01 / 2008
La République populaire de Chine et son « économie de marché socialiste », a aujourd’hui la réputation d’être devenue « l’atelier du monde ». Le territoire de Hong Kong qui est une Zone Administrative Spéciale avec ses propres lois et sa propre organisation judiciaire a rejoint la Chine en 1997. C’est notamment là que migrent des milliers de chinois soumis à des conditions de travail parfois proches de l’esclavage. L’ONG Globalisation Monitor participe des mouvements sociaux qui dénoncent ces pratiques.
Historiquement Hong-Kong est connu pour être l’un des endroits les plus libéraux du monde, avec des taxes particulièrement faibles. Ceci a pour conséquence des afflux très importants d’investissements directs étrangers (IDE) également favorisés par une politique gouvernementale non interventionniste. Ainsi, à Hong-Kong, toute tentative de régulation et de contrôle du marché libéralisé est rendue particulièrement difficile.
Les réformes qui ont graduellement ouvert le marché de la Chine pendant les deux dernières décennies ont redonné encore plus de poids à Hong Kong en tant que bastion du libre-échange et de l’intervention minimale du gouvernement. Il faut cependant savoir que les avantages comparatifs des produits chinois s’appuient sur un niveau d’exploitation de la main d’oeuvre et de l’environnement très élevé. Les droits fondamentaux telle que la liberté d’association ne sont pas reconnus. Les travailleurs migrants qui viennent des zones rurales n’ont pas de liberté de mouvement ni de résidence dans les villes. N’ayant pas accès aux outils existants pour faire valoir leurs droits, les travailleurs sont confrontés à des conditions de travail particulièrement abusives. L’absence de syndicats démocratiques et indépendants justifie d’ailleurs l’attrait pour ce pays des IDE et explique que la moitié des travailleurs des zones franches du monde entier se trouvent en Chine. La libéralisation de la Chine a également un impact négatif sur les petits producteurs, qui n’ont plus accès aux circuits de distribution traditionnels et qui migrent vers les villes pour trouver un emploi. Cette migration est d’autant plus inquiétante qu’elle fait bien souvent baisser les salaires et qu’elle affaiblit les minima sociaux.
La crise qu’a connue l’Asie en 1998 a définitivement mis à mal le mythe du développement juste et équitable basé sur le libre-échange. La récession économique ayant fait considérablement augmenter le déficit budgétaire, le gouvernement et les entreprises ont rapidement réagi et ont, pour éviter de subir le poids de la crise et de la faible reprise, « déplacé » le problème en multipliant les coupes budgétaires et les privatisations. Evidemment, cette politique austère s’est essentiellement retournée contre les travailleurs et travailleuses, mais aussi sur une grande partie de la population en général qui a connu une dégradation importante de ses conditions de vie.
Un mouvement social qui a repris vie : l’exemple de Globalization Monitor
La Chine est ainsi devenue un acteur majeur dans la « course vers le bas » qui s’observe actuellement dans le monde. Le pouvoir politique et économique, qui s’est certes développé ces dernières années, est resté aux mains des plus riches, et la crise n’y a rien changé. Seul avantage : la récession a permis de renouveler les analyses critiques et l’engagement des militants au sein des mouvements sociaux : parmi eux, Globalization Monitor.
Globalization Monitor (GM), qui est une organisation sans but lucratif basée à Hong Kong, tente en effet de se faire entendre pour promouvoir des alternatives à cette situation préoccupante. Fondée suite aux protestations de Seattle à l’encontre de l’OMC en 1999, elle se compose d’organisations syndicales, environnementalistes, de groupes actifs au niveau local et régional. GM est l’une des principales organisations à Hong Kong qui s’attache à faire connaître les effets négatifs de la mondialisation.
Les objectifs de Globalization Monitor sont ainsi de :
1. Promouvoir une prise de conscience du grand public sur les effets négatifs de la mondialisation, le néo-libéralisme et les monopoles des grandes entreprises ;
2. Faire pression pour la mise en place d’une législation qui puisse limiter les pratiques néfastes des entreprises et protéger les droits des travailleurs, des femmes, des consommateurs, des groupes marginaux mais aussi l’environnement ;
3. Promouvoir un mouvement social autonome dans la lutte pour une démocratie politique et économique et pour une juste distribution des ressources.
Pour cela, l’organisation publie notamment un journal, intitulé Globalization Monitor qui couvre différents thèmes comme les problèmes de pollution de l’eau, de l’environnement l’intoxication au cadmium dans l’industrie des batteries, l’OMC et la globalisation, le libre-échange, la privatisation et autres piliers des politiques néo-libérales, en adoptant un point de vue critique. GM organise également des ateliers et discussions auprès des étudiants et des organisations de base. GM mobilise ses partenaires nationaux et internationaux lorsque cela est nécessaire. GM a par exemple fait appel en 2006 à Peuples Solidaires dans le cadre de la campagne sur les ouvriers et ouvrières intoxiqués au cadmium (voir la fiche intitulée Gold Peak).
Quelques dates-clé pour Globalization Monitor
1) En 2000, GM a mis en oeuvre pendant toute l’année un projet d’éducation des personnes syndiquées sur la question de la mondialisation, conjointement avec la confédération des syndicats de Hong Kong.
2) En 2001, GM a été à l’origine d’une coalition de plus de 20 associations locales et a lancé une campagne contre le Forum Economique Mondial.
3) En 2004, GM s’est associé à des syndicats et à d’autres ONG pour fonder Hong Kong People’s Alliance (HKPA) en prévision de la campagne contre la sixième rencontre ministérielle de l’OMC en décembre 2005.
4) Continue en 2007 de suivre le dossier sur l’intoxication au cadmium dans l’entreprise Gold Peak.
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, China, Hong Kong
Défendre les droits des femmes au travail dans les pays du Sud
Site Internet de Globalisation Monitor www.globalmon.org.hk/en/index.html
Peuples Solidaires - 2B rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil, FRANCE - Tél. : 01 48 58 21 85 et 10 quai de Richemont, 35000 Rennes, FRANCE - Francia - www.peuples-solidaires.org - info (@) peuples-solidaires.org