Un exemple de la coopération du CCFD avec ses partenaires brésiliens
04 / 1996
En 1994, la chargée de mission pour le Cône sud et le Brésil du CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement)a lancé avec 16 organisations partenaires brésiliens un travail empirique: partant de l’hypothèse que tout projet ou toute intervention dite de développement a un impact social sur la population concernée, il s’agissait de savoir comment valoriser et mesurer cet impact.
En effet, s’il est relativement aisé d’évaluer les résultats techniques et économiques d’un projet, il est par contre plus difficile d’en apprécier les effets ou impacts au niveau social (niveau d’organisation sociale, de solidarité et d’entraide, de participation citoyenne, de défense des droits de l’homme, ...)d’autant plus que ceux-ci n’ont pas toujours été définis de manière explicite avant la mise en oeuvre du projet.
Ce travail cherchait donc à atteindre les objectifs suivants:
- identifier, mettre en valeur et mesurer la dimension sociale des projets de développement,
- élaborer un outil méthodologique qui permettrait d’évaluer cette dimension sociale.
La méthode effectuée pour ce travail allait être la suivante:
- Chacun des partenaires après débats et discussion au sein de sa propre organisation a donné son point de vue et ses apports concernant le thème. La chargée de mission favorisant par ses interpellations la réflexion avec les partenaires lors de ses visites annuelles a recueilli toutes ces analyses, et a élaboré une synthèse de ce travail.
- Ce travail a débouché sur la production d’un document provisoire intitulé "Mémoire sur les expériences d’intervention au niveau micro et leurs effets multiplicateurs sur le développement solidaire réalisés par le partenaires du CCFD au Brésil (régions sud et sud-est)". Il est à noter que cette première phase a suscité des degrés d’intérêt et de réponses différenciés .Il a fait apparaître la diversité du partenariat du CCFD (des ONG de grande taille comme la FASE, des ONG "moyennes" comme le CECIP ou le CEDAC, des associations liées à l’église comme la Commission Justice et Paix de Sao Paulo ou le CEPIS, des mouvements sociaux tels le MST etc.)et donc dans les actions, les groupes bénéficiaires, les méthodes de travail. Il a permis aussi de mettre en évidence le fait que certains réfléchissaient depuis quelque temps à la construction de ces indicateurs.
-Le document a été renvoyé aux partenaires pour réaction et apports complémentaires. Au cours de l’année 1995, le service études et évaluations du CCFD s’est joint à la chargée de mission pour poursuivre ce travail. Après plusieurs sessions de travail et l’analyse du document, des propositions ont été réalisées pour approfondir le thème et essayer de déboucher sur des connaissances opérationnelles.
-Un document de travail a donc été ainsi rédigé et deux réunions des partenaires du sud et du sud-est (à Sao Paulo et à Rio)convoquées pour en faire une première restitution et poursuivre la réflexion sur la mesure de l’impact social. Nous sommes là en avril 95.
Les réactions durant ces réunions ont été parfois très vives quant à la démarche. Trois fortes critiques ont été formulées:
1 - Les agences de coopération du Nord exercent selon certains partenaires une pression de plus en plus grande sur les ONG du Sud. Pour cela elles inventent et imposent des méthodes, des instruments de contrôle de plus en plus efficaces et quantitatifs. Certains se sont demandé si ce travail sur l’impact social n’entrait pas dans cette logique.
2 - Il existe un décalage entre les exigences des agences de coopération quant aux résultats (degré de qualité, de rigueur, de professionnalisme)et les ressources que reçoivent ces ONG pour mener ces actions et provoquer les impacts espérés.
3 - cette idée nouvelle de vouloir tout mesurer quantitativement n’est pas partagée par les ONG du Sud : d’une part les résultats qualitatifs ont plus de valeur et d’autre part au Brésil, les indicateurs, indices et autres données chiffrées ne sont guère fiables.
Au milieu de ces remises en cause des interventions plus constructives ont cependant émergé :
- l’évaluation de l’impact social des projets de développement doit servir de matière première pour un dialogue entre agences de coopération du Nord et ONG-mouvements sociaux du Sud.
evaluación, metodología, desarrollo social
, Brasil, Francia
Fiche rédigée d’après des documents internes de Marilza de Melo Foucher et François Greslou, du CCFD.
Documento interno
CCFD=COMITE CATHOLIQUE CONTRE LA FAIM ET POUR LE DEVELOPPEMENT (France)
CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) - 4 rue Jean Lantier, 75001 Paris, FRANCE - Tel 44 82 80 00 - Fax 01 44 82 81 43 - Francia - www.ccfd.asso.fr - webmaster (@) ccfd.asso.fr