1. Origine et cadre actuel
La réapparition de l’économie solidaire correspond aujourd’hui à la redécouverte de la lutte historique des travailleurs, une défense contre l’exploitation du travail humain et une proposition de dépassement du mode capitaliste visant à organiser les rapports sociaux des êtres humains entre eux et avec la nature.
Dans les débuts du capitalisme, les relations dans le travail salarié – principal mode d’organisation du travail dans ce système – ont conduit à un tel degré d’exploitation du travail humain, que les travailleurs se sont constitués en syndicats et en entreprises coopératives et associatives. Les syndicats ont construit un mode de défense et de conquête des droits des salariés et les entreprises coopératives d’autogestion, une forme de travail alternative à l’exploitation salariée.
Les luttes ont toujours été complémentaires dans ces deux domaines ; cependant, l’ampleur gagnée par le travail salarié dans le monde a mené à une hégémonie progressive de ce type de rapport capitaliste, par une transformation généralisée, y compris du travail humain, en marchandise. Les autres formes (communautaires, artisanales, individuelles, familiales, coopérativées, etc.) ont alors été considérées comme des « vestiges arriérés » tendant à être absorbés, puis transformés de plus en plus en rapports capitalistes.
La crise actuelle du travail salarié met définitivement à nu les projets du capitalisme de transformer tout et tous en marchandises à proposer et consommer dans un marché égalisé par la « compétitivité ».
Des millions de travailleurs sont exclus de leurs emplois alors que s’accroit sans cesse le travail précaire sans garantie de droits. Ainsi, les formes de travail appelées arriérées qu’on devraient réduire, se répandent en absorbant tout ce contingent d’exclus.
Aujourd’hui, plus de 50% des travailleurs du Brésil vivent en marge du secteur capitaliste hégémonique, celui des rapports salariés et « protégés ». Ce qui devait être assimilé par le capitalisme devient si important qu’il représente un défi qui ne pourra être relevé par un mouvement combinant toutes ces formes et développant un projet alternatif d’économie solidaire.
Dans ce cadre, sous divers titres – économie solidaire, économie sociale, socio-économie solidaire, économie humaine, économie populaire et solidaire, économie de proximité, économie de communion – sont apparues des pratiques de relations économiques et sociales qui permettent d’emblée la survie et l’amélioration de la qualité de vie chez des millions de personnes, dans différentes parties du monde.
Mais son horizon va plus loin. Ce sont des pratiques fondées sur des rapports de collaboration solidaire, inspirées par des valeurs culturelles qui considèrent l’être humain comme sujet et finalité de l’activité économique plutôt que de l’accumulation privée de richesses en général et de capital en particulier.
Les expériences qui s’alimentent de sources aussi diverses que les pratiques de réciprocité des peuples indigènes de divers continents et les principes du coopératisme né à Rochdale en Angleterre, au millieu du XIX ème siècle, perfectionné et recréé dans les différents contextes socioculturels, ont adopté de multiples formes et modes d’expression.
2. Convergences
Principes généraux
Malgré la diversité d’origines et de dynamique culturelle, sont considérées comme points de convergence :
la valorisation sociale du travail humain,
la pleine satisfaction des besoins de tous comme axe de la créativité technologique et de l’activité économique,
la reconnaissance de la place fondamentale de la femme et du féminin dans une économie fondée sur la solidarité,
la recherche d’une relation respectueuse d’échange avec la nature,
les valeurs de la coopération et de la solidarité.
L’économie solidaire constitue le fondement d’une mondialisation humanisatrice, d’un développement durable, socialement juste et tourné vers la satisfaction rationnelle des nécessités de chacun et de tous les citoyens de la planète, par la poursuite d’un chemin de développement durable, à travers les générations en faveur de la qualité de leur vie.
la valeur centrale de l’économie solidaire est le travail, le savoir et la créativité de l’homme et non pas le capital argent et sa propriété sous une quelconque de ses formes,
l’économie solidaire représente des pratiques fondées sur des rapports de collaboration solidaire, inspirés par des valeurs culturelles qui envisagent l’être humain comme sujet et finalité de l’activité économique plutôt que l’accumulation privée de richesses en général et de capital en particulier,
l’économie solidaire recherche l’unité entre production et reproduction, en évitant la contradiction fondamentale du système capitaliste qui développe la productivité mais exclut des groupes croissants de travailleurs de l’accès à leurs bénéfices,
l’économie solidaire vise une autre qualité de vie et de consommation, ce qui requiert la solidarité entre les populations de l’hémisphère nord et sud,
pour l’économie solidaire, l’efficacité ne peut se restreindre aux bénéfices matériels d’une entreprise, mais se définit également dans l’efficacité sociale, selon la qualité de vie et le bonheur de ses membres et, en même temps, de tout l’écosystème,
l’économie solidaire est un puissant outil de combat contre l’exclusion sociale, car elle présente une solution réalisable génératrice de travail et de revenus et satisfaisant directement les besoins de tous, en prouvant qu’il est possible d’organiser la production et la reproduction de la société de façon à éliminer les inégalités matérielles et diffuser les valeurs de solidarité humaine.
economía social, economía solidaria
, Brasil
Économie solidaire au Brésil et en France
Actas de coloquio, encuentro, seminario,…
Ensemble de textes du GT-Brésilien (ADS-CUT/ ANTEAG/ AB-CRED/ CARITAS BRASILEIRA/ FASE-NACIONAL/ IBASE/ PACS/ RBSES/ Rede de ITCPs/ UNITRABALHO)
Preparatórios para a III Plenária Brasileira de Economia Solidária – Rumo ao FBES – Forum Brasileiro de Economia Solidária
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