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diálogos, propuestas, historias para una Ciudadanía Mundial

La télévision communautaire et les identités locales

Mario GUTIERREZ

09 / 1994

Au moment où le monde se globalise économiquement, que les technologies fusionnent de façon accélérée et que les télécommunications nous universalisent inexorablement, une question s’impose : qu’arrive-t-il à l’identité locale dans ce processus d’homogénéisation ? Devant les nouvelles formes de télévision communautaire qui émergent parallèlement à la télévision globale, qu’en est-il de l’identité collective ? Quels nouveaux défis esthétiques et narratifs confrontons-nous dans cette dynamique audiovisuelle commune aux niveaux global et local ?

Quelques réponses sont ressorties du récent atelier sur la télévision communautaire réalisé conjointement à Lima par le CODAL (Communication pour le développement en Amérique latine, un projet appuyé par CIC, Italie et VTM, Canada et l’AVL, région andine). Cette rencontre a permis de rendre compte de la prolifération rapide des stations de télévision locale et d’identifier certaines caractéristiques en matière de gestion, programmation, production et réception qui les distinguent des expériences antérieures de télévision d’accès public.

Selon les participants, dans les 4 dernières années, 500 postes câblodiffusés se sont établis en Argentine, au moins 100 postes satellites dans différentes communautés au Pérou et 500 stations communautaires en Colombie. Ces postes s’ajoutent aux 80 canaux qui existaient déjà en Bolivie et aux innombrables stations régionales et municipales encore sous l’égide de monopoles étatiques ou privés du Brésil et du Chili.

Selon Julian Tenorio de l’Association des Téléspectateurs de Cali

en Colombie : "Actuellement, il existe 21 canaux communautaires uniquement dans la vallée de Cali. Pourtant, il n’y a aucune législation, ni pour les encourager ni pour les interdire."

Justement, une caractéristique du processus de globalisation est la déréglementation des télécommunications. Cela amène une fragmentation de l’offre et de la demande. Bref, la capacité de capter des émissions internationales sans passer par une quelconque réglementation nationale s’est avérée irrésistible. Évidemment, cette libération éphémère du marché télévisuel tient plus au commerce d’une production symbolique qu’à la démocratisation des médias.

Yashin Salas, du Canal 10TV de Yurimaguas (dans l’Amazonie péruvienne), nous a dit : "...nous profitons des antennes paraboliques dans notre ville pour capter les transmissions des grandes chaînes. Ensuite, nous diffusons, sans grande technique mais avec beaucoup de créativité, notre programmation locale qui est mélangée à la leur, mais différente de celle-ci..."

La différence n’est pas que d’ordre technique. Elle repose principalement sur une logique culturelle, liant un diffuseur local à son auditoire via la reconnaissance de son identité, le respect de sa diversité et la projection d’une image publique valorisante.

Le défi de la formation est de développer la créativité afin de découvrir des thèmes, des langages et des formes narratives. Il n’est pas tant question d’être concurrentiel et efficace comme dans le domaine du spectacle que de l’être sur le terrain propre à la télévision locale et de rechercher la participation collective.

Selon Fernando Carrasco d’El Canelo-Comunicaciones-TV-Chile : "...il a été démontré qu’un événement de quartier, un personnage local ou un camionneur qui parle comme nous, a plus d’impact à la télévision régionale que des nouvelles de la capitale ou de l’étranger..."

La télévision confère une légitimité aux sujets qu’elle traite. Le public est un mélange d’identité globale, nationale et locale. Toutefois, ce qui touche le quotidien et les sentiments, ce qui est immédiat et identifiable à notre propre culture seront toujours prioritaires.

Cecilia Quiroga, du Bulletin de nouvelles pour femmes de la Haute Bolivie, nous rappelle l’importance du financement et de la gestion : "...nous devons développer nos capacités administratives afin d’engendrer suffisamment de ressources pour maintenir la production et rester compétitif dans le marché".

La production indépendante et la coproduction ne sont pas sans risques, la collaboration n’étant jamais chose facile. Par conséquent, nous devons assumer le défi de l’autofinancement. Il s’agit de baisser les coûts, de développer une programmation attirante avec peu de ressources, de créer des réseaux de postes locaux, de faire des coproductions avec l’entreprise privée, de vendre de la publicité locale, de co-administrer avec des institutions locales et, surtout, de promouvoir une appropriation par la communauté de sa télévision locale.

Palabras claves

comunicación, televisión, telecomunicaciones, identidad cultural, identidad colectiva, globalización económica


, América del Sur

Comentarios

L’atelier a démontré que tout reste à faire : les nouvelles télévisions locales ne sont pas organisées pour l’accès public et ne jouissent d’aucune protection étatique. Elles n’ont ni source d’auto-financement, ni personnel technique adéquatement formé; de plus, sa propre programmation se mélange avec un contenu international et elles n’ont même pas de statut légal.

Par contre, lorsque il s’agit de renforcer les identités, de valoriser les cultures locales, d’affirmer le droit à la citoyenneté et de participer activement à la démocratisation de la communication, la télévision locale renferme de grandes possibilités.

Notas

Mario Gutiérrez d’A.C.S. Calandria-Peru, est professeur-formateur dans le cadre du projet CODAL et chercheur à l’Université de São Paulo (Brésil).

Fiche traduite en anglais et en espagnol.

Fuente

Artículos y dossiers

Videazimut, Télévision locale, communautaire et d'accès public in. Clips, 1994 (Canada), 6

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