Kruistraat
FICHE TECHNIQUE
Nbre de personnes âgées :
16 personnes
Type de logement :
80 logements en tout : appartements 3 pièces et 4 logements avec 4 pièces (ou 2 chambres). L’habitat groupé est constitué par une aile du bâtiment, soit 12 logements.
Objectifs de l’association :
Au départ, l’objectif était de faire un Centre de Santé. Mais, vu le prix, ce bâtiment est devenu un habitat pour personnes de plus de 55 ans. Il accueille aussi un habitat groupé.
Les 2 objectifs de cet habitat groupé sont de lutter contre la solitude et d’obtenir un logement de qualité à prix abordable. Un troisième objectif s’est rapidement dessiné : être plus en sécurité (grâce notamment à l’établissement d’un comité de vigilance).
D’autres projets du même type ont pour objectif une visée écologique ou religieuse ou intergénérationelle.
Caractéristiques spécifiques du projet :
Un comité de vigilance entre locataires qu’ils ont mis spontanément en place dès le départ : ils notent s’ils sont absents la nuit ; les autres regardent si les tentures sont fermées ; chacun possède la clef d’un autre logement (ces clefs sont toutes disposées à l’entrée du logement dans la même armoire, avec une fiche personnelle donnant des renseignements sur le régime alimentaire suivi, les coordonnées du médecin, de la famille, …).
Ce projet a été développé à titre expérimental. Certains aménagements ont été mal conçus (comme les châssis avec des ouvertures en hauteur, une sonnette d’alarme non raccordée, etc.) Mais cela a permis à d’autres projets ensuite de pouvoir se développer sur base de cette expérience.
Origine – contexte – historique du projet :
Ce projet de woongroep existe depuis 12 ans. Depuis 1999, il comprend 12 logements et 16 personnes entre 55 et 83 ans. Il a fallu 8 ans pour aboutir au projet. Après ce temps, des personnes se fatiguent et le recrutement a dû se faire en partie par petites annonces dans les journaux.
Un conseil pour ce genre de woongroep : prévoir au départ un étalement des âges parce qu’ici, aujourd’hui, il n’y a plus que de très vieux, ce qui n’est pas très dynamique pour les activités.
Montages financier – partenarial (aide au fonctionnement – soutien public) :
Au départ, c’est la société de logement qui passe de petites annonces pour des logements à louer pour personnes âgées dans sa publication. On y défini le type de logement : avec ou sans soins médicaux, etc. Les gens se mettent sur une liste d’attente puis, quand une place se libère, et si la situation du demandeur correspond aux critères sociaux de la société de logement il rencontre le groupe consitué.
La procédure pour le demandeur :
1. Remplir un formulaire de demande
2. Rencontrer le groupe le jeudi soir
3. Participer aux activités du groupe pendant 3 mois à un an
4. le demandeur et le groupe voient s’ils veulent vivre ensemble.
Le groupe est dès lors toujours constitué de personnes qui se connaissent ou on pris le temps de faire connaissance.
Financièrement, les personnes qui habitent ce bâtiment peuvent recevoir un subside individuel en fonction de leurs revenus.
La commune octroie un subside de fonctionnement de 150 euros pour la cafétéria.
Le coût mensuel est de 380 euros pour le logement et les espaces collectifs + 12 euros pour le chauffage, l’eau et l’électricité.
Le prix du logement comprend les infrastructures collectives suivantes :
• parc à vélos
• local de bricolage
• salle commune avec boîtes aux lettres des personnes du groupe, petit espace cuisine, un WC qui a été rajouté à la demande du groupe.
Le groupe n’a pas souhaité de buanderie commune.
2. MAITRISE DE LA PERSONNE AGEE SUR L’ORGANISATION INTERNE DE SA VIE : SON PROJET DE VIE, SON ROLE, SON AUTONOMIE
Est-ce qu’on incite la PA à développer un projet de vie personnel ? Comment ? Est-ce que cela marche avec tout le monde ? Que fait-on sinon ? Accepte-ton qu’une PA ne participe pas aux activités ?
