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Les usines à la campagne, mythe et réalité

Regard d’un entrepreneur sur son insertion rurale

Betty WAMPFLER

02 / 1994

M.H., vous dirigez une entreprise agro-alimentaire implantée en milieu rural, à une trentaine de kilomètres de la grande ville la plus proche. Quels sont vos liens avec le milieu rural local ?

J’emploie trente salariés. Je verse une taxe professionnelle importante à la commune. Je suis conseiller municipal. C’est tout. Je n’achète pas mes matières premières localement, bien qu’on produise ici tout ce dont j’ai besoin. Mais le marché aveyronnais n’est pas assez important en quantité, ni assez régulier en qualité pour que je puisse m’y approvisionner toute l’année.J’ai fait quelques expériences en traitant directement avec des producteurs agricoles locaux. Elles ont toutes échouées, je n’arrivais pas à obtenir un approvisionnment régulier et satisfaisant. Alors, je préfère acheter aux Bretons...

Comment jugez-vous votre implantation rurale?

Mon entreprise est une affaire de famille. Nous sommes installés ici depuis plusieurs générations. L’implantatation rurale est loin d’être un avantage pour une entreprise aujourd’hui. Tous les services sont plus chers et plus difficiles d’accès, il faut les faire venir de la ville. La télématique ne résoud pas tout. Les frais et les investissements ne sont pas moins importants. Quant à la clientèle, je traite essentiellement avec la grande distribution et quelques épiceries fines. Le magasin de vente directe ne représente qu’une faible proportion de mon chiffre d’affaire, donc l’implantation rurale ne m’apporte pas grand chose. Elle complique la gestion du personnel , les cadres d’un bon niveau hésitent à venir s’enterrer ici, et quand ils sont là, on a du mal à les garder... Et puis, si un jour je voulais vendre, ce serait plus difficile que vendre la même entreprise en ville. Il n’y a finalement que deux choses qui peuvent décider un entrepreneur à s’installer en milieu rural: y être né et être attaché au pays, comme c’est mon cas; ou bien obtenir un cadre économique plus favorable, une bonification des intérèts sur ses investissements, par exemple. On en parle, mais rien ne semble se mettre en place de ce côté là.

Il y a tout de même des actions de collectivités territoriales qui vont dans ce sens, ou même des clubs de parrainnage de la création d’entreprise par les entrepreneurs locaux...Qu’en pensez-vous?

Pour ce qui est des politiques, il y a un monde entre eux et nous. Ils font surtout des grand messes, alors que les entrepreneurs se battent pour eux-mêmes, avec une obligation de résultats, dans un contexte où la concurrence devient de plus en plus féroce. Ici, les actions des collectivités n’ont abouti qu’à renforcer la concurrence, et encore, avec des dés pipés: moi, par exemple, je me retrouve en face de trois entreprises qui se sont installées avec de bonnes subventions, sur les mêmes créneaux de produits que les miens...Et vous voudriez qu’en plus, j’aille, moi, parrainer des concurrents potentiels? En période d’expansion, on peut se permettre ce genre de fantaisie. En période de crise, on devient mesquin, par la force des choses..

Un développement coordonné sur une base territoriale, intercommunale par exemple, ne pourrait-il pas être la solution à ces problèmes de concurrence?

Il faudrait que les élus aient envie de bouger et de coopérer, et surtout qu’ils aient des compétences économiques. En fait, l’intercommunalité, je n’y crois pas.

Palabras claves

desarrollo local, medio rural, desarrollo rural, empresario


, Francia, Aveyron

Comentarios

Installer des usines à la campagne fut longtemps la formule magique de l’aménagement du territoire. Si aujourd’hui de telles installatios sont possibles (Fiche27), elles restent néanmoins limitées, l’espace rural n’oofrant pas d’intéèt économique substantiel aux entrepreneurs.

Fuente

Entrevista

ENSAM (Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier) - L’ENSAM fait partie depuis janvier 2007 de Montpellier SupAgro qui est née de la fusion de 4 établissements : ENSAM, Centre national d’études agronomiques des régions chaudes (CNEARC), Département industries agroalimentaires régions chaudes de l’École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires (ENSIA-SIARC) et Centre d’expérimentations pédagogiques de Florac (CEP Florac). 2 place Pierre Viala, 34060 Montpellier Cedex 1, FRANCE - Tél. 33 (0)4 99 61 22 00 - Fax 33 (0)4 99 61 29 00 - Francia - www.agro-montpellier.fr - contact (@) supagro.inra.fr

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