Renforcement de leur statut individuel et aide pour une organisation collective
02 / 1995
Depuis la programmation du D.S.Q. sur la ville nouvelle de Rillieux en 1990, CO.GE.LO.RE (Comité de Gestion des Locaux Résidentiels crée en 1971 : 20 locaux sur la Z.U.P)a redéfini ses fonctions partir d’une réflexion autour du rôle des habitants. Sa volonté s’est organisée en 1991 autour de deux opérations fortes : le soutien à la vie associative et aux actions liées aux questions scolaires, ce qui a donné lieu notamment à l’intervention au sein de l’école d’un groupe de mères sur les cultures d’origines, à des rencontres entre parents d’enfants scolarisés et enseignants pour permettre une évolution des représentations des uns et des autres.
DES MOYENS POUR AGIR
L’évaluation de ces actions a amené CO.GE.LO.RE à réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour permettre aux habitants relégués de se mobiliser durablement dans des responsabilités (prise de paroles, projets). Les adultes s’impliquent, participent aux activités proposées par CO.GE.LO.RE, mais leur situation de précarité économique, sociale et familiale ne leur permet pas d’envisager un engagement sur du long terme. D’où l’idée de proposer cinq Contrats Emploi Solidarité à des habitants volontaires du quartier.
CO.GE.LO.RE propose aux cinq personnes intéressées de repérer les problèmes en lien avec les habitants du quartier et de mener à bien des projets correspondants. Un suivi formatif et un accompagnement sont assurés par un animateur à temps plein sur une période de dix huit mois, avec une méthode de travail participative. CO.GE.LO.RE est en lien avec l’équipe D.S.Q. pendant toute l’opération (informations, financements).
UNE DEMARCHE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE DE PROJET
De Février à Juillet 1993, les cinq habitants formulent des constats sur les réalités problématiques du quartier. Ils les vérifient en élaborant une véritable enquête participative auprès de leur relations interpersonnelles. 120 adultes s’expriment sur des thématiques territoriales : le logement, l’inactivité des femmes, les relations parents-enfants, l’école et les jeunes. Les entretiens, les restitutions collectives, les idées discutées auprès des habitants transforment et confirment le positionnement des cinq Habitants Relais.
La seconde étape de Septembre 1993 à Janvier 1994 conduit les cinq Habitants Relais à la recherche de solutions avec des habitants de leurs réseaux reconstitués. Par centre d’intérêt, ils mobilisent leur réseaux proches (six personnes), se confrontent collectivement à la méthodologie de projet. Cette phase renforce l’ancrage des projets dans le quartier, construit le partenariat institutionnel. Ainsi un tissu de relation se recrée, des énergies par projet essaiment sur le quartier.
De Janvier à Juillet 1994 chaque projet est réalisé, chaque habitant relais est porteur d’un projet d’action, de paroles collectives d’habitants. Il est responsable de la programmation, du calendrier, il initie les rencontres avec les partenaires. Il a le pouvoir d’engager des dépenses (la programmation budgétaire 1994 de CO.GE.LO.RE est faite en prenant en compte les projets). Il présente, défend le projet au nom du groupe d’Habitants Relais et de leurs réseaux. Le groupe est co-responsable de chaque projet et contrôle les réalisations.
Les actions portent sur des domaines d’intérêts collectifs.
100 Outils Pour Embellir Ma Ville prête des outils pour permettre aux locataires des quartiers en réhabilitation de participer à l’embellissement de leur espace privé. L’Habitant Relai crée une Association et au terme du C.E.S. en devient un des principaux responsables bénévoles.
Familles et Savoirs organise des conférences thématiques sur les institutions de proximité pour connaître leur mode de réponses (fonctions, missions, rôle); ils organisent de temps conviviaux et festifs.
Entre École et Quartier veut améliorer la communication entre enseignants et parents (permanences d’Habitant Relais dans trois écoles Primaires). Les deux Habitants Relais, porteurs de ces deux projets sont actuellement en Contrat Emploi Consolidé à la Régie de Quartier, ce qui en pérennise la dynamique.
La Cour des Grands veut favoriser la construction de lien éducatif entre enfants et adultes du quartier. Des temps d’animation s’organisent pour les enfants à partir des savoir-faire des adultes. L’Habitant Relai de ce projet s’arrête pour des raisons personnelles, la mobilisation s’essouffle.
medio urbano, participación de los habitantes, estructura de apoyo, proyecto de desarrollo
, Francia, Rillieux
L’expérience confirme les intuitions de départ qui étaient d’agir sur les relations personnelles et de voisinages des habitants pour recréer du lien social, de faire confiance dans leurs capacités à définir eux-mêmes leurs problématiques de développement, de démultiplier les énergies pour que les habitants se mobilisent à travers leurs réseaux... Elle demande de savoir prolonger l’accompagnement formatif si un projet n’est pas arrivé à maturation pour une autonomie complète, comme de stabiliser le statut des personnes référentes de projets. Elle met en évidence l’intérêt de travailler dans une longue durée si l’on veut permettre que des habitants soient véritablement acteurs, co-auteurs et responsables des projets collectifs adaptés à leur réalité.
Contact : Alain PAUL, COGELORE, 2 rue Michelet, 69140 Rillieux la Papetel. Tel 78 88 55 16
Entretien avec PAUL, Alain
Persona recursiva
CR-DSU=CENTRE DE RESSOURCES SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN
CR DSU (Centre de Ressources sur le Développement Social Urbain) - 4 rue de Narvik, BP 8054, 69351 Lyon cedex 08, FRANCE. Tél. 33 (0)4 78 77 01 43 - Fax 33 (0)4 78 77 51 79 - Francia - www.crdsu.org - crdsu (@) free.fr