03 / 1994
Du 14 au 16 novembre 1991, le Collectif national des pêcheurs artisanaux du Sénégal (CNPS)tenait son premier congrès à Dakar. Ce rassemblement a été l’occasion pour les artisans pêcheurs sénégalais de faire connaître leurs problèmes essentiels :
- La commercialisation. En s’entendant entre eux, les mareyeurs exercent une pression à la baisse sur le prix du poisson. Même si le prix d’achat des usines de transformation est fixe, les mareyeurs imposent en fait le prix qu’ils veulent. Parmi les raisons évoquées qui aggravent encore la situation en défaveur des pêcheurs, on peut noter : l’inexistence de chambres froides dans les centres de débarquement pour le stockage du poisson invendu, le manque de moyens de transport adaptés (camions-frigo), les contraintes administratives (obtention de la carte de mareyeur), la trop grande concentration des usines dans la capitale et loin des principales zones de pêche. C’est sur ces problèmes que les pêcheurs ont des propositions concrètes à faire.
- Le crédit. Les participants déplorent que seule la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal prête pour le financement de la pêche. L’apport personnel de 20 % exigé avant l’octroi d’un crédit aboutit à ce que de plus en plus de non-pêcheurs deviennent propriétaires d’embarcations de pêche. Les pêcheurs souhaitent un taux réduit de 7,5 % au lieu des 15,5 % proposés, ainsi qu’une durée de 24 mois au lieu de 18. L’idée de la création d’une banque maritime est bien implantée.
- Une mutuelle assurance épargne. Les pêcheurs souhaitent qu’un tel système se mette en place pour qu’ils puissent faire face aux difficultés qu’ils rencontrent : maladie, accidents. Pour l’épargne, il faudrait promouvoir à long terme un système de crédit mutuel basé sur l’épargne collectée.
- Les conflits avec la pêche industrielle. La zone de six milles réservée aux pêcheurs artisanaux est violée impunément par les bateaux industriels, ce qui occasionne de nombreux accidents. D’autre part, la baisse des ressources en poissons oblige les pêcheurs artisanaux à aller au-delà de cette zone pour pêcher des espèces devenues rares. Les artisans pêcheurs demandent donc l’élargissement de la zone des six milles qui leur est réservée ainsi qu’une plus grande surveillance des zones côtières pour que les lois qui régissent la pêche maritime soient effectivement appliquées.
- Tourisme.Les pêcheurs souhaitent être associés à toute décision concernant l’implantation de sites touristiques car on les menace souvent de délogement.
Les pêcheurs artisanaux souhaitent être représentés dans toutes les instances susceptibles de prendre des décisions qui les concernent directement.
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COLLECTIF NATIONAL DES PECHEURS ARTISANAUX DU SENEGAL, COLLECTIF NATIONAL DES PECHEURS ARTISANAUX DU SENEGAL in. GAAL GUI (SENEGAL), N°1
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