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Le rôle de l’éducation et de la formation dans le monde économique asiatique -2- : le cas de la Corée (suite)

Sans espace ni ressources naturelles, la Corée a misé dans tous les domaines sur la mise en oeuvre de ses ressources humaines

Pierre JUDET

09 / 1996

(suite de la fiche précédente)

C’est dans les années 1977-78 que les besoins en main d’oeuvre qualifiée se sont fait pressants et ont donné vigueur aux actions de formation.

En 1982, a été créée la "Korean Vocational Training and Management Agency".

Ainsi le mouvement avait été lancé, impliquant de plus en plus fortement les entreprises dans leur responsabilité de formation technique en Corée, comme au Japon.

5 - En matière de formation et d’éducation, il est nécessaire d’élargir la réflexion, au-delà des systèmes formels, aux apprentissages acquis dans certains secteurs d’activités par de très nombreux coréens et coréennes.

L’agriculture coréenne a connu en effet, après la réforme agraire, une intensification (Révolution verte)qui a permis d’arriver à l’autosuffisance en riz, grâce à la hausse rapide des rendements (jusqu’à 6 tonnes/hectare). La main d’oeuvre agricole a bénéficié d’un encadrement étoffé (vulgarisation). Le terrain a été ainsi préparé - en particulier les jeunes - pour l’entrée dans les tâches organisées de l’industrialisation.

On ne peut négliger, d’autre part, l’importance des formations reçues dans le cadre de l’armée, où les jeunes coréens ont passé en général plusieurs années de leur vie et où ils ont acquis le sens de la discipline. Comment expliquer autrement la réussite des chantiers coréens. Qu’il s’agisse des chantiers de Bâtiment Travaux Publics où les sociétés coréennes se sont très vite taillées une large part des marchés internationaux (Moyen Orient puis Asie); ou qu’il s’agisse de capacités de construction d’usines dans les délais et au moindre coût. Les cinq phases successives de l’unité sidérurgique de Pohang (capacité totale de 10 millions de tonnes environ)ont été achevées avec plusieurs semaines ou plusieurs mois d’avance, à un coût unitaire record (500 US $ par tonne installée pour la première phase, au lieu de 3000 US $ pour une unité de même taille en Algérie et de 6000 US $ au Nigéria !). Or, les chantiers de Posco étaient dirigés et encadrés par d’anciens militaires.

6 - Enfin, l’étonnant développement coréen a bénéficié de la mise en oeuvre permanente d’une capacité d’apprentissage collectif qui a sous tendu le succès de la collecte, du traitement et de la diffusion de l’information et des savoirs.

Les grandes sociétés commerciales coréennes, à l’instar des sogo sho shas japonaises, sont au centre d’un réseau mondial d’informations techniques, commerciales, scientifiques qui sont répercutées dans l’ensemble de l’économie et de la société.

Il est intéressant de constater que le noyau de personnel qualifié qui a permis à la première sidérurgie de grande taille ainsi qu’aux premiers chantiers navals géants de monter en production sans délais a été prélevé sur les petites et moyennes sidérurgies déjà existantes, d’une part, sur les petits et moyens chantiers navals, d’autre part.

On sait également que les Associations Scientifiques Coréennes créées dans chacun des grands pays occidentaux constituent des antennes actives au profit des grandes sociétés ou des grands laboratoires coréens. L’ensemble de ces différents réseaux de solidarité contribuent à l’efficacité du système global coréen d’éducation et de formation, au service du développement de l’économie afin de relever le défi qui lui est lancé. Un technicien français automaticien, concluait récemment son rapport de mission en Corée par l’appréciation suivante : "Au fond, dans ce pays, ce qui unit est plus fort et plus profond que ce qui divise".

La société coréenne est une société qui est capable de mobiliser ses ressources autour d’une stratégie de développement dynamique.

Palabras claves

mundializacion, financiamiento de la educación, capacitación profesional, arroz, revolución verde, industrialización, desarrollo económico, difusión de las técnicas, red de intercambio de saberes, autosuficiencia alimentaria


, Asia, Corea del Sur, Japón, Taiwán

Notas

Proposition de communication à un colloque prévu pour l’automne 95 à Genève et qui ne s’est finalement pas tenu.

Fuente

Texto original

JUDET, Pierre

IREPD (Institut de Recherche Economique Production Développement) - UPMF BP 47, 39040 Grenoble Cedex. Tel 04 76 82 56 92. Fax 04 76 82 59 89 - Francia - web.upmf-grenoble.fr/lepii - lepii (@) upmf-grenoble.fr

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