L’ambition de l’architecte Hans Rudi Stuetz a été de construire une maison toute ordinaire et exceptionnelle à la fois. Pour lui, c’est bien la meilleure façon pour que les nouvelles technologies soient facilement acceptées et entrent doucement dans les habitudes.
D’un aspect très simple, en forme de cube sans aspérités, dessinée et construite par les professionnels du terrain, cette maison n’a, à première vue, rien de très remarquable. Le générateur photovoltaïque qui couvre une surface de 35 m² est intégré dans la toiture et produit une quantité d’électricité suffisante pour assurer les consommations annuelles. Les capteurs solaires occupent 15 m², ils chauffent l’eau sanitaire (500 l)ainsi que l’eau destinée au chauffage (6 000 l). Pour utiliser le solaire passif au maximum, les fenêtres s’ouvrent grandes vers le sud. A l’est et à l’ouest, elles permettent tout juste l’éclairage nécessaire, et elles manquent pratiquement au nord. Après l’installation des conduites du chauffage, les espaces creux des murs extérieurs ont été remplis d’une matière isolante épaisse de 31 cm. Sous le toit, la couche isolante mesure même 37 cm. Les matériaux utilisés sont naturels et peu chers : du bois, des sous-produits de bois, des mélanges de cellulose et de gypse. Malgré une excellente étanchéité, les murs respirent.
Le chauffage se fait par ventilation automatique. L’eau, réchauffée dans les capteurs est stockée en sous-sol et cède, via un échangeur thermique eau/solaire/air, et par un réseau de distribution d’air circulant dans les murs, ses calories à l’ensemble de la maison.
S’il fait très froid, une cheminée équipée d’un récupérateur à eau peut servir d’appoint. L’air frais pénètre par un circuit dédié où il est préchauffé. On évite ainsi d’ouvrir les fenêtres de façon incontrôlée. Les installations techniques ne sont pas compliquées et faciles à réparer.
L’investissement supplémentaire pour l’isolation thermique ne dépasse guère 8% des coûts d’une construction conventionelle. On a calculé qu’on économise ainsi plus de 2500 l de fioul. L’objectif du projet est précisément de démontrer qu’il est possible de réduire de façon spectaculaire la consommation de fioul, sans installations très sophistiquées. Selon la définition actuelle en Suisse, une "maison de faible consommation énergétique" consomme entre 2,5 et 6 l de fioul de chauffage par m² et par an ; c’est peu en comparaison avec les maisons ordinaires qui nécessitent entre 12 à 16 l de fioul par m². Les maisons au-dessous du seuil de 2,5 l par m² sont considérées comme "maisons énergie zéro." A Brunnadern on a réussi mieux, la maison pilote ne consomme pas plus de 0,9 l de fioul par m² et par an ! La Fédération et le canton qui ont subventionné le projet le font suivre par une équipe d’experts. Ils se demandent déjà, si les normes actuelles définissant les constructions "de faible consommation d’énergie" ne devront pas être reconsidérées.
Signature supplémentaire d’une volonté d’économie globale, c’est l’eau de pluie, recueillie en toiture, qui sert pour le jardin, les sanitaires et le lave-linge.
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, Suiza
Contact : Hans R. Stuetz, Büchel, CH-9125 Brunnadern, Tel 71/55 24 20 Fax 71 55 24 21
Entretien avec DUCOURAU, Marie Thérèse
Entrevista