JUDET

11 / 1996

Les agriculteurs sont en général réputés conservateurs, ancrés dans leurs traditions et dans leurs routines. Pourtant de nombreux exemples asiatiques ne correspondent pas du tout à ces images ni à cette réputation. C’est le cas de la Thaïlande, pays où malgré l’essor des villes (de Bangkok)et de l’industrie, le secteur rural et agricole regroupe encore la grande majorité de la population. Depuis plus d’un siècle, la Thaïlande était devenue jusqu’à ces dernières années le premier exportateur mondial de riz. Plus récemment, l’agriculture thaïlandaise a rapidement diversifié ses productions et ses exportations : production de kénaf (jute), de caoutchouc, de maïs, de canne à sucre, de manioc. Le maïs est exporté au Japon. Le Thaïlande est un grand producteur/exportateur de sucre. Elle est aujourd’hui un des grands producteurs/exportateurs de manioc. Cela lui permet d’être grand producteur/exportateur de poulets congelés. Elle est également un des premiers producteurs/exportateurs de crevettes et de thon. Plusieurs grands groupes industriels ont fondé leur croissance sur cet élargissement et prospérité de la base agricole. Ces groupes ont racheté, entre autres, les plus grandes conserveries américaines de thon. L’un d’entre eux (C.P.)est l’un des premiers investisseurs étrangers en Chine où il est présent dans une trentaine de provinces et où ses investissements vont des complexes pour la production d’alimentation du bétail à la production de motocyclettes...

Taïwan offre un autre exemple de diversification rapide de l’agriculture et de la création d’un vaste complexe agro-alimentaire. Taïwan est d’abord producteur et exportateur (du temps de la colonisation vers le Japon), de riz. Après 1949, la mise en oeuvre de la réforme agraire (exploitations intensives d’1 hectare en moyenne)a été l’occasion d’intensification et de diversification. Au riz s’ajoute la production (et l’exportation)de bananes et de sucre (de canne à sucre). Puis Taïwan découvre l’ananas, produit, mis en boîte et massivement exporté. Après quoi sont "découverts" successivement les asperges, mises en conserve et exportées ; les champignons, mis en boîte et exportés et enfin les escargots dont Taïwan devient le premier exportateur mondial... De grands groupes agro-alimentaires se constituent. Avec 1 million d’hectares, au lieu de 350 millions d’hectares au Brésil, Taïwan devient une puissance agro-industrielle. Le secret d’un tel dynamisme est lié à l’ouverture des paysans mais surtout à leur encadrement efficace : on compte à Taïwan un vulgarisateur pour 30 hectares, c’est à dire un vulgarisateur pour 30 agriculteurs !

C’est sans doute la grande différence avec d’autres régions du monde : en Afrique, par exemple, où quelques cas d’agriculture intelligemment encadrée, notamment celle du coton, donnent une idée de ce qu’on pourrait sans doute obtenir ailleurs, si l’on s’en donnait les moyens.

Palabras claves

mundializacion, agricultura, diversificación de la producción, crecimiento económico, desarrollo rural, inversión, nuevo orden económico internacional, reforma agraria, agricultura de exportación, extensión agrícola


, Taiwán, Tailandia

Fuente

Libro

JUDET, Pierre, IREPD=INSTITUT DE RECHERCHE ECONOMIQUE PRODUCTION DEVELOPPEMENT, Théories et stratégies du développement, Univ.Sciences sociales de Grenoble, 1987 (France)

IREPD (Institut de Recherche Economique Production Développement) - UPMF BP 47, 39040 Grenoble Cedex. Tel 04 76 82 56 92. Fax 04 76 82 59 89 - Francia - web.upmf-grenoble.fr/lepii - lepii (@) upmf-grenoble.fr

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