05 / 1994
Après 30 ans de régime de parti unique dominé par une ethnie minoritaire Tutsie, les élections de juin 1993 ont porté au pouvoir un président Hutu. Au mois d’octobre, celui-ci est renversé par l’armée composée en majorité de Tutsis. A la suite de ce putsch, les Hutus massacrent des Tutsis. L’armée lance alors de violentes représailles contre la population.
C’est en janvier 1994 qu’une mission de dialogue à dimension internationale est organisée, avec le soutien du CCFD. Elle est présidée par Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France. De nombreuses personnalités de France et d’Afrique sont associées à cette initiative, ainsi que Marie-Claude Djibaou. Cette mission cherche en effet à s’inspirer de la mission de dialogue menée en Nouvelle-Calédonie, qui a permis d’aboutir aux accords Matignon en 1988.
La mission préparatoire a mis en relief deux choses:
la délégation est très attendue, la venue de "tierces personnes" étant perçue comme une façon de rétablir le dialogue.
les "bâtisseurs de paix", quoique travaillant dans l’ombre, sont nombreux. La plupart oeuvrent depuis le début de la crise. Ce seront des partenaires privilégiés durant tout le temps de la mission.
La mission elle même s’est déroulée autour d’une semaine d’écoute et de dialogue. L’objectif est de permettre aux artisans de paix de se faire entendre et de ne pas laisser le monopole de la parole à ceux qui répandent les rumeurs dévastatrices, la violence et la haine. Il s’agit donc d’occuper l’espace socio-médiatique (radio, télévision, presse écrite)et d’être également présent dans les quartiers, dans les provinces, pour parler et - surtout- écouter des gens qui depuis 4 mois n’ont pas pu exprimer leurs peurs, leurs souffrances.
Les suites de cette mission - trop courte- sont incertaines. Elles dépendront en grande partie des partenaires locaux et de l’évolution du contexte politique. Mais il est permis d’espérer que la sensibilisation de l’opinion publique et les contacts bilatéraux qui ont été pris entre ces partenaires et les gens de la mission (certains appartenant au Comité des droits de l’homme des Nations-Unies situé à Genève) faciliteront les suites. Il faudrait cependant aller plus loin, plus en profondeur, en faisant par exemple venir des experts de la résolution non-violente des conflits.
mediación, conflicto, paz, no violencia
, Burundi
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Actas de coloquio, encuentro, seminario,…
Fiche rédigée à partir de l’intervention de ROUX, Francois de l’Association Albizia, lors de la rencontre " Partenaires de paix" (29 mars 1994, FIAP). On peut lire le mémoire de cette rencontre, intitulé : Partenaires de paix 2 : contre les effets des violences et des guerres : expériences concrètes et réseaux de solidarité du monde entier, FPH/CCFD, 1994, coll. Dossiers pour un débat n°32
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