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diálogos, propuestas, historias para una Ciudadanía Mundial

Déraciner le poison du manioc

Mohamed Larbi BOUGUERRA

10 / 1995

Le manioc est l’aliment de base d’un demi-milliard d’hommes vivant dans les campagnes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Il a cependant un défaut de taille: mal cuit, il peut renfermer une dangereuse dose de cyanure mortel. Des chercheurs anglais viennent cependant d’identifier (cloner en terme de biologie moléculaire)les deux enzymes capables de dégrader le poison. Il devient ainsi possible, en principe, de manipuler la chimie de la plante pour en rendre la consommation plus sûre. Les cellules de la racine de manioc-qui donne le fécule alimentaire qu’est le tapioca-contiennent les cyanoglucosides toxiques. Il existe bien des méthodes traditionnelles pour éliminer ces poisons mais des cas d’empoisonnement chroniques sont souvent déplorés: dans les zones rurales du Nigéria, on appelle "konzo" la paralysie consécutive à l’intoxication et celle-ci a affecté dix mille personnes au Zaïre et au Mozambique dans un passé récent. La manière la plus courante de détoxifier le tubercule est la fermentation par des lactobactéries naturelles. On peut cloner les gènes de ces microorganismes pour améliorer cette méthode. Les levures ainsi améliorées seront données à la population pour procéder à un ensemencement initial qui assurera une reproduction permanente et automatique de cette variété performante. Une stratégie à plus long terme consistera à altérer les gènes de la plante elle-même afin que les racines produisent plus d’enzymes détoxifiantes. Cette plante améliorée se propagera de façon végétative: les paysans n’auront qu’à replanter des cannes. Il suffira donc de modifier une seule plante et de la donner aux agriculteurs.

Palabras claves

genética, agricultura sostenible


, Zaire, Nigeria, Mozambique

Comentarios

Il est réconfortant de constater que la biologie moléculaire se penche sur une question vitale pour améliorer la vie des plus pauvres: les habitants des zones rurales des pays du Sud. C’est une avancée dans le bon sens. Reste bien sûr la question des brevets d’invention. Faudra-t-il payer des royalties pour profiter des lactobactéries ou des variétés améliorées génétiquement?

Fuente

Artículos y dossiers

CRAWFORD, Dorothy, Rooting out cassava's poison, IPC Magazines Ltd in. NEW SCIENTIST, 1995/09/16 (ROYAUME UNI), vol. 147, n° 1995

menciones legales