04 / 2012
Les fiches (1) apportent une nuance de taille dans cette réflexion : on ne pense pas de la même manière la durée d’un projet et la durée d’un processus. Nous aborderons la question des difficultés soulevées par une gestion ‘durable’ des projets, puis nous passeront en revue toute une série de pistes, de moyens énoncés dans les expériences recueillies pour relever le défi.
1. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES SUR LE TERRAIN
Plus spécifiquement en ce qui concerne la nature et la gestion des déchets, on nous signale qu’il n’est pas possible d’harmoniser les rythmes des pouvoirs publics (comme les directives européennes) et ceux de la nature pour qui il faut environ 10 années avant de percevoir les conséquences d’une décision.
Côté logement, le constat est semblable : il est bien difficile d’harmoniser les rythmes des personnes (bien souvent dans l’urgence), du marché de l’immobilier et des dispositifs d’aide des pouvoirs publics.
D’une certaine manière, face à ce constat, on nous signale que les projets, souvent portés par des associations de terrain, tentent de mettre en place des “trucs et ficelles” pour que le citoyen sente que le projet continue, est pérenne, même s’il vit en réalité des hauts et des bas.
Enfin, signalons encore le rôle bien souvent très inconfortable des aidants sociaux qui se retrouvent pris entre deux rythmes bien différents : agir dans l’urgence (avec tous les aspects négatifs que cela entraîne) en faveur des personnes en difficultés ou agir sur le long terme pour effectuer des pressions auprès des politiques. La deuxième voie peut impliquer le refus de l’action d’urgence pour que les difficultés rencontrées soient davantage visibles, les personnes pouvant se retrouver parfois partiellement otages de ces actions de pression vis-à-vis des politiques.
2. LES MOYENS MIS EN PLACE FACE AUX QUESTIONS DE RYTHMES
Au départ des projets…
Il faut accepter qu’un projet débute lentement. Car c’est la garantie d’une bonne compréhension, d’une bonne appropriation du projet, donc d’une possibilité de pérennité du projet.
Il faut pouvoir informer la population dès le départ d’un projet du temps que celui-ci prendra (par exemple pour accéder à un nouveau logement)
Si on décide d’impliquer les décideurs, il faut les impliquer au début ou à la fin d’un projet, pas au milieu. Ils veulent soit avoir un vrai droit de regard, soit recevoir un produit fini.
Durant le projet …
Organiser régulièrement des réunions multi-acteurs pour maintenir chacun informé.
En tant qu’organisme de consultation, il faut pouvoir avoir les mêmes échéances que le politique pour être efficace.
Il faut savoir s’adapter aux cadre administratif de l’autre.
L’important n’est pas de mettre tout le monde au même rythme, mais de permettre aux divers rythmes de se rencontrer.
Les responsables doivent montrer des preuves visibles de l’avancement de travaux, afin de garder la légitimité de leur avancée réelle.
Il faut accepter de sans cesse revoir le calendrier car les échéances entre habitants – société civile et gouvernants sont différentes.
En projection future du projet…
Même si le projet et surtout si le projet a une origine politique, il est important de vulgariser celui-ci auprès de la population qui a terme est garant de la pérennité à long terme d’un projet.
Il faut former les gens afin qu’ils soient capables d’effectuer le suivi et l’évaluation des travaux de longs termes.
Se projeter dans le temps, ce n’est pas seulement reproduire un projet existant, c’est aussi – sur base des acquis de cet ancien projet – être capable d’en développer de nouveaux, aux prises avec les nouvelles réalités.
3. L’IMPOSSIBILITE DE SE PROJETER DANS LE TEMPS
Finalement, une série d’expériences semblent ne pas pouvoir se projeter dans le temps car les projets portés ne bénéficient d’aucun financement ou d’un financement totalement ponctuel. Pérennité rime donc aussi avec subsidiarité active et donc financement dans le temps (au lieu des opérations one shot souvent si chères au politique).
Le temps de créer et de conserver le patrimoine humain
gobernanza, actor social, participación popular
, Bélgica, Camerún
Bonne gouvernance dans l’habitat et la gestion des déchets au Cameroun et en Belgique
Vous pouvez retrouver le dossier Bonne Gouvernance en matière d’habitat et de gestion des déchets qui retrace les expériences de gouvernance de projets au Cameroun.
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