Philippe Prigent a été salarié et secrétaire général de l’Association pour le développement des activités maritimes" (CEASM)pendant sept ans. Il a notamment mené une mission d’identification en Afrique de l’Est financée par la CEE sur le thème : "Dispositifs de crédits et de formation pour les petits opérateurs privés de la pêche artisanale dans les pays membres de l’IGADD (Intergovernmental Authority on Drought and Development".
"Dans le cas de Djibouti, le secteur de la pêche est complètement contrôlé par l’administration. Elle a mis en place la coopérative, le groupement des pêcheurs et les projets ont été une succession d’échecs les uns après les autres. Soit ils étaient mal gérés, soit les bénéficiaires ne se sentaient pas concernés et pointaient à des réunions qui avaient des fonctions de contrôle social et politique. A Djibouti, il n’existe pas de système de crédit pour les pêcheurs malgré le nombre de banques qui y sont implantées. Seulement, elles ne s’intéressent pas aux pêcheurs. C’est pourquoi, nous souhaitons faire venir des experts kenyans, ougandais ou soudanais pour former des Djiboutiens au crédit maritime et mettre à leur disposition un fond à gérer à travers une association locale. Un correspondant crédit de l’administration travaillera en tandem avec cette organisation non gouvernementale. Nous avons négocié avec l’administration des pêches pour qu’ils n’aient pas la possibilité de contrôler cette activité. Un des buts de cette initiative est de créer une expertise locale qui n’existe pas et de faire en sorte qu’elle ne soit pas entre les mains de l’administration. Dans cette petite ONG, le conseil d’administration sera composé de pêcheurs qui dicteront leurs besoins. Si ce n’était pas le cas, cette structure ferait rapidement du crédit dans d’autres domaines. Il est donc important que cette association destinée à la pêche soit contrôlée par le secteur lui-même."
pesca, mar, ONG, consultor, cooperación, formación, crédito, relaciones Sur Sur, Estado y sociedad civil, financiamiento del desarrollo, toma de participación, organización de pescadores
, Yibuti
"Je pense que ce cas est très typique. Dans beaucoup de pays en voie de développement, il y a une volonté de main mise de l’administration sur le secteur professionnel pour en tirer les dividendes. Quand les bailleurs de fonds posent comme condition sine qua non de favoriser les organisations professionnelles, des groupes cibles responsabilisés, l’administration est obligée de céder."
Entretien réalisé par Sophie Nick au CEASM dans le cadre de la capitalisation d’expérience de cette association.
Entretien avec PRIGENT, Philippe
Entrevista
CEASM (Association pour le Développement des Activités Maritimes) - Le CEASM a arrêté ses activités en 2001. - Francia