A l’heure où l’Europe du Sud souffre de la pire sécheresse du siècle, un consortium de scientifiques européens propose d’utiliser l’énergie éolienne pour dessaler l’eau de mer. Cette forme d’énergie n’a pu jusqu’ici être employée dans les unités de dessalement qui demandent une fourniture constante d’énergie. En effet, si le vent tombe et que le courant est interrompu, la membrane à travers laquelle l’eau est filtrée peut alors être endommagée et sa réparation est très coûteuse.
L’Institut technologique pour l’énergie renouvelable (ITER)basé à Ténérife, les universités de Las Palmas et d’Athènes et trois sociétés allemandes ont trouvé une technique pour utiliser le vent et maintenir en bon état les installations de dessalement. Celles-ci seront composées de modules séparés qui seront activés graduellement, en fonction de l’énergie fournie. Les turbines seront conçues pour produire plus d’énergie que nécessaire pour l’unité de dessalement et l’énergie en excès sera stockée en vue de son emploi lors des chutes du vent.
Les îles Canaries, très affectées par la sécheresse, profiteront de la première usine basée sur cette idée. En 1998, Mallorca aura sa première unité, elle qui importe toute son eau d’Espagne, par bateau. Ces îles, dont toute l’eau provient de l’océan, utilisent 35% de toute l’énergie thermique produite sur leur territoire pour dessaler. On s’attend à une énorme demande pour cette nouvelle technologie d’autant que les pays les plus assoiffés sont aussi des pays ventés comme par exemple l’Espagne, l’Italie, le Liban, le Maroc, Chypre, la Grèce...Pourles Canaries, on pense développer une unité de dessalement par centre urbain. Ainsi, l’eau ne dépendra plus d’un fournisseur central comme c’est le cas aujourd’hui.
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, , Îles Canaries
Nombreuses sont les tentatives pour utiliser l’énergie éolienne. Si des réalisations intéressantes ont vu le jour au Nord en Ecosse ou en Angleterre par exemple, au Sud, hélas! les éléphants blancs sont nombreux. J’en connaîs personnellement quelques uns. Beaucoup de pays du Sud souffrent actuellement de la sécheresse. "Le Monde" du 22 Juin 1995 a rendu compte de la situation catastrophique qui prévaut à cet égard au Maroc et en Tunisie. "Essabah", journal tunisien de langue arabe daté du 21 Juin 1995 affirme que la région céréalière de Kasserine- ancien grenier à blé de Rome- produira cette année 1000 quintaux au lieu du million enregistré l’an dernier. On dira qu’il ne s’agit pas là d’eau potable. Mais sur ce plan là non plus, ce n’est guère mieux. Il faut espérer que cette nouvelle technologie- dont les coûts ne sont pas précisés- sera à la portée des nombreux pays du Sud que la soif taraude et oblige les gens à recourir à des eaux douteuses d’où hépatite, choléra, fièvre typhoïde...
Artículos y dossiers
TROEV, Theodor, Sow the wind and reap clean water, THE EUROPEAN in. THE EUROPEAN MAGAZINE, 1995/06/23 (ROYAUME UNI), 267