Le réseau d’échanges réciproques de savoirs, Villeneuve d’Echirolles
10 / 1995
Le réseau d’échanges de savoirs a été créé à l’initiative des deux centres sociaux de la Villeneuve d’Échirolles, avec l’aide des assistantes sociales, des conseillères en économie sociale et familiale, de la coordinatrice des équipements, des six ou sept bénévoles, pour permettre aux habitants des deux quartiers - Essarts et Surieux - de la Villeneuve de se rencontrer et de créer des liens de voisinage. Ainsi, un regroupement d’une soixantaine de personnes des deux quartiers, mères de familles et hommes aux statuts divers, s’est constitué par souci de créer des relations sociales et chaleureuses.
Le concept de l’échange de savoirs s’effectue sur le modèle de la réciprocité ouverte. Toute offre suppose une demande, et toute demande est accompagnée d’une offre à plus ou moins long terme. Les réseaux de formation ont été mis en place pour la première fois à Évry (Essonne)par Claire et Marc Héber-Suffrin.
Le réseau du quartier de la Villeneuve d’Échirolles se veut une réponse locale modeste à l’isolement et à l’exclusion: organisation de rencontres conviviales, échanges au jour le jour, pour mieux vivre dans son quartier et recréer des liens entre habitants. Dans un quartier plus divisé qu’on ne l’imagine à première vue par des frontières visibles ou "invisibles", le réseau apparaît comme la seule organisation qui assure une liaison effective entre les différentes zones du quartier et dont les participants inves-tissent l’ensemble du territoire.
FONCTIONNEMENT DU RÉSEAU
Des permanences sont assurées tous les mardis simultanément au centre social Surieux et à celui des Essarts. Lieux forts du quartier, ils deviennent à cette occasion un lieu de rencontres informelles, un lieu d’écoute où tout le monde peut venir et où se mettent en place régulièrement les échanges du réseau : l’état des offres et des demandes ainsi que les actions à mener tout le long de l’année.
Les actions menées lors de l’année 1993/1994 se caractérisent par une prise de responsabilité plus grande des membres du réseau. Parmi les plus intéressantes :
- une leçon d’instruction civique par un député sur l’Assemblée Nationale ;
- l’organisation et l’accueil de la journée régionale Rhône-Alpes des réseaux d’échanges réciproques de savoirs (environ 200 personnes);
- l’invitation et la venue de personnes extérieures à la Villeneuve d’Échirolles pour l’inauguration de l’équipement polyvalent de la Butte ; c’est souvent par méconnaissance que les personnes ont une image assez négative du quartier et il était donc intéressant d’avoir l’occasion de le leur faire découvrir.
Enfin, et au-delà de la formation individuelle, le groupe d’animateurs du réseau peut devenir un véritable interlocuteur collectif pour l’ensemble des personnes et des structures soucieuses de l’amélioration de la vie dans ce quartier. Ainsi la Maison du DSQ a sollicité le réseau lors de la mise au point du guide de l’habitant.
Une nouvelle étape a été franchie avec la mobilisation des enfants. Une présentation du Réseau d’Échange Réciproque des savoirs a été faite aux élèves du Collège et très vite, ceux-ci commencent à s’y investir par la réalisation de petits projets. Les animateurs du réseau dont l’objectif principal est la création de solidarités de voisinage sont satisfaits lorsque les gamins et leurs parents les interpellent sur ce quartier caractérisé par le manque de lieux de rencontre.
FINANCEMENT DU RÉSEAU
S’appuyant assez fortement dès sa création sur les deux centres sociaux, le réseau est un dispositif lourd. La Caisse d’Allocations Familiales (CAF), l’Association (ASSFAM), la Mairie et le FAS financent les heures de travail correspondant aux salaires des deux conseillères en économie sociale et familiale, et de l’animatrice ou subventionnent régulièrement le fonctionnement de base du réseau. Aussi, bien que le travail réalisé par les personnes du réseau soit jugé fondamental (76 personnes de différentes origines ont participé aux activités du réseau), tout le monde s’accorde à dire qu’il faut alléger le dispositif.
LE DEVENIR DU RÉSEAU
Pour l’équipe animatrice du réseau, l’objectif principal de l’année 1994-1995 est que le réseau se structure de manière indépendante des centres sociaux.
Mais pour les bénévoles du réseau il est nécessaire de conserver un accompagnement par les conseillères en économie sociale et familiale.
La sensibilité de l’équipe des bénévoles, constituée essentiellement de femmes très dynamiques et souvent reconnues dans le tissu associatif de la Villeneuve, est de continuer à fonctionner en réseau d’initiatives sur le quartier sans pour autant se constituer en association.
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, , Echirolles
Coproduction CR-DSU HABITAT FORMATION-12 Rue Poncelet 75017 PARIS (1)44 15 14 00
Carole SIMARD : 76 20 64 42
Entretien avec SIMARD, Carole
Entrevista
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