Il existe des fêtes auxquelles tous participent (Saint Nicolas – Noël – Nouvelle Année) et de multiples activités auxquelles on peut s’inscrire. Maintenant que le groupe comprend beaucoup de très âgés, ils font moins d’activités collectives.
Est-ce que la PA peut se rendre utile au sein du projet ? A-t-elle un rôle à jouer ? Comment est-ce que cela se passe concrètement ?
• Les personnes peuvent préparer à manger pour le groupe ;
• Elles participent toutes au comité de vigilance ;
• même une personne diminuée physiquement peut encore rendre au groupe quelque chose. C’est la cas d’un Monsieur diminué physiquement qui va cependant encore « clouer chez les autres ».
Qu’est-ce qui crée des balises quotidiennes (en termes d’espace-temps) pour les PA ? Comment favoriser ces temps et ces lieux repères ?
Les personnes se croisent dans le couloir intérieur ; elles passent le jeudi soir ensemble à boire du thé et jouer à des jeux de société.
Y a-t-il des aspects symboliques dans cette institution (valeurs promues – lieux spécifiques – projets – actions – personnes -…)
Le comité de vigilance permet de promouvoir des valeurs d’entraide et de solidarité entre les personnes. « Il ne peut pas nous arriver un accident sans que quelqu’un ne s’en rende rapidement compte ».
Face à la perte d’indépendance physique des PA, que met-on en Ĺ“uvre pour leur permettre de pouvoir exercer le maximum d’autonomie ?
Les personnes doivent être capables de se prendre en charge : il n’y a pas d’aide externe, pas d’accompagnement jusqu’à la mort.
Il y a cependant un centre de soin à proximité qui vient parfois faire une visite collective pour eux.
3. MODE DE COMMUNICATION AVEC LES AUTRES – POSSIBILITE DE PARTICIPATION ET DE DECISION – POSSIBILITE DE CONFLIT – LES LIENS AVEC LE MONDE EXTERIEUR
Existe-t-il des formes de réunion ? Existe-t-il une salle de réunion ? De quoi y parle-t-on ? A quoi servent ces réunions ?
Au sein du local commun :
• ils organisent une rencontre/jeux une fois par semaine le jeudi ;
• ils organisent un repas commun une fois par mois.
Avant, il y avait des réunions de discussions une fois par mois ; mais ces discussions n’intéressent plus les plus âgés et on les a supprimées.
Toutes les personnes du groupe peuvent pénétrer dans le local commun quand elle le souhaite : elles détiennent un pass.
Comment se passe la communication entre les PA (des lieux – des moments de rencontre) ?
Le local commun est un lieu de rencontre et de communication : les réunions, mais aussi les boîtes aux lettres du groupe (on s’y croise facilement) ; l’espace infos avec toutes les activités proposées et la liste des présence et des absences pour faire fonctionner le comité de vigilance.
Ce comité de vigilance crée des relations d’entraide, une relative intimité (armoire aux clefs chez tout le monde ; on y accède en cas de nécessité). Cela suppose un haut niveau de confiance entre ces personnes.
Existe-t-il des relations avec l’extérieur ? (Où et comment cela se passe-t-il ?) (avec quelles personnes externes ? voisins, famille, etc.)
Le bâtiment est conçu avec 5 sorties. L’intérieur du bâtiment est une sorte de cours intérieure très lumineuse avec des plantes et de petits lampadaires, ce qui donne une impression de patio méditerranéen.
Le local peut être utilisé pour les fêtes familiales.
Il y a des groupes extérieurs qui louent le local pour leurs activités.
Une de leurs activités est d’accueillir des personnes venant les visiter comme Habitat et Participation.
{{Admet-on les conflits entre PA et l’institution ? Comment cela se passe-t-il ?
