Responsabilités humaines dans l’augmentation du nombre des catastrophes naturelles
01 / 1994
Les auteurs du rapport Brundtland sont formels : les responsabilités humaines sont accablantes. Si le nombre global des catastrophes augmente, « ce sont les sécheresses et les inondations, dues en partie à la déforestation et à la surexploitation agricole, qui ont progressé le plus. (…) La plupart des victimes de catastrophes sont les habitants les plus défavorisés des pays pauvres, où les paysans pratiquent une agriculture de subsistance et rendent leurs terres plus vulnérables en habitant les terrains en pente et les côtes non protégées, seules terres qui leur restent pour construire leurs baraques. »
La végétation facilite la rétention de l’eau dans les fragiles sols tropicaux. Quand cette végétation est détruite, il se produit une érosion rapide (…). Les zones sujettes à une érosion généralisée sont les plus menacées par la sécheresse car les sols retiennent une quantité d’eau de plus en plus faible, et sont également les plus exposées aux inondations, pour la même raison. »
Tout le monde a gardé en mémoire les graves inondations survenues au Bangladesh en 1988, liées, notamment, au déboisement massif de l’Himalaya et à l’érosion qui en résulte. « En amont (…) l’érosion signifie une perte importante de terres agricoles, mais en aval, le dépôt de sédiments dans les estuaires peut causer de graves inondations comme cela s’est produit au Bangladesh (…) » (ce pays se trouve en aval du Gange et du Brahmapoutre). « En 1988, 85% du territoire étaient sous les eaux et le pays comptait 45 millions de sinistrés sur une population totale de 110 millions d’habitants.
L’exemple de la Chine est aussi une bonne illustration : depuis la multiplication de hauts fourneaux ruraux à l’époque du « grand bond en avant » et la priorité donnée à la culture des céréales, on estime qu’environ 20 millions d’hectares de forêts ont été sacrifiés. Aujourd’hui, on constate une fréquence des sécheresses et des inondations multipliée par trois ainsi que l’accélération de l’érosion et la perte de quatre milliards de tonnes d’humus annuellement… ce qui favorise l’extension des déserts et l’envasement des réservoirs (Morel/Délégation aux Risques Majeurs/ Ministère de l’environnement).
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, Bangladesh, China
Ébauche pour la construction d’un art de la paix : Penser la paix comme stratégie
La liste des catastrophes dites « naturelles » où le rôle de l’homme devient de plus en plus évident, s’allonge au fur et à mesure que l’on fouille au-delà des apparences. Réduire les effets de telles catastrophes implique ainsi une prise en compte globale des phénomènes tels qu’ils se présentent avant, pendant et après la catastrophe proprement dite. Cette approche renforce l’idée que l’urgence ne peut être dissociée du développement et de la gestion de l’environnement.
Les exemples soulignent aussi l’importance d’une politique réfléchie de développement qui prend en compte les effets à long terme des politiques économiques puisque les catastrophes qui se produisent actuellement en Chine sont effectivement liées à des orientations prises à partir des années 50.
Documentación gris
AUI=Action d’Urgence Internationale, 1992/06
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