Gopal Nat Tiwari, de l’Institut indien de technologie de New Delhi, a mis au point un distillateur solaire amélioré qui peut produire de l’eau pure à partir d’eau salée ou d’eau usée.
L’appareil - de conception simple - est bon marché. Il convient parfaitement aux besoins des zones rurales du Tiers-Monde. Mieux. D’après certains, on aurait là l’appareil idéal pour l’obtention de l’eau pure dans ces zones.
Ces qualités lui ont permis d’être nominé pour une récompense internationale dans le domaine de la technologie « intermédiaire », alternative. Le coeur de cette installation est formé d’un « sandwich » de feuilles noires de polyéthylène entrelardées de feuilles, également noires, de jute.
Cet assemblage de feuilles recouvre un bac en fibres de plastique renforcé, lui-même recouvert d’une vitre de verre. Le jute est une mèche naturelle qui va permettre l’ascension de l’eau à purifier, elle-même contenue dans un réservoir. Cette fibre naturelle amènera l’eau dans le système qui couvre le bac et la déposera sur la feuille de polyéthylène. Comme le soleil chauffe le bac, l’eau recouvrant les feuilles s’évapore et vient se condenser sur la vitre. Cette eau condensée, pure, est recueillie au bas du bac.
Les feuilles de jute et de plastique n’ont pas la même longueur et forment une sorte de terrasse dans le fond du bac pour optimaliser la surface offerte aux rayons solaires. Ces feuilles et la vitre sont parallèles de sorte que l’appareil peut être orienté de manière à capturer le maximum d’énegie solaire tout au long de la journée.
Espérons que ce distillateur ait plus de succès que ses prédécesseurs auprès des populations. Au Sahara, de tels appareils s’observent dans les postes de l’armée ou de la gendarmerie et rarement chez les civils. L’eau ainsi distillée peut être fade, surtout pour des communautés qui ont toujours bu de l’eau très chargée voire ferrugineuse (comme à Gabès dans le Sud tunisien par exemple)mais elle demeure infiniment précieuse pour les enfants et les bébés qui, dans le Tiers-Monde, subissent une effroyable mortalité infantile du fait précisément des maladies « hydriques » (transmises par l’eau).
L’Agence internationale du développement (Suède)et la Fondation Salen ont cependant reconnu que le distillateur solaire de Tiwari est facilement utilisable dans ces pays en développement et l’ont distingué pour cette raison. Il nous semble qu’à l’usage il faudra remplacer les feuilles de plastique que le soleil (rayons U.V.)et le sel auront tendance à dégrader, mais ce matériau se trouve en abondance: sacs divers.
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COGHLAN, Andy in. THE NEW SCIENTIST, 1993/01/16 (Royaume Uni), 1856