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Pour préparer une nouvelle politique rurale européenne, l’expérience des projets Leader

Betty WAMPFLER

05 / 1994

Le programme LEADER (Liaison entre les actions de développement de l’économie rurale)s’inscrit dans le prolongement des Programmes d’initiatives communautaires (PIC)lancés par la CEE lors de la réforme des Fonds Structurels en 1988.

L’objectif de ce programme est de contribuer à la revitalisation des zones rurales difficiles, par la création d’emplois. Le programme Leader repose sur le partenariat : les projets financés doivent s’inscrire dans des actions de développement portées par des "groupes d’action locale" et les financements européens ne sont attribués que s’ils font l’objet d’une contre-partie nationale ou locale. 217 zones rurales européennes ont été choisies pour expérimenter pendant trois ans cette démarche dont les enjeux sont importants. Cette expérimentation d’une approche de développement global et territorialisée, qui rompt avec les approches sectorielles traditionnelles doit aboutir à l’élaboration de la nouvelle politique rurale communautaire.

Parmi les sept axes de développement retenus figurent le tourisme rural, la formation, l’appui aux PME, à l’artisanat et aux services, ainsi que la valorisation des produits agricoles.

En Aveyron, deux_zones Leader ont été retenues.

Le programme Leader Sud Aveyron s’appuie sur la structure de "pays des Grands Causses" et est mis en oeuvre par une association de développement local, le Comité local pour l’emploi dans le Millavois. Cette association est composée de quatre collèges : élus locaux, employeurs, salariés et représentants des institutions associées, et dispose d’une équipe d’animateurs locaux bien implantés dans la zone.

Leader Ouest Aveyron ne s’appuie pas sur une structure de pays formelle, celle qui y était présente étant moribonde (AMDES). Les quinze cantons qui composent la zone du programme ont été choisis en fonction de critères démographiques et économiques. L’association assurant le portage du projet a été créée pour l’occasion et est composée des conseillers généraux des quinze cantons et de cinq représentants socio-professionnels de l’agriculture, de l’artisanat, du commerce, de l’industrie et du tourisme.

Ces quelques caractéristiques illustrent d’emblée la diversité des programmes engagés. L’analyse des deux premières années de fonctionnement de Leader Ouest Aveyron (1992/93)permet de mettre en évidence des potentialités et des limites de ce type d’action.

L’élaboration du projet Leader Ouest a été d’abord le fruit du travail d’un groupe de techniciens des chambres consulaires, réunis en catastrophe quelques semaines avant la date limite de dépôt des dossiers par le Comité d’Expansion Economique du Conseil Général.

Disposant de peu de temps pour un travail de "fonds" sur une démarche de développement local, ce groupe de travail a collecté les projets de chacun et tenté de les harmoniser à travers un objectif stratégique commun correspondant à "l’esprit Leader", la "nouvelle entreprise rurale". Le projet final avalisé par les élus, met l’accent sur la nécessité de financer de la "matière grise" (études, formation, animation)plutôt que des infrastructures ou des équipements. L’approche reste malgré tout fortement sectorielle, les "projets portés par des territoires n’étant pas encore assez mûrs", aux dires des initiateurs du projet.

Une fois le principe du financement acquis, se posa très vite une question clé. Comment transformer l’essai, et arriver à amorcer une véritable dynamique locale à partir d’une simple opportunité de financement ? Une première information fut réalisée à travers des réunions des élus de chacun des quinze cantons, la démultiplication de l’information et le travail d’animation étant laissés à l’initiative de chaque conseiller général.

Globalement, il n’y a pas eu de réel travail de "sensibilisation de la base", hormis quelques articles de presse, invitant les porteurs de projet à se faire connaître.

Au bout de deux ans de fonctionnement, environ 8O projets ont été identifiés et proposés pour un financement. Ils recouvrent les différents secteurs économiques et sont, pour certains d’entre eux, fortement innovants. Peu de projets ont réellement "émergé" du fait du programme Leader. Cependant des projets identifiés préalablement par les différentes institutions et quelques projets de groupes locaux, qui n’étaient pas éligibles aux financements publics jusqu’ici, ont pu être financés grâce à Leader.

Les deux projets Leader aveyronnais ont pris des orientations très différentes. Leader-Sud Aveyron est un outil utilisé par une structure de développement local déjà ancienne et bien implantée sur le terrain, pour conforter ses actions. Si les financements ont été utilisés pour la réalisation d’études et pour la formation, ils ont servi aussi à consolider des investissements locaux.

Leader Ouest Aveyron a été utilisé dans une zone où les structures de pays moribondes (Fiche 26)n’ont pas pu être le support d’une dynamique de développement local. Les financements Leader, engagés sur une durée très courte, ne permettent pas d’initier et d’approfondir une telle démarche qui nécessite de la durée pour porter ses fruits.

Au-delà des limites mises en évidence à travers cette expérimentation, Leader s’avère être un outil de développement différent des financements européens "traditionnels", dans la mesure où il favorise un développement pluri-sectoriel, confère une réelle autonomie à un niveau local et oblige les différents acteurs d’un même territoire à dialoguer.

Palabras claves

política agrícola, medio rural, desarrollo rural


, Francia, Aveyron

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Une deuxième tranche de financement a été décidée au niveau de la CEE, permettant de reconduire les actions Leader jusqu’en 1999, et leur conférant ainsi cette durée qui leur manquait jusqu’à présent. Par contre, de nouvelles modalités de gestion risquent de compromettre l’un des atouts essentiels de ces programmes : la régionalisation de la gestion des financements qui est prévue pour cette deuxième phase limiterait fortement l’autonomie antérieure des groupes locaux...

Fuente

Entrevista

ENSAM (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier) - L’ENSAM fait partie depuis janvier 2007 de Montpellier SupAgro qui est née de la fusion de 4 établissements : ENSAM, Centre national d’études agronomiques des régions chaudes (CNEARC), Département industries agroalimentaires régions chaudes de l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA-SIARC) et Centre d’expérimentations pédagogiques de Florac (CEP Florac). 2 place Pierre Viala, 34060 Montpellier Cedex 1, FRANCE - Tél. 33 (0)4 99 61 22 00 - Fax 33 (0)4 99 61 29 00 - Francia - www.agro-montpellier.fr - contact (@) supagro.inra.fr

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