Critères et procédures pour la préparation et le pilotage de rencontres régionales et multi-acteurs
Gerardo ALATORRE, Rosa Delia CAUDILLO FELIX
08 / 2006
Ces critères sont définis dans le cadre de rencontres où participent des personnes liées aux processus d’organisation et de mobilisation sociale et où l’on vise à recueillir des expériences et des savoirs pour enrichir les visions et planifier des actions coordonnées.
Dans la période 2003-2004, le GES s’investit dans l’organisation de plusieurs événements, avec un éventail d’organisations et groupes de la société civile. Lors de ces évènements, des groupes de base, des militants et des chercheurs ont été invités pour échanger des expériences, des savoirs et des visions de futurs désirables et possibles.
Dans le groupe organisateur, on distingue clairement deux orientations politiques différentes : pour quelques groupes, il s’agit principalement de renforcer la présence des voix citoyennes (et leurs propositions de politique publique) face à la conjoncture électorale de 2004, et d’obtenir des engagements de la part des candidats et des élus. Pour le GES, comme pour d’autres participants, l’essentiel est de partager des savoirs, nous auto-éduquer, renforcer des capacités, avancer dans la construction d’une culture citoyenne (exiger que chacun rende des comptes, se responsabiliser, participer, …), ainsi qu’apprendre à construire des propositions de politique à partir des expériences, relier les actions et promouvoir de nouvelles formes de relation aussi bien avec ceux qui ont lancé ces initiatives que parmi le groupe plus large de partenaires et interlocuteurs.
Le GES participe, mais de façon critique.
Depuis la préparation jusqu’à la capitalisation
Fréquemment, lors de la préparation de ce genre d’événement, certaines organisations essaient de pousser leurs « programmes cachés », c’est-à-dire des objectifs ou des mandats non explicites. Ceci arrive, en général, sans « mauvaise foi ». C’est tout simplement la façon habituelle d’agir. Alors, la première tâche est d’essayer de mettre toutes les cartes sur la table. Même si l’on est toujours surpris, le GES a constaté à maintes reprises que quelques organisations cherchent à convoquer les gens des organisations de base populaires et paysannes pour obtenir leur soutien à des programmes préparés à l’avance.
Les réunions pour la définition méthodologique des rencontres sont des espaces intéressants de déconstruction et reconstruction des cultures politiques. Dans ces espaces, le GES a capitalisé quelques apprentissages et valorisé quelques connaissances tacites.
Quel a été notre rôle ? Dans la préparation des rencontres, nous déployons des ressources et stratégies diverses, centrées notamment autour d’une plus large inclusion des acteurs intéressés, les flux d’information, la capitalisation et la socialisation des informations importantes pour la rencontre, l’élaboration des annuaires d’invités et la préparation collective de guides de questions.
Pour le déroulement de la rencontre elle-même, les orientations méthodologiques générales sont les suivantes :
orienter l’étape de mise en commun des expériences pas seulement en pointant les problèmes et les obstacles mais aussi en faisant ressortir les actions et les liaisons qui ont lieu ; autrement dit, partir de ce qui existe ;
si l’on décide d’écouter la voix des « experts » (panel), mettre leur participation après les présentations d’expériences et pas avant ;
grouper les idées en essayant de les articuler avec les catégories établies dans les guides de questions ou dans les documents de travail et créer des catégories supplémentaires qui sur le moment, à chaud, semblent utiles pour faire des généralisations ;
avec ces éléments, exposer de façon synthétique a) les problèmes perçus ; b) les principales actions qui se déroulent ; c) les propositions de programme interne (cahier de charges pour les organisations elles mêmes) ; d) les visions sur ce que les institutions gouvernementales ont à faire ;
orienter l’étape de discussion / réflexion collective non seulement pour l’établissement d’une liste de pétitions et une déclaration mais en vue de renforcer les alliances et les capacités de liaison et suivi.
À plusieurs reprises on a vu surgir, vers la fin des événements, des suggestions pour constituer un réseau, un front, un organisme. À notre avis c’est la conséquence, d’un côté, de l’enthousiasme de se voir réunis, de constater les résonances, de se sentir forts, et le plaisir de prolonger cette collaboration, de maintenir cette force. Parmi les gens des communautés de base il y a peut-être l’idée « qu’il y a enfin des leaders honnêtes, qui vont effectivement s’occuper de nos problèmes et besoins ». Il y a, probablement, aussi une certaine idée que le seul fait d’énoncer un organisme crée de l’organisation et contribue à renforcer une déclaration ou une gestion auprès des institutions gouvernementales. Nous croyons que pour les organisations qui suggérent (ou les organisations leaders) la création de réseaux répond souvent à une recherche de prestige ou à d’autres programmes cachés qui peuvent inclure, bien évidemment, la recherche de financements pour les organisations à titre individuel. Jusqu’à maintenant, nos efforts pour rendre transparente la mobilisation des ressources financières et pour promouvoir une coordination dans ce domaine, ont échoué.
Chaque fois qu’il y a une proposition de constituer une nouvelle organisation, des opinions surgissent dans le sens que ce n’est pas la peine de créer des noms vides, et qu’il y en a déjà trop. Mais cela n’a pas empêché que plusieurs réseaux ont été « déclarés nés ».
En tant que GES, nous avons insisté sur le fait que l’important est de sortir de la rencontre avec quelques dispositifs à mettre en place pour maintenir les flux de communication et une certaine coordination des actions. Ces dispositifs doivent permettre de relier aussi bien ceux qui sont informatisés que ceux qui ne le sont pas.
Là, nous avons butté contre un mur. Il se peut que ces principes d’organisation en réseau bouleversent les manières habituelles d’exercer les leaderships ; il se peut que, selon la façon prédominante de concevoir les choses, l’éventuelle adoption de ces principes nous donnerait (au GES) un certain pouvoir.
Les processus, au lieu de suivre une logique de mise en réseau des ressources, ont vu une programmation répondant aux logiques de quelques ONG de deuxième niveau (c’est-à-dire celles qui offrent de la formation et produisent des matériels éducatifs) ainsi que de leurs partenaires au niveau national, dont elles dépendent parfois pour certains appuis et services.
difusión de la información, red de intercambio de saberes, capitalización de la experiencia
, México
Des pistes vers la gestion des savoirs dans les réseaux sociaux
GES (Gestion de saberes - Gestion des savoirs) - Xalapa, Veracruz, MEXIQUE - México - rosicaudillo@gmail.com; geralatorre@gmail.com