Regard sur les choix des organisations professionnelles agricoles aveyronnaises
05 / 1994
Le choc de la réforme de la PAC a conduit en 1993, à une mobilisation de l’ensemble des organisations professionnelles agricoles (du courant majoritaire), sur le thème "Définissons nos priorités pour l’agriculture aveyronnaise, pour les dix ans à venir". Cette réflexion, orchestrée par la Chambre d’Agriculture devant aboutir à un Plan Stratégique Agricole de Développement (PSAD).
La mobilisation fut large : Chambre d’Agriculture, syndicats agricoles majoritaires, organisations écomoniques, Crédit Agricole. Des éléments contestataires du courant majoritaires y furent même conviés, ainsi que des représentants politiques et des autres chambres consulaires. La volonté d’ouverture n’alla cependant pas jusqu’à englober les syndicats agricoles minoritaires.
Un inventaire de la "ferme aveyronnaise" et de ses potentialités fut élaboré par des groupes de travail. Une enquête fut réalisée auprès des principaux partenaires économiques de l’agriculture pour connaître leurs objectifs et leurs désideratas face à l’agriculture. Une enquête auprès de 4OO agriculteurs apporta des éléments de réflexion venant "de la base".
La synthèse de l’ensemble de ces travaux aboutit à l’élaboration, par une commission restreinte de responsables professionnels, d’un programme d’orientation de l’agriculture pour les dix ans avenir, le PSAD.
Ce qui ressort de ce plan, c’est d’abord une profession de foi. Face à la crise, l’agriculture aveyronnaise reste, telle qu’en elle-même, "forte de ses hommes ("courageux, pugnaces, travailleurs, économes"...)et de son unité professionnelle..."
Des orientations sont ensuite tracées pour les dix ans à venir. Il s’agit d’abord de conforter ce qui existe, les grandes productions traditionnelles et les organisations économiques qui en assurent la commercialisation. La défense des productions d’élevage passe par une "restructuration" de la ferme aveyronnaise, portant sur le foncier qui se libère avec le recul démographique et sur les droits à produire (quotas, primes bovin et ovin viande)qui doivent être conservés dans le département. Cette restructuration vise à consolider un tissu d’exploitations viables, et à soutenir une politique d’installation des jeunes - qui a toujours été active en Aveyron - Pour consolider ces exploitations viables avec les productions traditionnelles, la carte de la qualité doit être jouée dans les différentes filiières.
La diversification des productions et activités est envisagée comme une opportunité de complément de revenu, pour les exploitations non viables avec les seules productions traditionnelles. Mais cette diversification, qui englobe le tourisme et les services ruraux, doit être organisée et maîtrisée par la profession agricole, alliée aux organisations économiques.
La nécessité d’une ouverture sur les problèmes d’environnement est spécifiée dans le PSAD, ainsi que celle d’un dialogue avec les autres ruraux.
Pour concrétiser les lignes d’action du PSAD, la Chambre d’Agriculture a procédé à une réorganisation de ses services.
Les services d’encadrement technique de la production offerts pendant toute la période de modernisation agricole par la Chambre d’Agricultur passent progressivement sous la direction des organisations économiques. Les services de la Chambre d’Agriculture dans les petites régions sont également réorganisés : des petites régions fusionnent, limitant le personnel d’encadrement ; les fonctions de suivi des dossiers (installation, modernisation)sont concentrées sur des agents départementaux spécialisés. Par contre, des conseillers sont affectés sur des petites zones (deux cantons)pour apporter un appui à l’émergence de projets innovants.
Au niveau du département est créé un poste d’appui aux "micro-filières", chargé d’identifier, d’évaluer et d’organiser de nouvelles filières et de créer au sein de la Chambre d’Agriculture un "pôle de compétence" en la matière, dont les prestations seraient susceptibles d’être vendues à l’extérieur.
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