A travers un certain nombre de cas analysés, il apparaît que la baisse de ressources allouées à l’aide bilatérale ou multilatérale au développement, mène les divers organismes à s’interroger sur la recherche de nouveaux partenaires financiers, la possibilité d’établir des alliances en vue de maximiser l’impact de leurs programmes, de cofinancer leurs propres projets, voire même de réfléchir à l’autofinancement (aussi dans le cas de certains grands organismes).
C’est par exemple le cas du CRDI, au Canada, organisme d’Etat, après la compression du budget de la coopération de son pays. Quant aux organismes internationaux, l’UNESCO analysait la même situation en 1993 dans le cadre de son Programme Général d’Information. Les deux organismes constataient l’affaiblissement de leurs ressources et cherchaient à établir des relations avec d’autres organismes financeurs, à effectuer des prestations de services dans leur domaine de compétences (CRDI), à concevoir leurs projets en conciliant les propres objectifs avec ceux de nouveaux probables financeurs (PGI de l’Unesco).
Si la tendance est à l’alliance et au cofinancement, il reste à savoir quels sont les termes qui peuvent les rendre possibles.
A savoir, quelle est la perméabilité d’un organisme par rapport à son propre projet, quelles sont les possibilités de moduler, d’harmoniser, de négocier même une alliance fonctionnelle?
Si l’organisme tente de défendre la priorité ou l’excellence de son projet, des voies de négociation sont-elles possibles ? Jusqu’où arrivent les limites de la souplesse, pour éviter de perdre sa propre spécificité dans la négociation?
Dans le cas précis de Dph, il semble que des accords seraient possibles s’ils s’appuyaient sur certains aspects précis, et non pas forcément sur l’intégralité du projet:
Voici quelques suggestions en matière d’alliances à explorer, selon des secteurs précis:
* Technologie: alliance pour la diffusion sur un support CD-ROM avec le CRDI; Fundación Fundesco en Espagne et son expérience télématique... Le partenariat technologique de certains mécènes est également à rechercher.
* Formation: alliance pour les occasions de formation à Isis ou au traitement de l’information, et pour atteindre un public nouveau. Ainsi, l’Unesco organise constamment des sessions; l’ACCT (Agence de Coopération Culturelle et Technique, organisme international de la Francophonie)avec l’Ecole Internationale de Bordeaux, travaillent en direction de l’Afrique francophone; le CECI au Canada, finance des sessions de formation pour les organismes de défense des droits de l’homme; la DSE, dans le cadre de ses formations Isis pour l’Afrique anglophone. Le contact avec ces organismes en matière de formation pourrait permettre d’une part, de présenter Dph, et d’autre part de partager des frais profitant d’autres occasions.
* Savoir faire co-financement: avec le CCFD, par exemple, ayant une grande expérience en matière de présentation de projets auprès de l’Union européenne.
* Mécénat : voir la possibilité d’un soutien du milieu du mécénat, avec le conseil d’organismes comme l’Admical en France.
* Echanges sur l’information-évaluation : avoir une politique active d’échanges avec certains organismes s’intéressant à la politique de l’information ou à l’élaboration d’outils d’évaluation: Save the Children Fund, Oxfam, CRDI, NOVIB...
* Participer à des entreprises communes qui nécessitent des moyens dépassant les possibilités financières actuelles, mais sachant que le cahier des charges de ces chantiers devra s’adapter aux demandes des autres partenaires. Par exemple, dans le cas d’un projet global de télématique.
* Chercher des alliances du côté de certaines fondations: la Fondation de France, dans le cadre de ses programmes d’environnement ou de partenariat méthodologique Nord-Sud; Fondations EFE ou Fundesco en Espagne, s’intéressant à l’information et à la communication, la dernière étant très active dans les programmes de la DGXIII de la Commission européenne; le Centre Européen de Fondations, lieu d’échanges des fondations européennes et de négociation avec la Commission européenne...
* S’approcher des organismes qui travaillent au niveau local et dans un cadre thématique précis comme la création d’emploi, par exemple, mettant l’accent sur l’échange d’expériences. Soit par les possibilités de contacter des entreprises mécènes, soit par les possibilités d’application de l’idée d’échange d’expériences incluse dans les objectifs d’organismes tels que CIME et Alliance Villes-Emploi en France.
Voici seulement quelques possibilités. Ces pistes ont été déduites à partir d’une lecture transversale de l’ensemble de fiches rédigées à ce sujet par l’auteur de cette fiche. Seul la pratique permettra de voir la faisabilité de ces pistes, sachant que ce travail d’alliances impliquera un investissement en temps important.
Texto original
L’AMI (Ateliers Mutualisés pour un Usage Social de l’Information) - 61 rue Victor Hugo, 93500 Pantin, FRANCE - Tél. : 33 (0)1 48 44 09 52 - Fax : 33 (0)1 48 43 74 44 - Francia - www.lami.org - lami (@) lami.org