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Amélioration de la qualité nutritionnelle des foufous et bouillies à base de maïs, manioc et igname par supplémentation avec du soja

Mohamed Larbi BOUGUERRA

02 / 1995

La malnutrition protéinique est commune chez les enfants des communautés pauvres dans les pays en voie de développement et on trouve, à son origine, trois raisons principales: ressources insuffisantes, pratiques alimentaires déficientes des bébés et manque d’aliments convenables pour le sevrage. En dépit de leur faible teneur en protéines, les foufous (appelés couscous au Cameroun)et les bouillies faites à partir des produits locaux comme le manioc, le maïs, l’igname…forment la base des aliments de sevrage dans les zones rurales du Cameroun. C’est la raison pour laquelle l’addition de suppléments tels les protéines à ce régime riche en sucres soulève beaucoup d’intérêt.

Deux chercheurs du Centre de nutrition de Yaoundé et à un spécialiste montpelliérain ont entrepris d’évaluer les effets de l’addition du soja aux bouillies et aux foufous. Le soja compte parmi les légumineuses à graines les plus riches en protéines et bien que d’introduction récente au Cameroun, il fait l’objet d’une vaste campagne de vulgarisation. Les changements dans les propriétés organoleptiques et nutritionnelles ont été étudiés par analyses chimiques, par des tests d’acceptabilité et par des expériences sur le rat. L’addition de soja a effectivement augmenté la teneur en protéines brutes ainsi que celle de la lysine disponible, acide aminé essentiel. Le foufou de manioc additionné de 11% de soja ou celui d’igname supplémenté par 25% de soja sont bien appréciés dans les essais(sur enfants de 4 à 12 ans et sur adultes)et donnent de bons résultats de croissance chez le rat.

Sur la base de ces résultats, et comme les huiles des graines de légumineuses comestibles demeurent une excellente et généreuse source de protéines dans le régime des populations rurales sous les tropiques, ces spécialistes recommandent l’addition de soja à ces préparations qui ajoutent: » L’utilisation du soja est susceptible d’améliorer notablement la valeur nutritionnelle des régimes traditionnels au Cameroun et d’aider à résoudre le problème posé par la déficience des rations en protéines » d’où la nécessité d’en encourager la production et l’utilisation.

Palabras claves

alimentación, soja, mandioca, maíz, política alimentaria


, Camerún

Comentarios

Ce travail est à signaler car rares sont les études scientifiques qui, en Afrique, se penchent sur les aliments traditionnels. Or, sans amélioration de celle-ci et notamment de sa teneur en protéines, peu de progrès peuvent être réalisés dans le domaine de la santé. Ne dit-on pas que certaines campagnes de vaccination auraient échoué dans le Tiers Monde du fait de carences alimentaires chez les populations vaccinées et tout spécialement les déficiences en protéines? Le soja constitue à cet égard une excellente source de protéines que chaque communauté pourrait produire, une fois entrée dans les moeurs.

Fuente

Artículos y dossiers

FOTSO, Martin, MBOME, Israël Lapé, TRECHE, Serge, AUPELF-UREFEditions John Libbey Eurotext(Montrouge) in. CAHIERS AGRICULTURES, 1994/12 (France), N°6, vol.3

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