On a remarqué depuis longtemps déjà que les poissons des océans tropicaux et particulièrement les thons, se rassemblaient autour d’épaves flottantes telles que les débris végétaux, les troncs d’arbres, les boules de palangres etc...Ce phénomène est aujourd’hui largement utilisé par les pêcheries industrielles et même artisanales. Ainsi près de la moitié des prises de thons dans l’Océan Indien se fait autour de telles épaves, naturelles ou artificiellement disposées pour élever les rendements des prises de la pêche. En outre, ces épaves sont mises à profit par les chercheurs pour observer et analyser les comportements des espèces de poissons. Les chercheurs de l’ORSTOM en France concentrent leurs travaux sur les thons et les petits poissons au voisinage de ces dispositifs et essaient de comprendre l’attirance pour ces objets fixes ou mobiles flottants à la surface des océans les plus chauds de la planète. On avance diverses hypothèses:
1-les poissons y trouvent refuge et abri des prédateurs
2- Ils constituent des repères pour les poissons migrateurs
3- Comme les petits poissons et les crevettes sont abondants sur ces lieux, les thons y trouveraient une nourriture facile.
Quoiqu’il en soit de ces supputations, pour l’heure, ces épaves constituent une aide précieuse pour les gens de la mer. L’ORSTOM et les pays appartenant à la Commission de l’Océan Indien (COI)travaillent de concert aux Comores pour aider la pêche artisanale du thon. On a ainsi précisément mesuré l’efficacité de ces dispositifs. Il est ainsi apparu que les pêcheurs navigant sur des pirogues à pagaies et utilisant des palangres avaient des rendements accrus de 86% près des épaves tandis que ceux embarqués sur des pirogues à moteur et pêchant à la traîne n’augmentaient leurs captures que de 30% Mais, il y a des problèmes car des prises abondantes font chuter les cours et la compétition autour des épaves peut amener les moins combatifs à abandonner la partie et à tomber dans le chômage.
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, Comoras
Les pays du Sud ont de grandes richesses en poissons mais il y a peu d’études et l’empirisme règne en maître alors que les flottes du Nord emploient les moyens les plus sophistiqués. C’est le cas au large de la Mauritanie, du Sénégal, du Maroc...Il faut que l’on réalise que le savoir-faire et le flair des vieux pêcheurs- qui ont une valeur importante- ne suffisent plus hélas et que la technique et la Science ont leur mot à dire si on veut exploiter correctement les mers.
Pour en savoir plus contacter CAYRE, Patrice, ORSTOMFax: 33 1 48 03 76 81
Documentación gris
SABRIE, Marie Lise, Fiche d'actualité scientifique, ORSTOM, 1996/01 (France)