Que fait-on avec les « plus remuants » ?}}
Il y a eu des expériences de conflits, notamment dans d’autres woongroepen. Ce qu’ils constatent, c’est que tant que la communication et le dialogue se maintiennent le conflit peut se résoudre. D’où l’importance de conserver des moments de rencontre « obligatoire ».
Qu’est-ce qui est le plus important au niveau relationnel pour les PA ? Est-ce que l’institution permet de favoriser ces moments relationnels importants ?
Comme la plupart sont fort âgés, une demande relationnelle forte va à l’aide en cas de maladie. Si une personne tombe malade, on l’aide si elle en fait la demande. C’est d’abord l’étage qui se mobilise (4 logements du woongroep par étage) ; si ce n’est pas suffisant, les autres étages viennent aussi en aide.
Lorsque l’on veut réaliser quelque chose avec les PA, qu’est-ce qui les motive le plus ?
La motivation va en décroissant avec l’âge, d’où l’importance de créer des groupes avec des âges très différents pour qu’un groupe « jeune » continue à dynamiser le groupe.
Selon vous, qu’est-ce qu’une PA peut « rendre » à l’institution ? à la société ?
Ci-dessus, on a cité le cas de ce Monsieur diminué physiquement qui peut encore rendre des services au groupe en matière de petit bricolage lorsqu’on en a besoin.
Le comité de vigilance exprime bien ce que chacun peut « rendre » au groupe par son action.
Quels types de décision peut prendre la PA au sein de cette institution (par rapport à son logement – l’organisation de sa vie quotidienne – etc.)
Comme les logements sont individuels, la personne peut librement établir ses propres choix pour son logement : arrangement des pièces, invitation à des extérieurs, etc. C’est lorsqu’il s’agit de choix relevant de la collectivité que tout le groupe doit être mobilisé (par exemple lors de la venue d’un nouvel arrivant).
4. COHERENCE DU BATI – DE L’ARCHITECTURE – DES AMENAGEMENTS FACE AU PROJET – AUX VALEURS ; AMENAGEMENTS SPECIFIQUES POUR LES PERSONNES AGEES
Est-ce que l’organisation du logement – des locaux reflète les objectifs poursuivis ?
Le prix y est somme toute abordable pour ces personnes à petits budgets.
La lutte contre la solitude et le sentiment d’insécurité (comité de vigilance) est favorisée par l’architecture du bâtiment : un bâtiment triangulaire avec un patio couvert intérieur et un jardin extérieur. Les logements donnent directement sur un couloir interne que plusieurs appellent « rue ». Ces rues intérieures donnent elles-mêmes sur le patio couvert ou le jardin, accentuant l’impression de sécurité.
La disposition du logement, avec l’armoire aux clefs, permet au comité de vigilance de pouvoir exercer son action.
Y a-t-il moyen de cohabiter ? Comment ? (interculturel – intergénérationnel - …)
Il n’y a pas de mélange intergénérationnel stricto sensu, mais si une personne d’un couple a 55 ans, elle peut faire une demande pour accéder dans ce bâtiment. D’où finalement une vaste gamme d’âges qui ne donne pas une impression de « mouroir », au contraire.
Une fois tous les trois mois, une rencontre d’autres groupes est organisée par la Commune ou la Province.
Une fois l’an, ils participent à une réunion de tous les woongroepen organisée par la LVGO.
Le logement est-il modulable, adaptable, évolutif ? Comment ?
Les portes sont très larges ; les sanitaires sont conçus pour personnes vieillissantes. En dehors de cela, la logique est la même qu’à Rotterdam : les infrastructures permettent certains aménagements si nécessaire, mais ceux-ci ne sont jamais réalisés d’office.
La PA cherche des repères. En quoi ce logement permet-il de maintenir des repères ?
Le bâtiment est situé en centre ville pour permettre aux citadins de maintenir leurs repères de vie (proximité de services – de lieux culturels).
