05 / 1995
L’industrie halieutique japonaise occupe sur la scène mondiale une place colossale et incontournable. Le Japon, c’est un tiers du commerce mondial de fruits de mer; il importe chaque année plus que 4 millions de tonnes de produits liés à la pêche et venant de plus de 120 pays.
Son marché est particulièrement attirant pour ses prix. En moyenne, le prix unitaire pour les produits marins importés est le double de ce qui se pratique ailleurs dans le monde.
Alors que les pêcheries mondiales produisaient 96.925.900 tonnes de fruits de mer en 1991, les japonais en consommaient 12.202.000 tonnes dont 2.850.000 importées.
Comme l’observe un japonais, "ce n’est pas une exagération de dire que la manière dont nous consommons les poissons influe sur l’éco-système",
Pourtant, le pays ne se soucie guère de la gestion et de la restructuration du secteur pêche du pays qui doit faire face à ces répercussions sous prétexte que la tradition du Japon, "c’est manger du poisson".
La croissance de la production du poisson a connu trois périodes distinctes. Au début du siècle, la production de poisson japonais était de 1.570.000 tonnes. En un siècle, la production a quadriplé.
La première phase de croissance a débuté avec l’introduction des bateaux à moteur, et duré jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. La production était alors de 4 millions de tonnes.
La deuxième phase, marquée par la pêche hauturière s’est terminée vers le milieu des années 1970. La production alors approchait les 10 millions de tonnes. La troisième a vu la production dépasser 12 millions de tonnes, grâce à la croissance dans les prises des espèces pélagiques, comme le maquereau et le pilchard.
Les bateaux toujours plus grands, des engins plus performants et une plus grande capacité de congélation ont élargi aussi le marché domestique qui a conquis même les régions rurales éloignées. La chair de baleine et de thon négligées auparavant se vendent maintenant sous forme de sauces de poissons.
Pendant les années 70, la consommation annuelle per capita de poissons était 38,9 kg. En 1989, elle a doublé à 72,1 kg.
Pendant ce temps, les flottes japonaises en eaux lointaines perdaient déjà leurs lieux de pêche à l’étranger. Avant, leur contribution nationale à la production de poissons était plus d’un tiers du total. Lorsque cette quote-part diminua rapidement, le gouvernement et les sociétés japonaises n’ont pas tardé à se lamenter.
Mais on ne discute jamais de la surcapacité d’alimenter le marché domestique japonais ou de comment ce marché a aidé à créer cette "culture de consommation de poissons".
Les entreprises mixtes
Le déclin dans la production des flottes hauturières a nécessité une hausse des importations au Japon.
Pour garder l’accès au lieu de pêche, les entreprises de pêche en eaux lointaines ont eux mêmes établi des entreprises mixtes dans les pays côtiers où ils travaillaient.
Le gouvernement japonais accorde des quotas spéciaux d’importation aux entreprises mixtes. Certains analystes pensent que la croissance rapide des importations au Japon pendant les années 70 fut une conséquence du passage des pêches nationales hauturières aux entreprises mixtes.
Avec plus de pilchard pêché par les sennes coulissantes et les grands filets, la quote-part des espèces pélagiques dans la prise totale a augmenté.
En 1975, la prise par ces deux types d’engins était de 2 millions de tonnes. Cela s’est élevé de 5,4 millions de tonnes en 1986 dont 3 millions de tonnes faits d’une seule espèce de pilchard japonais.
Néanmoins, plus d’un tiers de la production nationale de poissons (9.268.000 tonnes en 1991)n’avait pas été consommée. Plus de 2/3 de pilchards attrapés ont servi dans la production de farine de poissons utilisée pour les engrais et l’alimentation du bétail. La consommation non-humaine des produits de pêche s’élevait d’un millions de tonnes en 1960 à 3,9 millions de tonnes en 1991.
Mais maintenant, la production de pilchard a baissé de 20%, de 4,5 millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes.
Cela a touché les entreprises de production de farine de poisson et a conduit à plus d’importation de ces farines.
Aujourd’hui on dit que la politique officielle de pêche au Japon est adaptée pour encourager un développement fondé sur la ’gestion des ressources’. Elle doit inclure dans sa portée, la culture, l’élevage, les appareils à éclosion, la biotechonologie et la construction des récifs à poissons dans les régions côtières.
Néanmoins, il a eu peu d’effet. L’environnement côtier du Japon reste détruit et impropre à la survie des coquillages. Cela rend efficace les écloseries d’ormeau et d’autres types de coquillages.
Certains analystes de pêche prévoient une insuffisance globale de l’offre de millions de tonnes dans le siècle prochain. C’est surprenant pour un pays qui a, soi-disant, les lieux de pêche les plus productifs du monde et la sixième zone économique exclusive.
Clairement, comment le Japon va-t-il faire face au défi d’augmenter la production sans sacrifier les différents secteurs de son industrie de la pêche ?
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, Japón
N.KAKUTA travaille pour Greenpeace Japon.
KAKUTA, Kaoko
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