Le bâtiment est conçu comme une sorte de grand quartier où l’on peut se repérer en fonction de l’aile où l’on habite.
L’appartement permet d’installer son propre mobilier et de décorer à sa manière son logement. Une personne du groupe se plaint cependant de la petitesse du logement par rapport à ce qu’elle a connu avant : une grande maison.
A proximité de quels services se trouve ce logement ?
Le centre ville, un musée, une académie de musique, un théâtre.
Existe-t-il des règles internes pour l’occupation des logements – locaux collectifs ? lesquelles ?
Parmi les règles importantes :
• Si quelqu’un a un nouveau compagnon qui veut vivre dans le logement, il doit suivre la même procédure qu’une personne extérieure au groupe ;
• Il faut avertir la communauté si on veut accueillir un membre de sa famille ou un ami quelques jours dans son logement ;
• Il est interdit de sous-louer.
Le local commun peut être loué à des groupes extérieurs.
Quels aménagements spécifiques pour rencontrer les problèmes des PA (en termes de déplacement – lumière – accessibilité – handicaps spécifiques) ?
Ci-dessus, on a cité l’ouverture des portes et les sanitaires.
Un ascenseur avec petit tabouret double une cage d’escaliers qui peut aussi servir de lieu d’exercices de rééducation.
La patio intérieur est doté de petits lampadaires qui ressemblent à ceux de petits piétonniers.
A-t-on prévu un mode de circulation ou de vision spécifiques entre les divers espaces ? Que voit-on d’une pièce à l’autre ?
le patio – le couloir intérieur – le jardin forment une succession de vues vers l’intérieur du bâtiment tandis que le logement lui-même a vue vers l’extérieur ; un petit balcon intérieur (fermé de tous les côtés) permet de profiter de cette vue vers l’extérieur.
Existe-t-il des espaces avec des spécifications d’usage (lesquelles ?) et des salles sans spécification d’usage ?
Les espaces communs :
• Salle commune permet les réunions
• Local vélos permet d’entreposer ceux-ci
• Local bricolage permet de bricoler et d’entreposer toute sorte de matériel de bricolage
• Le patio est un lieu de passage et de rencontre
• Le jardin également
• Les couloirs sont les rues qui ceinturent l’ensemble des logements.
Peut-on personnaliser les lieux « collectifs » ? déposer se affaires intimes, avoir des meubles à soi, avoir ses plantes, un espace à jardiner, un espace de rangement ?
Oui, par exemple dans la salle de bricolage « hobby ruimte », on y met ses propres affaires.
Tout aménagement est discuté avec le groupe.
On installe comme on veut son propre logement.
Peut-on inviter des personnes extérieures ? Dresser une table pour 8 invités ? Permettre à un extérieur de passer la nuit ? Avoir un animal domestique ?
Oui (voir ci-dessus quelques règles de fonctionnement interne pour les « invités »).
Les animaux domestiques sont autorisés dans les logements privés.
Les sanitaires et les cuisines possèdent-ils des équipements spécifiques ? Lesquels ?
Les sanitaires : WC surélevé et douche à même le sol avec poignées.
Les espaces extérieurs ont-ils des aménagements spécifiques ? Lesquels ?
Patio intérieur – ascenseur
innovación social, lucha contra la marginación social, acceso a la vivienda, solidaridad, vínculo social
, Países Bajos, Utrecht
Logement collectif pour les personnes âgées aux Pays-Bas
Entrevista
Nom de l’association :
Woongroep Kruistraat
Coordonnées utiles :
70 Kruistraat – 3581 GK Utrecht
Personnes rencontrées (titres – fonctions) :
2 habitantes du woongroep
Habitat et Participation - Place des peintres 1/004, 1348 Louvain-La-Neuve, BELGIQUE - Tél. (32) 10 45 06 04 - Fax (32) 10 45 65 64 - Bélgica - www.habitat-participation.be - hep (@) tvcablenet.be